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Indicateurs de variabilité génétique - races caprines - Edition 2019

5 ans d'observatoire de la variabilité génétique: en races caprines, les efforts de gestion payent !

Publié le par Coralie Danchin-Burge (Institut de l'Elevage)
Ressources génétiques Caprin
Cela fait maintenant 5 ans les premiers indicateurs de variabilité génétique de l'observatoire de la variabilité génétique, VARUME, ont été publiés. Et les efforts pour maintenir la santé génétique des races caprines, que ce soit pour les races à petits effectifs ou les races en sélection, payent.

La croissance démographique des bases analysées aident évidemment: avec +31% d'effectifs en moyenne, (avec un record de +76% pour la chèvre des Fossés !), il est plus facile d'éviter la consanguinité quand on a plus de reproducteurs.

 

Mais d'autres indicateurs montrent qu'il y a un vrai souci de gestion de la diversité dans les races et le plus frappant est celui de la consanguinité à trois générations: pour ce calcul, toutes les généalogies sont "coupées" artificiellement au-dessus de la troisième génération (c'est à dire que l'on arrête de remonter après les arrière grands parents). Cela permet de repérer la consanguinité proche qui est la plus problématique, car c'est elle qui génère le plus facilement les animaux porteurs de tares génétiques. Et en 5 ans, nous sommes passés d'une consanguinité proche de 2,07% en moyenne à 1,37%, soit une baisse de 30% de cet indicateur. Toutes les races ont une consanguinité proche qui a diminué, les baisses les plus fortes étant pour la Provençale (-57%) et la Massif Central (- 45%) - elles faisaient, certes partie du trio de celles dont la valeur était la plus élevée au départ.

 

Quelques points de vigilance restent, en particulier pour les races les plus fragiles au départ comme la race Angora, qui doit concilier une base de sélection étroite et  programme de sélection, ou encore la race Provençale et la Lorraine, dont le déploiement à partir d'un très petit nombre de fondateurs implique une vigilance particulièrement forte dans leur gestion.

 

A l'inverse, à noter que la chèvre des Fossés dont l'on pouvait considérer que le niveau de consanguinité était trop élevé il y a 5 ans, en raison d'erreurs de gestion, maitrise mieux ce paramètre, et que la chèvre de Lorraine voit ses efforts de gestion couronnés de succès avec, par exemple, le pourcentage d'animaux très consanguins (plus de 6,25%) qui diminue de 42 à 38%. Enfin la prise à bras le corps de cet enjeu par CAPGENES pour les races Alpine et Saanen permet à ces races à forte sélection de maintenir, voire d'augmenter leur variabilité génétique, contrairement à ce que l'on peut constater dans les races bovines laitières.