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LIFE Green Sheep : Où en sommes-nous ?

Point d'étape sur le projet LIFE Green Sheep et présentation des premiers résultats à l'échelle EU

Publié le par Sindy Throude (Institut de l'Elevage), Caroline Guinot (INTERBEV)
Climat Evaluation environnementale Ovin lait Ovin viande
En cette 3ème année du projet, le 7ème Comité de Pilotage a eu lieu en Espagne, dans les locaux du centre de recherche appliquée Neiker, à Vitoria (Pays Basque). L’occasion pour tous les partenaires d’avoir une vue d’ensemble des actualités du projet mais aussi de découvrir les essais de Neiker sur l’alimentation des ovins. Chaque pays avait également invité les représentants des organisations de filières afin d’échanger sur les bonnes pratiques de déploiement. Pour la France, Interbev Ovins, France Brebis Laitière, la Coopération Agricole et la FNO étaient présents.

Des échanges inter-pays pour un partage d’expérience et une méthodologie commune d'évaluation de l'empreinte carbone et des performances de durabilité

L’un des bénéfices d’un tel projet européen comme LIFE Green Sheep est de permettre les échanges entre pays, centres techniques et filières ovines sur les sujets de durabilité. De nombreuses rencontres jalonnent le projet, que ce soit en distanciel pour le suivi technique ou en présentiel, deux fois par an, pour mieux se connaître, approfondir certains sujets et aller à la rencontre des filières ovines des différents pays. Le dernier comité de pilotage a ainsi eu lieu à Vitoria, en Espagne, en Avril dernier. Il a été l’occasion d’avancer vers une harmonisation des outils et méthodes d’évaluation de l'empreinte carbone et des performances de durabilité entre les pays, de présenter les premiers résultats mais aussi de visiter des élevages basques et le centre technique Neiker qui conduit d’intéressantes recherches sur la réduction du méthane par l’alimentation et les coproduits.

Les premiers résultats de l’observatoire européen de l'empreinte carbone et des performances de durabilité des fermes de démonstration et des fermes innovantes

1 355 élevages ovins lait et viande, représentatifs des différents contextes pédoclimatiques (dont 823 en France) ont déjà été diagnostiqués avec CAP2ER® niveau 1 ou les outils d’évaluation des pays partenaires. Leurs résultats permettent de constituer un observatoire des performances environnementales en lien avec les pratiques. De plus, un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre est fixé à -5% pour ces fermes dites de démonstration. En parallèle, 282 élevages « innovants » sont suivis plus spécifiquement (CAP'2ER® niveau 2 en France) et mettent en place des plans carbone avec un objectif de réduction moyen de -12% des émissions de gaz à effet de serre. Les principaux leviers concernent la gestion du troupeau (réduction de la mortalité, amélioration de la prolificité..), l’optimisation de l’alimentation avec un important travail réalisé sur l’autonomie des fermes, la gestion des effluents et le maintien voire l’augmentation du stockage de carbone par les prairies et les haies. Une fois, ces leviers testés sur le plan technique et économique, ils pourront être diffusés plus largement.

Schéma : Répartition des différents postes d’émission des GES à l’échelle de l’exploitation en filière laitière (à gauche) et viande (à droite)

Une communication active dès le démarrage du projet

Dès le début du projet en 2021, des outils de communication ont été mis en place : kakémonos, newsletters et plaquettes. Un site internet et les réseaux sociaux (Facebook, X) permettent de faire connaître les résultats et des témoignages d’éleveurs et de techniciens. LIFE Green Sheep est également présent dans différents évènements professionnels au travers de stands, de conférences ou d’ateliers, au niveau national (Provinlait, Sommet de l’Elevage, Tech’Ovin) et dans les régions participantes. Des conférences et articles sont également proposés lors d’évènements scientifiques comme l’EAAP chaque année ou encore LCA Food permettant de partager les travaux sur les méthodes d’évaluation des émissions de gaz à effet de serre ou encore le stockage de carbone. Pour faire connaître le projet au plus proche du terrain, des panneaux sont mis à disposition des éleveurs engagés et des journées portes ouvertes vont être organisées avec des clés d’entrée techniques pour aborder la triple performance économique, sociale et environnementale. En parallèle, un travail spécifique est mené avec l’enseignement agricole grâce au fond Casdar afin de produire des outils pratiques pour les enseignants, leur permettant d’aborder la question du changement climatique et de l’évolution des pratiques d’élevage ovin dans un but d’atténuation et d’adaptation.

Une prochaine étape clé : la dissémination plus large

La deuxième partie du projet va être largement consacrée à la conception d’une feuille de route pour déployer et diffuser les pratiques bas carbone et durables identifiées dans le projet. Telle était d’ailleurs la thématique de la journée de réseautage européen “UPSCALING LOW CARBON LIVESTOCK FARMING IN EUROPE : DEPLOYER LES PRATIQUES BAS CARBONE DANS L’ELEVAGE EUROPEEN” organisée par LIFE Green Sheep et LIFE Carbon Farming le 6 février 2024 à Bruxelles. 50 personnes étaient présentes issues de 17 projets différents. Une plénière permettait de reposer le contexte des politiques de “Carbon Farming” avec Valeria Forlin de la DG-Agri – Commission Européenne puis différents pays témoignaient de leurs démarches de déploiement des programmes bas carbone. Enfin, I4CE présentait les dispositifs financiers permettant d’accompagner les évolutions de pratiques dans les filières et sur les exploitations. Une large partie de la journée était consacrée aux échanges au travers d’ateliers participatifs, animés notamment par plusieurs facilitatrices de l’IDELE. Ils étaient destinés à cartographier et associer les partenaires pouvant aider à cette dissémination au début et à la fin, connaître les méthodes d’accompagnement basées sur l’intelligence collective et le coaching, capitaliser la connaissance issue de ces différents projets et mieux comprendre les mécanismes de financement. Les participants ont émis des retours très positifs et exprimé une volonté de poursuivre ces échanges, en associant plus d’agriculteurs pour aboutir à de nouveaux projets concrets.