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Intérêt d'un système de dépose automatique des faisceaux trayeurs pour la traite des chèvres

Publié le par Pierre Billon, C.A. Charente (16)
Traite Travail Santé Qualité des produits laitiers Caprin
Cette étude a été réalisée dans le cadre du programme de recherche Européen FAIR sur la maîtrise des cellules somatiques du lait des petits ruminants. Il s'agissait de vérifier l'incidence supposée de la surtraite sur les concentrations cellulaires (CCS) et les infections mammaires chez la chèvre et d'évaluer l'intérêt d'un système de dépose automatique des faisceaux trayeurs.

L'observation a été conduite durant 4 mois (mai à août 1999) dans un troupeau commercial de 800 chèvres localisé en Charente. Deux lots de 60 chèvres primipares présentant des numérations cellulaires inférieures à 300 000 cellules somatiques par millilitre de lait ont été appariés. L'un a été trait avec le système de dépose automatique dont était équipé la salle de traite épi 2 x 22 postes, l'autre a été trait avec dépose manuelle selon le jugement et la disponibilité de la main d'œuvre.  

Une incidence limitée de la surtraite sur un pas de temps de 4 mois 

Globalement, sur les 4 mois d'essai, la production laitière, le taux protéique, les CCS et le taux de nouvelles infections ne diffèrent pas statistiquement entre les deux lots.

Des différences statistiques entre les lots ont cependant été observées en défaveur du lot témoin, notamment au contrôle réalisé un mois après le début de l'expérimentation. Lors de ce contrôle, la production laitière a fortement chuté alors que les CCS et le nombre de nouvelles infections ont augmenté. Dans le même temps, les mesures d'épaisseur des trayons réalisées au cutimètre confirmaient une nette congestion de l'extrémité des trayons. Toutefois, à part le taux protéique qui est resté plus élevé pour le lot dépose, les autres paramètres sont redevenus équivalents pour les deux lots dans la deuxième partie de l'expérimentation. 

Ce retour « à la normale » empêche de conclure avec certitude à un effet négatif de la surtraite vis à vis des CCS et des infections mammaires chez la chèvre. Néanmoins, si on évalue le problème en terme de risques à un instant donné, il semble évident que la surtraite doit être évitée, d'autant plus que la chèvre semble être plus sensible que la vache laitière aux stress d'origine diverse. 

Un équipement de dépose automatique à recommander pour les installations de traite de grande taille

L'étude a aussi montré que d'autres facteurs liés à la traite sont susceptibles de générer les conditions propices à l'inflammation des mamelles, d'origine bactérienne ou non, ceci même en présence de déposes automatiques. 

L'utilisation de cet équipement paraît toutefois recommandée, d'abord parce qu'elle permet de réduire, voire d'éliminer un facteur de risque parmi beaucoup d'autres, et ensuite pour l'amélioration des conditions de travail qu'elle procure, notamment dans les salles de traite de plus de 14 à 15 postes de traite par trayeur.

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