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Protocole national de diagnostic différentiel des avortements en élevage bovin : application pratique en Bretagne

Publié le par Kristel Gache (GDS France), Renée de Crémoux (Institut de l'Elevage)
Santé Bovin lait Bovin viande
En région Bretagne, les résultats obtenus chez les bovins sur près de 700 séries abortives à la suite de l'application d'un protocole de diagnostic différentiel harmonisé, ont été analysés.

Des protocoles harmonisés de diagnostic différentiel des avortements (DDA) ont été définis pour améliorer leurs taux d’élucidation. Ils ont été développés en s’appuyant sur des groupes de travail multi-partenariaux et pluridisciplinaires afin d’intégrer à la fois les données scientifiques disponibles, les attentes des différents acteurs et les contraintes opérationnelles. Ces protocoles ciblent en 1ère intention les maladies a priori les plus fréquentes (recherchées systématiquement), et également des maladies dites de « 2ème intention» selon le contexte épidémiologique et les observations cliniques.

Depuis 2015, le protocole DDA proposé par GDS Bretagne à ses adhérents en élevage bovin est calé sur le protocole national. Au cours de la période du 1er juillet 2015 au 30 juin 2016, 692 DDA ont été mis en œuvre en Bretagne, dont 663 (95,8%) établis conformément au protocole national proposé ont permis un traitement statistique.

Un taux d'élucidation estimé à près de 45 %

Le taux d'élucidation, c'est-à-dire la proportion de DDA qui ont conduit à une imputabilité considérée comme "forte" à "possible" pour au moins un des agents pathogènes recherchés, a atteint 44,6 % pour l'ensemble de la région Bretagne : de 38,2 à 58,4 % selon les départements.

Par ailleurs, l'implication concomitante d'au moins deux agents infectieux a été fréquente : égale à 65,5 % en moyenne et variant de 53,3 à 72,5 % selon les départements.

Retrouvez ci-joint la présentation réalisée dans le cadre des Journées des GTV 2017.

Examen clinique et enquête épidémiologique restent au cœur du diagnostic

Parmi les maladies recherchées, néosporose, fièvre Q et BVD restent les plus fréquemment mises en évidence. L'examen clinique et l'enquête épidémiologique restent essentiels et permettent d'orienter le diagnostic. C'est notamment le cas pour l'ehrlichiose qui n'est pas recherchée en première intention mais dont le dépistage est motivé par l'observation de signes cliniques marqués tels qu'une hyperthermie ou un engorgement des jarrets.

La valorisation des résultats de cette démarche harmonisée s’inscrit dans le cadre de la Plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale (Plateforme ESA) et porte le nom d’Oscar : Observatoire et suivi des causes d’avortements chez les ruminants

D'après l'article de :

G. KUNTZ-1, F. LARS-2, R. GUATTEO-3, S. HOSTEING-4, R. DE CREMOUX-5, E. GARIN-6, D. CALAVAS-7, K. GACHE-8

1- GDS Bretagne

2- GTV Bretagne, Commission épidémiologie de la SNGTV

3- UMR Oniris & INRA 1300 Biologie, Epidémiologie et Analyse de Risque en Santé Animale

4- SNGTV

5- Institut de l’Elevage UMT Santé des petits ruminants

6- Coop de France

7- ANSES, Coordonnateur de la Plateforme ESA

8- GDS France

Pour aller plus loin

Un ensemble d'articles ont été diffusés par le Bulletin des GTV : http://www.sngtv.org/

  •  Hors séries 2013 et 2014 sur les avortements : un ensemble d'articles, du diagnostic à la gestion des risques,
  • Des présentations aux journées des GTV sur les avortements d'origine infectieuse mais aussi nutritionnelle