Marchés mondiaux des produits laitiers - Année 2020 - Perspectives 2021 (Dossier Economie n° 520 - mai 2021)

Le confinement de près de la moitié de la population mondiale pendant plusieurs semaines a fortement bousculé les chaînes d’approvisionnement et les marchés des produits laitiers au 2ème trimestre. 2020, les cours des ingrédients laitiers avaient d’abord chuté, mais ils se sont ensuite redressés au 2nd semestre 2020. Les stocks de fromages se sont étoffés, surtout aux États-Unis, durant le 1er confinement, mais ceux de beurre et de poudre maigre ont finalement peu varié entre le début et la fin de l’année 2020, notamment dans l’UE-27.

En 2020, la demande mondiale est demeurée robuste dans tous les grands bassins de consommation. La production laitière mondiale a été encore plus dynamique qu’en 2019, principalement en Asie, épicentre de la croissance mondiale. Elle a progressé plus modérément dans les bassins laitiers excédentaires qui approvisionnent le marché mondial. Ainsi, l’essentiel de la production laitière supplémentaire a été consommée sur les marchés domestiques. Les échanges internationaux ont stagné, en valeur comme en volume (mesuré en équivalent lait). Seuls les États-Unis ont accru leurs expéditions. La production y est demeurée dynamique, malgré la chute de la demande dans le Food service, un débouché majeur pour l’industrie laitière états-unienne. La poursuite de cette croissance y a été permise par le déblocage d’aides directes massives à la production, et d’aides à la consommation pour les ménages les plus pauvres à travers la distribution de cartons alimentaires.

L’Océanie a tout juste maintenu ses positions sur le marché mondial, faute de disponibilités supplémentaires, mais renforcé sa présence sur les marchés asiatiques. La Chine demeure le débouché le plus dynamique, même si le tassement de la démographie et la relance de la production laitière atténuent la croissance des importations de produits laitiers. L’Asie dans son ensemble a réalisé à elle seule 40% des échanges internationaux (soit près de 24 milliards d’euros en 2020).

Le Mercosur a enregistré une reprise de production laitière, surtout au profit de la demande au Brésil. Enfin, la production laitière est demeurée dynamique en Europe, mais sans effet notable sur les échanges internationaux.

Amorcée au 2nd semestre 2020, l’amélioration de la conjoncture laitière s’est prolongée au 1er semestre 2021, avec d’un côté une demande internationale dynamisée par la reprise économique mondiale, et de l’autre une croissance moins rapide des disponibilités, du fait de l’arrêt de la croissance de la collecte dans l’UE-27 au 1er trimestre 2021. Depuis, la remontée du prix du lait de vache a relancé la production européenne, malgré la cherté des intrants, grâce notamment à des conditions climatiques plutôt favorables. La conjoncture laitière devrait demeurer robuste jusqu’au retour saisonnier de la production néo-zélandaise, tant que les cours de l’énergie et des grains demeurent relativement élevés.