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Le point sur l’utilisation de la semence sexée en 2023

Bilan des inséminations animales bovines 2023

Publié le
Choix des reproducteurs Performances et phénotypes Reproduction Bovin viande Bovin lait
La hausse de l'utilisation de la semence sexée observée depuis quelques années s'accroît sur cette nouvelle campagne 2023 : + 7,8% par rapport à la campagne précédente. On dénombre 632 646 inséminations totales en semence sexée, soit environ + 49 000 IAT sexées par rapport à 2022. Plus de 15% des inséminations premières sur femelles laitières sont en semence sexée et plus de la moitié des 49 300 troupeaux laitiers ayant enregistré au moins une insémination ont testé ou adopté la semence sexée.

Retrouvez l'intégralité des observations dans les docuements à télécharger en bas de page

Les chiffres marquants de l'année 2023

VOLUME DES INSÉMINATIONS SEXÉES EN 2023 SUR FEMELLES LAITIERES

Sur la campagne 2023, 5 653 620 inséminations totales (IAT) ont été mises en place sur femelles laitières. Parmi celles-ci, 616 022 IAT étaient sexées (10,9%).

La part des IAT en semence sexée a augmenté de + 0,9% et leur volume de + 8,4% par rapport à la campagne précédente.

Parmi les 2 979 988 inséminations premières (IAP), 460 135 IAP étaient sexées, soit 15,4%. On note une augmentation de + 1,2% de la part des IAP sexées et de + 6,6% de leur volume par rapport à 2022.

La grande majorité des IA sexées sont des inséminations premières (75%). Le rapport nombre IAP sexées / nombre IAT sexées baisse continuellement depuis quelques années : en 2023 la baisse est plus marquée (- 1,4%). Les éleveurs semblent réaliser de plus en plus d’IA retour (suite à l’échec de l’IAP) en semence sexée. Mais cela reste majoritairement des IA de première intention. Quelques freins techniques (bon moment d’insémination, moindre fertilité, ...) et économiques (prix plus élevé des doses) peuvent expliquer la réticence de renouveler les échecs d’IA par une seconde IA en semence sexée.

Les troupeaux laitiers sont adeptes de la semence sexée : 55% des 49 341 troupeaux de vaches laitières ont mis en place au moins 1 IAP en semence sexée. Si le nombre de troupeaux laitiers utilisant l’insémination a légèrement diminué, la proportion de ceux utilisant de la semence sexée a augmenté de + 1,6% par rapport à la campagne précédente.

Les troupeaux de vaches allaitantes utilisent moins l’insémination comme mise à la reproduction : 33 628 élevages ont inséminé au moins une vache de race allaitante. Parmi ceux-ci 10,2% ont utilisé au moins une fois de la semence sexée, c’est + 0,7% par rapport à 2022. La semence sexée est peu répandue dans les élevages allaitants et son évolution est stable.

 

UTILISATION DE LA SEMENCE SEXÉE DIFFÉRENCIÉE PAR RACE

Depuis la campagne précédente, toutes les races laitières ont enregistré des évolutions positives de leur proportion d’IAP et d'IAT sexées, plus ou moins forte selon les races : + 2,3% IAP Montbéliarde, + 1,1% IAP Prim'holstein, + 0,6% IAP Normande.

La race Jersiaise est la plus grande utilisatrice de semence sexée avec 61% des génisses et 40% des vaches inséminées en sexée.

Les évolutions de proportion d’IA sexées chez les races de vaches allaitantes sont plutôt stables, notamment chez les femelles Charolaise (1,2% IAP sexées) et Salers, plus grande utilisatrice de sexée avec 11,3% des IAP. Les Limousine enregistrent une légère hausse de +0,3%. Les femelles Aubrac sont de plus en plus adeptes de la semence sexée avec 5,5% de leurs IAp et une hausse de +0,9% par rapport à 2022.

En 2023, plus de la moitié de IAT de taureaux de race Jersiaise (53,7%) ont été réalisées en sexée, une proportion en hausse de +3% / 2022. Les taureaux de race Montbéliarde affichent eux aussi une progression forte cette année avec + 2,8% de leurs inséminations réalisées en sexée, dépassant alors les 30%. Les taureaux de race Brune et Prim'holstein augmentent tous deux leurs parts d'IAT sexées de +1,2% par rapport à la campagne précédente atteignant respectivement 30% et 16% de leurs IAT en sexée. Les taureaux Simmental, avec une utilisation moindre de la semence sexée, présentent une hausse importante aussi de +1,3% par rapport à la campagne précédente, se rapprochant progressivement des 10% d'IAT sexées.

Chez les taureaux de races allaitantes, différentes dynamiques sont aussi à l’œuvre. Les taureaux Salers sont les plus utilisés proportionnellement en semence sexée (14,6% des IAT sont sexées), mais une légère baisse est observée sur cette campagne. Les taureaux de race Blanc Bleu, Inra95 présentent des proportions stables et faibles entre 1,5% et 2,1% d’IAT sexées. Les races Parthenaise et Aubrac ne cessent d’augmenter leurs proportions de doses sexées, surtout l’Aubrac qui passe de 6,1% à 7,7% entre 2021 et 2023. La baisse de proportion d'IAT sexées observée chez les Charolais se confirme cette année encore, tout comme chez les Angus. La part d'IAT sexées en Blonde d'Aquitaine augmente de +0,5%.

Contrairement aux races laitières, les doses de semence sexée de certaines races de taureaux allaitants sont utilisées majoritairement pour produire des veaux mâles, notamment chez les races Blanc bleu, Charolaise, Inra95. Sur un support femelle laitière, le choix d’utiliser une semence sexée mâle peut permettre à des éleveurs de garantir la naissance de veaux croisés lait x viande valorisant alors au maximum les bénéfices économiques d’un petit veau croisé issu du cheptel laitier.

 

OU SONT-ELLES MISES EN PLACE ?

Les zones où la semence sexée est fortement utilisée en proportion sont les départements de l’Est (Doubs, Saône-et-Loire) et proche du Massif-Central (Haute-Loire, Loire, Puy-de-Dôme) avec des cantons où entre 20% et 50% des IAP sur femelles laitières sont en semence sexée. Les départements de Bretagne et Pays-de-la-Loire sont aussi utilisateurs de semence sexée mais en moins forte proportion (entre 5% et 20%).

Cette année est marquante car presque l'intégralité des départements de France métropolitaine montre une augmentation de la part d'IA première en semence sexée. Selon les départements, la hausse est plus ou moins forte. Les départements de l'Est et proche du Massif-Central confirment encore leur attrait fort pour l'utilisation de la semence sexée avec des parts d'IA qui augmentent sur cette nouvelle campagne.

 

QUELLE RÉUSSITE ?

Les résultats 2023 du taux de non-retour 18-90j à la suite d’une reproduction par insémination animale sont plus faibles que la campagne précédente : -1,3% pour toutes les IAP sur toutes femelles laitières. En globalité, 59% des inséminations premières sur femelles laitières n’ont pas été suivies d’une nouvelle insémination dans les 18-90 jours suivant la première : 59,8% des IAP conventionnelles et 54,4% des IAP sexées.

Chez les femelles allaitantes, ce sont 77,5% des IAP qui n’ont pas été suivies d’une nouvelle insémination : 77,7% des IAP conventionnelles et 68,6% des IAP sexées.

Ces résultats présentent les différences de réussite entre IA conventionnelle et IA sexée : environ -5% de non-retour pour une IAP sexée chez les femelles laitières. Mais par statut de femelles (génisse / vache), les écarts entre IAP conventionnelle et sexée sont plus forts de l’ordre de - 12% pour les génisses et - 8% chez les vaches en défaveur de la semence sexée. Ces différences de résultats varient en fonction de la race et du statut de génisse/vache de la femelle.

 

Taux de non-retour 18-90j par type et parité de femelle et type de semence
Type de femelleIA conventionnelleIA sexéeToutes IAP
Nb IAP calcul TNRTNR 18-90jNb IAP calcul TNRTNR 18-90jNb IAP calcul TNRTNR 18-90j
LaitièreGénisse479 06971.1%254 13359.1%733 20266.9%
Vache1 966 05357.0%191 72248.2%2 157 77556.3%
Toutes femelles2 445 12259.8%445 85554.4%2 890 97759.0%
AllaitanteGénisse165 34576.8%5 95667.0%171 30176.5%
Vache329 47078.1%7 01770.0%336 48778.0%
Toutes femelles494 815 77.7%12 97368.6%507 78877.5%
TOTAL2 939 937 62.8%458 82854.8%3 398 76561.7%

 

La différence de résultats entre femelles laitières et allaitantes est notamment explicable par une différence de système : l’insémination animale est le mode de reproduction privilégié en élevage laitier. Il y a peu de taureaux présents en ferme pour les repasses. En élevage allaitant, la monte naturelle est majoritaire et le nombre d’IAT par femelle est plus faible : le taureau présent sur l’élevage est chargé de passer après les inséminations.

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