2018 : l'année économie ovine. Perspectives 2019 (498 - avril 2109)
L’époque est paradoxale. L’Europe du Nord, France incluse, a été affectée par une grave sécheresse l’été dernier. Mais la situation peut être pire ailleurs. Ainsi, les périodes d’agnelage ont été particulièrement délicates outre- Manche en 2018, tant au Royaume-Uni qu’en Irlande, limitant d’autant les disponibilités en agneaux. Aux antipodes, l’Australie doit vivre sécheresse après sécheresse.
Paradoxe encore : le cheptel français semble enfin rebondir, mais les revenus des exploitations ne sont pas au rendez-vous, pénalisés par la sécheresse dans le grand tiers Nord-Est, et partout par la hausse des cours des grains et de l’énergie, malgré de bons prix de la viande au premier semestre 2018. La collecte laitière a connu quant à elle
un regain de +2%, mais surtout hors interprofessions régionales.
Paradoxe toujours : les perspectives de production de viande ovine sont à la baisse pour 2019 en Océanie, malgré les bonnes conditions d’agnelage en Nouvelle-Zélande. Alors même que la demande chinoise devrait continuer à croître, et sans doute très fortement : elle sera boostée par l’épizootie de fièvre porcine africaine. Celle-ci aboutit à des abattages massifs de truies et à la défiance des consommateurs chinois qui devraient se reporter massivement sur d’autres sources de produits carnés.
En Europe, la production d’agneaux est aussi attendue en baisse dans tous les grands pays producteurs, notamment en Irlande, mais aussi au Royaume-Uni et en Espagne. Parmi les grands pays ovins, la France pourrait bien être le seul à tirer son épingle du jeu. Le tout sous la menace que fait peser un Brexit sans accord, avec les gros freins aux échanges que cela induiraient. Faut-il rappeler que la consommation française dépend pour près d’un quart des importations d’agneau britannique ?