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Paratuberculose

Orientation des échanges de bovins selon le statut des troupeaux vis-à-vis de la paratuberculose

Publié le par Santé des bovins UMT
Santé Bovin lait Bovin viande
L'infection par l'agent de la paratuberculose est fréquente dans les troupeaux bovins. Ce n'est pas une zoonose avérée, mais l'implication potentielle de la mycobactérie responsable dans la maladie de Crohn chez l'homme reste controversée. Certains pays ont récemment renforcé les programmes de maîtrise de cette infection, à la demande de l'industrie laitière. La réduction de la prévalence implique de limiter les nouvelles contaminations de cheptels, qui se font principalement par l'achat de bovins infectés. Les tests de diagnostic appliqués à l'échelle individuelle ont des performances très limitées et peu de progrès sont espérés.

 

La certification d'un animal repose donc sur l'attribution d'un statut à son troupeau d'origine. Des règles de certification d'un statut de cheptel indemne ont été définies par l'ACERSA depuis 2002. Du fait de son coût très élevé et de contraintes trop fortes pour sa mise en place en regard des bénéfices, le dispositif ne répond pas aux besoins de l'ensemble des éleveurs : seules quelques centaines d'exploitations, commercialisant des animaux à haute valeur génétique ont choisi d'obtenir cette certification en France. Par ailleurs, la certification proposée ne permet pas de classer les troupeaux non indemnes selon différents niveaux de risque liés à la proportion de bovins infectés et à la probabilité qu'ils excrètent massivement la bactérie responsable de la maladie. L'ANSES, dans son rapport d'avril 2009 recommande d'explorer les possibilités d'utiliser des tests de mélange pour définir le statut de cheptels et proposer des plans d'action en cheptel infecté ou assaini.

 

Objectifs

 

Développer un dispositif complémentaire à la certification existante, destiné à l’ensemble des éleveurs vendeurs d’animaux pour la reproduction est nécessaire L’objectif de ce projet est de concevoir et d’évaluer des dispositifs de définition et d’utilisation de statuts de cheptels s’appuyant sur une analyse de risque et reposant sur le principe de flux orientés des bovins entre cheptels selon ces statuts (un cheptel ne pouvant introduire des bovins que s’ils sont issus de troupeaux à statut équivalent ou plus favorable).

  

 

Axes de travail

 

Axe 1 : Elaboration et évaluation d'outils pour attribuer un statut de troupeau

 

  • Evaluation de méthodes de dépistage par prélèvements de mélange ou combinaisons/répétitions de tels prélèvements, ou ciblées sur des sous-populations du troupeau permettant d’augmenter la sensibilité (fonction sentinelle)
  • Les premiers résultats de ce volet sont disponibles. Ce volet démarré en Bretagne au Printemps 2010 a été mis en œuvre au total dans 310  troupeaux laitiers et 57 troupeaux allaitants. L’ensemble de cette étude a fait l’objet d’une thèse vétérinaire en 2011. Les  premiers résultats sont disponibles et permettent d’envisager un dispositif par étapes successives permettant de classer les troupeaux selon un niveau de risque évalué.  A titre d’exemple la combinaison la plus prometteuse pour discriminer les troupeaux supposés indemnes ou faiblement infectés des autres pourrait être réduite à une PCR sur un prélèvement d’aire d’exercice et un ELISA lait sur mélange de primipares.
  • Le dispositif a également été mis en œuvre en Normandie (sur 160 cheptels) et sur une combinaison de tests simplifiée qui permettrait de repérer dans un premier temps les troupeaux fortement infectés. Les passerelles entre ces dispositifs sont en construction.

 

N'hésitez pas à consulter la communication 3R sur le sujet et la thèse vétérinaire d'ONIRIS (Chognard T, 2011).

 

 

Axe 2 : Analyse de risque lié aux transactions en application de statuts de cheptels dans différentes populations

 

  • Choix de populations cibles et scénarios de prévalences et flux d’animaux à étudier
  • Définition de statuts de cheptels à partir des résultats d’évaluation des méthodes de dépistage (avec calcul de leurs capacités à discriminer les troupeaux dans les populations cibles)
  • Analyse de risque : les risques liés aux transactions seront quantifiés en tenant compte :
    • des statuts et de leurs performances
    • de la prévalence de la paratuberculose (en considérant les différentes situations à étudier)
    • des mouvements d’animaux (fréquence et types d’animaux introduits)
    • des restrictions de flux appliquées en fonction des statuts
    • Le cadre de l’analyse de risque sera établi après discussion des objectifs avec l’ACERSA.

 

Pour toute information

 

 Alain Joly

  • Tél. 02 40 68 28 06
Groupe de travail
 
  • UMR BioEpAR : Alain Joly , François Beaudeau, Christine Fourichon, Raphaël Guatteo
  • Institut de l’Elevage : Fatah Bendali,
  • UBGDS : Sébastien Geollot
  • GDS PL : Pascal Le Beguec
  • URGTV Bretagne : Gaël Gounot
  • URGTV PL : Jean-Luc Frennet
 

 

Ce travail a été financé par les GDS de Bretagne, Normandie, Pays de Loire  et Nord Picardie et par GDS France.