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Ciblage des traitements au tarissement chez la vache laitière : justifications et modalités

Présentation réalisée par D. Bergonier (ENVT, UMR IHAP) dans le cadre du Webinaire de l'UMT PSR du 15 Décembre 2020

Publié le par Dominique Bergonier (ENV Toulouse)
Santé Bovin lait
Le recours aussi bien à une antibiothérapie intra-mammaire qu'à des obturateurs internes de trayons doit être ciblé. Quelles approches envisager chez la vache laitière ? Quels critères prendre en compte ?

Un nécessaire ciblage des traitements au tarissement

  

Les traitements au tarissement, au sens large, comprennent aujourd’hui deux modalités essentielles : antibiothérapie intra-mammaire et obturateurs internes de trayons. Ces deux types de traitement devraient être ciblés :

  • le premier par exclusion : l’antibiothérapie ne doit pas concerner les mamelles non infectées et, d’autre part, ne devrait pas concerner les infections incurables,
  • le second par inclusion : les obturateurs doivent viser en premier lieu les vaches à risque de nouvelle infection. Ils devraient également être proposés pour les vaches sans risque individuel, au moins dans des élevages caractérisés par l’existence d’un risque à l’échelon global.

   

Les points-clés sont donc :

  • lidentification « sécurisée » des vaches saines et leur protection durant toute la période sèche,
  • l’amélioration de l’efficacité curative par un véritable choix des antibiotiques.

  

Historiquement exhaustive, l’antibiothérapie devient progressivement ciblée. Plusieurs nouveautés bibliographiques ou réglementaires, ainsi que des bilans de mise en œuvre à l’étranger, éclairent ce sujet et nous confortent dans cette évolution. L’impact des antibiotiques sur les microbiotes est mieux caractérisé. L’absorption par les veaux de bactéries ou de gènes de résistance, et surtout d’antibiotiques, induit une augmentation de l’antibiorésistance, un déséquilibre du microbiote intestinal, voire une perturbation de la maturation immunitaire mucosale.

Parmi les causes de positivité des laits de tank en antibiotiques, les motifs associées à la période sèche comptent pour 25 à 30% des cas (CNIEL, 2019).

 

Deux approches complémentaires pour concilier antibiothérapie utile et prévention efficace

  

Pour concilier une antibiothérapie utile et une prévention efficace, deux approches complémentaires sont nécessaires :

  

  • approche collective : l’extension de la cible des obturateurs, les mesures préventives globales et l’optimisation de l’antibiothérapie reposent sur un diagnostic de troupeau. Celui-ci comprend une analyse des résultats cellulaires, une évaluation des facteurs de risque et des analyses bactériologiques,
      
  • approche individuelle (vache) :
  1. statut infectieux : combinaison des comptages cellulaires conventionnels, CMT, conductivité, mammites cliniques et dorénavant comptages cellulaires différenciés
  2. pronostic de guérison : nature des infections et facteurs liés à la vache (parité, récidives, ancienneté, position du quartier,…).

Plusieurs critères de différenciation des spécialités antibiotiques peuvent être utilisés. Sur le plan de la « sécurité » de l’antibiothérapie (antibiorésistance), il est préférable d’opter pour des cinétiques courtes ou moyennes et/ou des monothérapies, de spectre étroit si possible. Sur le plan de l’efficacité curative, il est recommandé d’avoir une connaissance minimale des germes dominants, et de choisir des spécialités ayant la meilleure diffusion tissulaire et intra-cellulaire.

    

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