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Bilan des inséminations 2019 sur vaches laitières

Publié le par Denis Faradji (Institut de l'Elevage)
Reproduction Conseil en élevage Choix des reproducteurs Bovin lait
En France, durant l’année 2019, 6 860 000 inséminations totales (IAT) ont été réalisées. Cela représente 3 720 000 femelles inséminées au moins une fois (IAP). Parmi lesquelles, 3 212 000 inséminations premières concernent des femelles de races laitières, 94% sont de race pure et 6% sont des femelles croisée de type laitier. L'activité insémination sur vaches laitières représente 86% de l’ensemble des IAP enregistrées en 2019. Depuis plusieurs années, les effectifs de vaches laitières diminuent globalement, c'est notamment le cas pour les races les plus représentées sur le territoire national. Cependant, certaines races se développent, en terme de mise en place d'insémination, en particulier dans le cadre de la pratique du croisement lait.

En moyenne, la part de femelles laitières inséminées en race pure est de 77%. le croisement viande représente 17%, et le croisement avec un taureau d’une autre race laitière 6%.

 

 

Recul de l‘activité de -3.9%

 

Durant l’année 2019, l’activité insémination réalisé avec des taureaux de races laitières est de 2 657 000 IAP, cela représente un recul de l‘activité de -3.9% par rapport à 2018. Le détail des inséminations mises en place pour les principales races est présenté ci-dessous, il représente 99.9% de l'activité IA sur vaches laitières.

 

   

 

Statut génétique des taureaux au moment de l’insémination

 

Depuis 2008, la sélection génomique a été intégrée dans la conduite des schémas de sélection des principales races laitières. Il est intéressant d’observer quels sont les statuts génétiques des taureaux au moment de l’insémination, cela indique le niveau de connaissance que l’on avait sur le niveau génétique du taureau utilisé. Cela indique également, comment est construite l’offre génétique proposée aux éleveurs, au sein des principales races bovines laitières.


On distingue 5 statuts génétiques différents :

 

  • génomique-confirmation : les IA sont faites sans publication des index génomiques du taureau, pour confirmer le taureau sur descendance (-de 3000 IA)
  • génomique-sans filles : les index génomiques sont publiés et le taureau est mis sur le marché (jeune taureau)
  • génomique-avec filles : taureau sur le marché qui a déjà des filles en production (taureau confirmé)
  • classique-testage : taureau sans évaluation mis en testage (moins de 1000 IA)
  • classique-service : taureau qui avait été mis sur le marché à l'issue du testage (avant 2009 et la génomique)

 

Cliquez pour voir le détail pour chaque races

 

Développement du croisement entre races laitières

 

les doses des taureaux sont utilisés pour accoupler les vaches en race pure, mais aussi pour certaines races, les doses sont utilisées en croisement sur d’autres races laitières. En 2019, on dénombre plus de 186 000 IAP de croisement entre différentes races laitières.
En complément des taureaux de ces races, on observe une croissance importante de l’utilisation des taureaux de race Rouge Scandinave. Cette race est utilisé dans le croisement 3 voies « pro cross », utilisé successivement avec des géniteurs de races Montbéliardes et Prim’holstein. En 2019, plus de 12 000 IAP sont réalisées avec des taureaux de race Rouges Scandinaves, essentiellement sur des femelles croisées lait.

 

 

Par ailleurs, près de 198 000 IAP sont réalisées sur une femelle née d’un croisement laitier (code race 39). 66% sont réalisés en croisement lait et 34% en croisement viande.
La race Prim’holstein est avec 80 475 IAP la première race utilisée en croisement lait. Elle représente à elle seule 46% des doses utilisées. Elle est, suivi par la race Montbéliarde (21%) et la race Normande (12%). Les races Simmental, la Brune et  Jersiaise, voient leurs utilisations renforcées par le développement de cette pratique.
 

Croisement viande

 

En 2019, on dénombre plus de 470 000 IAP de taureaux d’une race bouchère, réalisées sur une femelle de race laitière. La Montbéliarde, race pour laquelle les éleveurs utilisent beaucoup la semence sexée femelle, affiche un taux de femelles inséminées en croisement viande qui représente 30% des IAP. La part de croisement lait et viande pour chaque races est présenté dans la figure ci-dessous.

 

Les principales races viande utilisées en croisement sur vaches laitières, sont présentées dans la figure ci-dessous. Retrouvez les différents choix de taureaux de croisement viande utilisés au sein de chaque race laitière.

 

 

Évolution de l’activité insémination des différentes races de taureaux laitiers

 

Depuis 2009, sur une décennie, l'activité IAP des taureaux des principales laitières recule de 260 000 IAP, soit une baisse d’activité de -9%.

En parallèle les effectifs totaux de vaches laitières a reculé de -3%. (source GEB-Idele, d'après SPIE/BDNI).

Les races présentées dans cette analyse, sont celles qui réalisent plus de 1000 IAP par an. Ensemble, elles représentent 99.9% de l'activité IA des taureaux de races laitières. Les évolutions de l’activité insémination et la variation des effectifs de vaches au sein de chaque race en détail, ici

 

 

les effectifs globaux du cheptel laitier ont diminué de -3%, entre 2010 et 2019. Ce sont les 3 races les plus représentées en France qui enregistrent sur cette période le recul le plus important.

 

Dans ce contexte, il faut souligner que les effectifs de femelles issues d'un croisement laitier sont en augmentation de 112 000 vaches depuis 2010, c'est une augmentation importante de +79% sur cette période.
D’autres races voient leurs populations progresser. Comme par exemple la Jersiaise, voit sa population multipliés par 3 en 10 ans (et son activité insémination multiplié par 5 sur cette même période.

 

 

Durant cette période, parallèlement au retrait de l’activité insémination et des effectifs globaux de vaches laitières en France, la productivité du troupeau laitier a progressé. Voir les Résultats du contrôle laitier - 2019




L’augmentation de la productivité en lait par vache (+2,7 %) compense quasiment la baisse des effectifs présents de VL sur la période (-3%).
A noter que la collecte laitière sur cette même période 2010-2019 a même augmenté de + 5,5%. Ce qui s’explique par des gains de productivités techniques. Comme par exemple, le raccourcissement de l’intervalle des périodes « improductives en lait » dans les élevages ; ou à des vêlages plus précoces des primipares ; ou à des vaches laitières destinées à la réforme qui ne sont plus engraissées, ou le sont moins longtemps.