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Tableau de bord OS Race Normande

Compilation et personnalisation d’informations génétiques à la demande de l'organisme de sélection

Publié le par Sandra Dominique (Institut de l'Elevage), Jean-Michel Peudenier (OS Normande)
Génomique Evaluations et index Performances et phénotypes Ressources génétiques Bovin lait
A l’initiative de l’Organisme de Sélection de la race Normande, un travail de production d’indicateurs a été réalisé dans l’objectif de suivre la population bovine Normande ainsi que son progrès génétique et sa diffusion.

L'objectif de ce travail est de pouvoir visualiser :

  • l’évolution génétique de la race : quel progrès de l’ISU ? Et de ses composantes ?
  • la diffusion du progrès génétique dans la race
  • L’évolution de la variabilité génétique de la race et sa gestion

Le but final pour l’organisme de sélection est de pouvoir accéder simplement au sein d’un document unique au maximum d’informations disponibles préexistantes concernant leur race et de le compléter par quelques données personnalisées.

La population étudiée est l’ensemble des femelles de type racial Normande (56) présentes dans un élevage sous contrat avec l’organisme de sélection (OS) toute ou partie de l’année 2022. Cela représente environ 176 400 femelles réparties dans 6 000 élevages.

Le livrable complet est composé de 4 parties :

Dynamique de la population Diffusion du progrès génétique Développement de la race Gestion de la variabilité génétique

Évolution des effectifs et de leur répartition géographique

Pyramide des âges des femelles vêlées et âge au 1er vêlage

Typologie des veaux nés

Volume et proportion des inséminations

Reprise des résultats du BGIAP et du Bilan d'indexation laitière

Top 20 des taureaux sur ISU INEL utilisés en insémination

Part des taureaux d'inséminations les plus utilisés sur femelles Normande

Répartition des veaux nés en 2022 par catégorie de taureaux utilisés

Attractivité des taureaux Normand : inséminations de femelles d'autres races

Reprise des résultats de contrôle laitier (lait, TB, TP)

Résultats de pointage

Évolution de l’activité de génotypage

Par période de 5 ans de naissance de taureaux d’IA : évolution de l’utilisation des pères, grand-père

Contribution des taureaux sur le nombre d’IAP ou équivalent IAP en tant que père de taureau d’IA, grand-père, ...

Cet article présente un aperçu de quelques graphiques et données de ce travail.

Évolution de la dynamique des veaux nés d'une femelle Normande

À échelle nationale, les femelles de race Normande ayant vêlé au sein d'un élevage participant au programme de l'OS se concentrent dans les régions à l'ouest. Depuis 5 ans, leur effectif a diminué dans les zones à densité importante de femelles Normandes, notamment en Bretagne et dans quelques départements de Normandie. Toutefois, on observe une évolution positive : Seine-Maritime, Orne et Calvados.

 

La carte ci-dessous présente l’évolution du nombre de naissances issues de femelles Normande dans les élevages sous contrat avec l’OS Normande en Normandie. On constate que certains cantons ont une tendance à la baisse, notamment dans le département de la Manche. D’autres zones connaissent une progression du nombre de naissances notamment dans la zone du Neufchâtel, du Livarot et de la crème et beurre d’Isigny.

La population de femelles Normande semble se concentrer dans les zones AOP de Normandie.

La Normande est une race fromagère qui a vu ses caractères laitiers progresser au fil des années en quantité et qualité. Aujourd’hui, les résultats du contrôle laitier 2022 présentent une moyenne de 42,5g/kg de TB et 34,8g/kg de TP pour cette race. On note sur le graphique suivant une progression sur la quantité de lait produit de + 516kg de lait entre 2012 et 2022 et des niveaux de taux qui se maintiennent.

L’histogramme suivant présente l’évolution des naissances en race pure par type (monte naturelle MN ou insémination animale IA) de taureaux utilisés :

On constate que le nombre de veaux nés de race Normande baisse depuis 2018, atteignant aujourd’hui environ 147 000 naissances en race pure. La proportion de veaux nés d’un taureau d’insémination est stable à 78%. Parmi ces veaux nés de père d’IA, 91% d’entre eux sont issus d’un taureau génomique jeune, sans fille. Les éleveurs de la race font confiance à la sélection génomique pour accroître le progrès génétique dans leur troupeau.

Au global, on recense 184 000 naissances issues des cheptels en contrat OS Normande :

  • 80% sont des veaux de race pure (cf. graphique ci-dessus)
  • 17% sont des veaux croisés viande
  • 3% sont de veaux croisés laitiers

Les élevages de femelles Normande ont une utilisation modeste du croisement viande par rapport aux deux autres grandes races laitières.

Le sex-ratio des naissances est équilibré avec 50,1% de naissances de veaux mâles. L'utilisation de la semence sexée est inférieure à ce qui est pratiqué en Prim’holstein et Montbéliarde.

Évolution des types d'inséminations première sur génisses Normande

Parmi les 48 600 IA premières mises en place sur génisses Normande (voir figure ci-après), 24% d’entre elles sont des inséminations en semence sexée femelle (32% des génisses Montbéliardes et 35% des génisses Prim’Holstein). La grande majorité des inséminations sur génisses Normande sont mises en place en semence conventionnelle. Très peu de croisements viande sont réalisés. Les génisses Montébliardes sont inséminées en première intention à 12% en croisement viande contre seulement 3% des génisses Prim’holstein (un taux similaire à celui des génisses Normandes).

Chez les vaches, on observe les mêmes tendances :

  • l’utilisation de la semence sexée femelle chez 5% des vaches Normande et 4% pour les vaches Prim’holstein contre 18% pour les vaches Montbéliarde.
  • l’utilisation du croisement viande est en progression mais à une proportion plus faible que chez les autres races. Les vaches Normande sont inséminées à 14% en première intention avec de la semence de taureau viande contre 22% des vaches Prim’holstein et 36% des vaches Montbéliarde.

Parmi les inséminations réalisées par les taureaux de race Normande, environ 10% d’entre elles sont mises en place sur des femelles d’autres races. Celles-ci se partagent sur des femelles croisées (code race 39), des femelles Prim’holstein et quelques femelles Montbéliardes et d’autres races à la marge.

Évolution de l'utilisation des taureaux d'insémination

A propos de la gestion de la variabilité génétique et notamment sur l’utilisation des taureaux d’IA, des évolutions ont pu être observées avec l’arrivée de la sélection génomique. Parmi les taureaux nés entre 2005 et 2009, 24% d’entre eux étaient issus des 5 premiers pères. Les taureaux nés entre 2015 et 2019 sont 10% d’entre eux à être nés des 5 premiers pères. C’est un niveau similaire aux deux autres grandes races.

Cette évolution s’est accompagnée d’une baisse du nombre de taureau d’IA passant de 625 nés entre 2005 et 2009 contre 449 entre 2015 et 2019.

Période naissance taureauxNombre de taureaux d'IANombre moyen de fils par père% fils des 5 premiers pères
2000-20047631331%
2005-2009625924%
2010-2014545322%
2015-2019449210%

De plus, le nombre moyen de petit-fils par taureau est passé de 25 à 3,7 sur ces mêmes périodes. Entre 2005 et 2009, 60% des taureaux d’IA nés étaient issus des 5 premiers grands-pères. Entre 2015 et 2019, cette proportion est descendue à 21%.

L’ensemble de ces évolutions permet d’apprécier les efforts réalisés sur la gestion de la diversité des origines au sein de la race. En effet, l’utilisation de la sélection génomique a permis d’apporter des outils et une connaissance plus fine aux entreprises pour la sélection de leurs taureaux.

Un des indicateurs pratique pour visualiser l’intensité d’utilisation des taureaux est de mesurer l’équivalent IAP (= insémination première). Voici la liste des taureaux les plus utilisés en équivalent IAP sur l’année d’IA 2022 :

Parmi le top des taureaux les plus utilisés en équivalent IAP, on retrouve 3 taureaux pour lesquels ce ne sont pas leur contribution propre qui les fait peser, mais bien le fait qu’il soit grand-père ou arrière-grand-père de taureaux d’IA plus jeunes.

Cet « équivalent IAP », qui se base sur les pedigrees peut s’avérer être particulièrement utile pour se rendre compte d’une potentielle « surutilisation » de souche de taureau.
 

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