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IMCR-JB : Pourquoi nous en cessons la publication

Publié le par Groupe Economie du Bétail GEB (Institut de l'Elevage)
Coûts de production Marchés Lait et viande Revenu des éleveurs
La mise à jour mensuelle de l’IMCR-JB a été suspendue en février 2022, après 10 ans de publication.  Cet indicateur avait été constitué en 2012 à partir des données de la campagne de 2009 pour les 19 engraisseurs spécialisés qui étaient alors dans Inosys Réseau d’élevages. Les critères techniques avaient été déterminés une fois pour toutes, l’indicateur étant mis à jour chaque mois sur des évolutions strictement économiques (prix des intrants, évolution des aides, du SMIC etc.). Or les pratiques des engraisseurs spécialisés ont fortement évolué durant la dernière décennie, et, avec elles, la taille des ateliers et leur productivité animale comme celle de la main d’œuvre. 

Aujourd'hui, nous n’avons plus assez d’exploitations spécialisées dans INOSYS pour reconstruire valablement un panel du même type (il n’en reste que 10 quand il en faudrait une vingtaine). 
Par ailleurs, une autre méthode a depuis été développée pour mesurer le prix de revient de l’ensemble des gros bovins de type viande qui ne justifie pas d’investir dans une rénovation complète de cet indicateur, avec des fermes supplémentaires qu’il faudrait recruter pour les Réseaux d’élevage.

La méthode précise de calcul de l'IMCR-JB reste disponible

Un échantillon de 2009 qui a nécessairement dévié

En 2009, les 19 exploitations de l’échantillon produisaient en moyenne 193 JB. La dizaine d’exploitations présentes actuellement dans le dispositif (dont 9 étaient déjà présentes dans l’échantillon de 2009) en a produit 316 chacune en moyenne en 2020. 


Même constat pour le poids des animaux produits, les 19 exploitations de l’échantillon de 2009 produisaient des JB pesant 422 kg carcasse. Celles de 2020 ont produits des JB de 467 kg de carcasse, avec une proportion de race à viande (quasi exclusivement charolaise) plus importante :

 

  • En 2009, 59% des JB étaient Charolais, 16% étaient d’autres races à viande et 25% croisés.
  • En 2020, près de 98% des JB produits dans l’échantillon étaient Charolais.

La productivité a logiquement évolué entre les échantillons 2007-2009 et 2018-2020 :

  • La productivité animale (PBVV/UGB) a augmenté de +5%.
  • La productivité de la main d’œuvre (PBVV/UMO) a augmenté de +10%.

Entre 2007-2009 et 2018-2020, les durées de présences des animaux en atelier ont ainsi été réduites de 28 jours et le GMQ a augmenté de +6%.


De nombreux autres indicateurs techniques essentiels dans la formation de l’IMCR ont évolué confirmant une forte déviation depuis 2009. A titre d’exemple :

  • Les quantités de paille litière utilisées ont évolué passant de 1,43 t/UGB en 2009 à 1,14 t/UGB en 2020.
  • Les quantités de concentrés achetés sont passées de 460 kg /JB en 2009 à 518 kg en 2020, mais la variabilité interannuelle sur ce type d’achat reste très forte (rendement des surfaces en céréales autoconsommées en lien avec le climat,…).

Les niveaux des postes du coût de revient (en €/kg de carcasse) ont évolué entre l’IMCR calculé en 2020 à partir de l’échantillon de 2009 actualisé (avec l’IPAMPA notamment) et les données réelles constatées dans l’échantillon INOSYS de 2020. 


A titre d’exemple, pour l’IMCR « phase de croisière, coût de production » :

  • Les frais généraux de l’IMCR sont de 17,3 cts €/kg contre 23,3 cts constatés dans l’échantillon INOSYS 2020 (-26%) ;
  • Les frais financiers de l’IMCR sont de 1,3 ct €/kg contre 3,9 cts constatés dans l’échantillon INOSYS 2020 (-68%) ;
  • Les frais de travaux par tiers sont de 5,7 cts €/kg contre 19,9 cts constatés dans l’échantillon INOSYS 2020 (-71%) ;
  • Le coût du foncier et du capital est de 14,5 cts €/kg contre 8,9 cts constatés dans l’échantillon INOSYS 2020 (+62%) ;
  • La rémunération du travail est de 32,7 cts €/kg contre 34,8 cts constatés dans l’échantillon INOSYS 2020 (-6%) ;
  • …

Les évolutions constatées dans les bases nationales confirment ces évolutions

Les bases de données globales, qui ne donnent pas les critères techniques et économiques que fournit INOSYS Réseaux d’élevage, montrent des évolutions convergentes concernant la taille des ateliers d’engraissement de JB. Ainsi, d’après les données du SPIE-BDNI et de Normabev, ils sont nettement plus gros aujourd’hui qu’en 2009 :
 

La difficile modélisation des aides PAC

Les soutiens aux élevages ont beaucoup changé depuis la mise en œuvre de l’IMCR en 2012 et une modélisation a été mise en œuvre pour essayer de capter les effets de la convergence des aides depuis la réforme de 2014, particulièrement pénalisante pour les exploitations d’engraissement. Ainsi, dans l’IMCR « croisière et alimentation aux coûts de production », les soutiens sont passé de 24 centimes au kg de carcasse en 2015 à 17 centimes en 2020. Dans l’échantillon INOSYS 2020, le soutien PAC constaté ne dépasse pas les 15 centimes par kg, soit un écart de 11% qui influe directement sur le coût de revient calculé mensuellement. En outre, la réforme  qui s’appliquera à partir de janvier 2023 va encore complexifier cette modélisation. 
 

Annexe : points de comparaison entre l’échantillon INOSYS retenu pour le calcul de l’IMCR et les exploitations d’engraissement actuelles dans la base DIAPASON