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Glossaire

Publié le par Nadine Ravinet
Santé Bovin lait Bovin viande

Les définitions de ce glossaire se rapportent aux strongles digestifs. Si certains termes ont une signification générale en médecine ou en parasitologie, leur définition sera toujours donnée dans ce glossaire en se rapportant à l’infestation par les strongles digestifs chez les bovins.

Dans les définitions suivantes, les termes accompagnés d’un astérisque* sont des termes eux-mêmes définis dans ce glossaire.

Les informations en italique sont des informations complémentaires à la définition donnée.

 

A


Anthelminthique

Les anthelminthiques sont des médicaments antiparasitaires actifs contre les vers parasitant les animaux (helminthes). Beaucoup d’anthelminthiques sont actifs contre les strongles digestifs, on les appelle des strongylicides* (= qui tue les strongles). On les appelle communément des vermifuges ou vermicides.
Familles de molécules anthelminthiques actives contre les strongles digestifs : Benzimidazoles, lévamisole, avermectines et  milbémycines.



Atteinte clinique

Lorsque les animaux infestés présentent des signes cliniques, on parle d’atteinte clinique.
Lorsque le niveau d’infestation* par les strongles digestifs est important chez les jeunes bovins, l’infestation s’exprime cliniquement (diarrhée, amaigrissement…). Il s’agit d’une strongylose* digestive clinique.



Atteinte subclinique

Lorsque les animaux infestés ne présentent pas de signe clinique, on parle d’atteinte subclinique.
En cas d’infestation subclinique, les parasites présents peuvent tout de même être responsables de pertes de production (retard de croissance chez les jeunes, baisse de production laitière chez les adultes).



Association statistique

Lorsque l’on démontre une association statistique entre deux variables, on démontre une liaison (ex : association/ liaison entre le niveau de production des vaches et le niveau d’anticorps anti-Ostertagia dans le lait de tank). ATTENTION : la démonstration d’une association statistique (d’une liaison) ne permet pas de conclure qu’il y un lien de cause à effet.

B


Benzimidazole

Famille d’anthelminthiques* non rémanents* actifs contre les strongles digestifs, les strongles pulmonaires (et parfois contre la Grande Douve).
Les molécules faisant partie de la famille des benzimidazoles sont : le fenbendazole, l’oxfendazole, l’albendazole, le fébantel et le nétobimin.

C


Charge parasitaire = niveau d’infestation*
Nombre de vers hébergés par les animaux dans leur tube digestif.


Chimiorésistance aux produits anthelminthiques = Résistance aux anthelminthiques*
Dans une population de strongles digestifs, la chimiorésistance à un anthelminthique* donné correspond à l’augmentation de la fréquence des parasites tolérant des doses de cet anthelminthique supérieures à celles tolérées par les parasites « normaux » (sensibles* à cet anthelminthique). Cette tolérance est transmissible héréditairement : les strongles digestifs issus de cette population résistante seront eux-aussi résistants à l’anthelminthique en question.

Coproscopie

Examen au microscope des excréments. C’est la technique de laboratoire permettant d’observer et de compter les œufs de parasites excrétés par les bovins dans les matières fécales.

D

Dosage de pepsinogène sérique

Quantification du pepsinogène* passant dans le sang lors d’infestation par Ostertagia (strongle digestif de la caillette). Chez les jeunes bovins, ce dosage permet d’évaluer la charge parasitaire* et la sévérité des lésions de la paroi de la caillette.

E

 

Endectocide = macrolide antiparasitaire* = lactone macrocyclique*
Médicament antiparasitaire actif, à la même dose et sous la même forme pharmaceutique, à la fois sur certains parasites interne (les strongles digestifs notamment) et sur certains parasites externes (ex : gales, poux).
Les familles suivantes sont des endectocides : avermectine (ivermectine, doramectine, éprinomectine), milbémycine (moxidectine).



Excrétion

L’excrétion d’œufs de strongles digestifs dans les matières fécales des bovins correspond au rejet dans le milieu extérieur, via les bouses, des œufs pondus par les femelles de strongles digestifs siégeant dans le tube digestif.

Exposition

L’exposition aux strongles digestifs correspond au contact entre les bovins et les larves infestantes de strongles présentes sur les pâtures. Quand le niveau de contamination des parcelles* par les larves infestantes* de strongles digestifs est élevé, on dit qu’il y a une forte exposition des bovins aux strongles gastro-intestinaux*.

ELISA

Technique de laboratoire permettant de mesurer la quantité d’anticorps présents dans un prélèvement de sang ou de lait.
ELISA = Enzyme Linked ImmunoSorbent Assay

F

G

H


Hôte

Animal hébergeant les parasites.

Hypobiose

Au cours de la phase interne* du cycle des strongles digestifs, les larves de strongles digestifs peuvent subir, dans certaines conditions, une inhibition de leur développement pendant une longue durée. Il s’agit de l’hypobiose : le développement s’arrête au stade L4 chez l’hôte* et ne reprendra que plusieurs semaines après. Sous nos climats tempérés froids, l’hypobiose débute à la fin de l’automne, et les parasites reprennent leur développement à la fin de l’hiver, début du printemps.
En période d’hypobiose, on trouve généralement très peu d’œufs dans les matières fécales, car les parasites sont majoritairement inhibés à un stade larvaire immature qui ne pond pas d’œuf.

I

 

Immun(e)

Un animal immun est un animal immunisé contre les strongles digestifs : il a été suffisamment longtemps en contact avec les parasites pour que l’immunité s’installe et maintienne la population parasitaire à un niveau relativement stable et bas, en raison de l’installation d’un équilibre dynamique entre l’hôte et le parasite.
 

J

 

K

 

L


Larves infestantes = larve de 3ème stade = L3
Troisième stade larvaire provenant de l’évolution des œufs excrétés dans les bouses. Ces larves migrent depuis les bouses vers l’herbe où elles seront ingérées par les bovins et pourront alors poursuivre leur développement chez l’hôte*.

Larves inhibées / enkystées
Ce sont des larves de 4ème stade (L4) dont le développement est inhibé chez l’hôte* à cause du phénomène d’hypobiose* ou à cause de la réaction immunitaire de l’hôte*, et qui s’enkystent dans la paroi de la caillette (pour Ostertagia).

Lactone macrocyclique = Endectocide* = macrolide antiparasitaire*
Médicament antiparasitaire actif, à la même dose et sous la même forme pharmaceutique, à la fois sur certains parasites interne (les strongles digestifs notamment) et sur certains parasites externes (ex : gales, poux)
Les familles suivantes sont des lactones macrocycliques: avermectine (ivermectine, doramectine, éprinomectine), milbémycine (moxidectine).

M

 

Macrolide antiparasitaire = Endectocide* = lactone macrocyclique*
Médicament antiparasitaire actif, à la même dose et sous la même forme pharmaceutique, à la fois sur certains parasites interne (les strongles digestifs notamment) et sur certains parasites externes (ex : gales, poux)
Les familles suivantes sont des macrolides antiparasitaires : avermectine (ivermectine, doramectine, éprinomectine), milbémycine (moxidectine).



Marqueurs de l’infestation

Marqueurs biologiques que l’on peut mesurer/observer/doser sur des prélèvements effectuer sur les animaux (sang ou lait ou matières fécales) et qui permettent d’évaluer l’exposition aux parasites, la présence des parasites, et/ou la quantité de parasites présents.
Exemples :
- L’excrétion* d’œufs dans les matières fécales est un marqueur de la présence des parasites
- Le niveau d’anticorps anti-Ostertagia* est un marqueur de l’exposition* à Ostertagia (strongles digestif de la caillette)
- Le taux de pepsinogène sérique* est un marqueur de la charge parasitaire* et des lésions de la caillette.

N

 

Niveau d’anticorps anti-Ostertagia

Quantité d’anticorps dirigés contre Ostertagia présents dans un prélèvement (de lait ou de sang) et mesurée par technique ELISA* (le résultat de l’analyse est donné en RDO*).
Remarque : les anticorps dirigés contre Ostertagia peuvent aussi être dirigés contre les autres vers du tube digestif (réaction croisée).



Niveau d’infestation = Charge parasitaire*
Nombre de vers hébergés par les animaux dans leur tube digestif.

Niveau de contamination des pâtures  = pression d’infestation*
Quantité de larves infestantes* présentes dans l’herbe et pouvant être ingérées par les bovins.

O

 

Ostertagiose

Maladie provoquée par l’infestation par Ostertagia ostertagi (strongle digestif de la caillette des bovins).

P

 

 

Pepsinogène

Le pepsinogène est une enzyme de la caillette qui intervient dans la digestion des protéines. Lorsque la paroi de la caillette est lésée, le pepsinogène peut passer dans la circulation sanguine, en quantité proportionnelle à l’étendue et à la gravité des lésions. Le taux de pepsinogène sérique* est ainsi un marqueur des lésions de la caillette, et un indicateur de la charge parasitaire chez les jeunes bovins.

Période à risque

Période de pâturage au cours de laquelle la pression d’infestation* est suffisante pour engendrer des pertes de production (retard de croissance), voire induire une atteinte clinique*.

Période prépatente

Période s’écoulant entre l’ingestion des larves infestantes de génération n et l’excrétion d’œufs de génération n+1 pondus par les femelles adultes issus des larves de générations n.
Lors d'ifestation par les strongles digestifs*, la période prépatente est d'environ 3 semaines.

Phase interne du cycle des strongles digestifs

Phase du cycle parasitaire se déroulant chez l’hôte* : ingestion des larves infestantes* présentes sur les pâtures, développement en parasites adultes, reproduction des parasites adultes et ponte d’œufs par les femelles qui seront excrétés dans les bouses.

Phase externe du cycle des strongles digestifs

Phase du cycle parasitaire se déroulant sur les pâtures : développement en larves (de 1er, 2ème puis 3ème stade) des œufs excrétés dans les bouses.

Population refuge de parasites

Sous-population de strongles digestifs* non exposée à l’action de l’anthelminthique et donc non sélectionnée (voir pression de sélection*) lors du traitement. On distingue 3 sources de refuge :
      -les parasites hébergés par les animaux non traités (en cas de traitement sélectif ne visant que certains animaux),
      -les stades libres présents sur les pâtures,
      -les stades inhibés chez les animaux (pour les anthelminthiques qui ne les atteignent pas).

Pression d’infestation = Niveau de contamination des pâtures*
Quantité de larves infestantes* présentes dans l’herbe et pouvant être ingérées par les bovins.

Pression de sélection

Phénomène de sélection de parasites résistants* exercé par les traitements anthelminthiques* sur les populations de strongles digestifs. Au départ, la population de strongles digestifs est majoritairement composée de parasites sensibles*. Puis, suite à une utilisation prolongée d’une substance anthelminthique, une sélection progressive des parasites résistants* s’opère plus ou moins rapidement.
En cas d’usage peu raisonné et excessif des anthelminthiques*, la pression de sélection est forte, on augmente ainsi le risque d’apparition de résistances aux anthelminthiques*.

Prévalence d’infestation

Fréquence des animaux infestés par les strongles dans la population de bovins. Chez les animaux ayant accès au pâturage, cette prévalence est extrêmement élevée. On peut considérer que tous les bovins ayant accès au pâturage sont infestés par les strongles gastro-intestinaux.

Q

 

 

R

 

RDO

Ratio de Densité Optique. Lorsque l’on mesure le niveau d’anticorps anti-Ostertagia* dans du lait ou du sérum par technique ELISA, le résultat de l’analyse est donné en RDO.
Quand la mesure est faite sur un échantillon de lait de tank, on parle communément de RDO lait de tank, ou DO lait de tank.

Refuge

Voir « population refuge de parasites ».

Rémanent

Un anthelminthique rémanent est une anthelminthique dont l’activité antiparasitaire perdure dans le temps (de 14 à 120 jours). Ces anthelminthiques tuent les parasites présents au moment du traitement et préviennent des réinfestations pendant leur durée de rémanence.
Les molécules strongylicides* rémanentes sont les lactones macrocycliques* (avermectines et mylbémicines)



Réponse en lait post-traitement = réponse en lait
Gain de production faisant suite à un traitement anthelminthique.
La réponse n’est pas systématique lorsque l’on traite des vaches adultes. Elle est fortement variable entre troupeaux et entre vaches.



Résistance (des parasites) aux anthelminthiques = Chimiorésistance aux produits anthelminthiques
Dans une population de strongles digestifs, la chimiorésistance à un anthelminthique* donné correspond à l’augmentation de la fréquence des parasites tolérant des doses de cet anthelminthique supérieures à celles tolérées par les parasites « normaux » (sensibles* à cet anthelminthique). Cette tolérance est transmissible héréditairement : les strongles digestifs issus de cette population résistante seront eux-aussi résistants à l’anthelminthique en question.

Résistance des bovins à l’infestation

Capacité des bovins immunisés contre les strongles digestifs à moduler la biologie du parasite (diminution du taux d’installation des larves L3* ingérées, enkystement des larves L4*, réduction de la fécondité des femelles parasites, expulsion des parasites). Cette résistance aboutit à des charges parasitaires* réduites et/ou une excrétion* fécale d’œufs limitée.

Risque parasitaire lié aux strongles digestifs

Probabilité que l’infestation par les strongles digestifs ait des conséquences zootechniques (baisses de productions) et/ou cliniques (strongylose digestive* clinique) chez les bovins.
Lorsque la pression d’infestation* et les charges parasitaires* augmentent, le risque parasitaire augmente.

S

 

Sensible (pour les parasites)

Chez les parasites, le terme « sensible » se rapporte à la sensibilité aux anthelminthiques*. Des parasites sensibles sont des parasites tués par les doses normales d’anthelminthique (à mettre en opposition avec les parasites résistants* aux anthelminthiques*).

Sensible (pour les bovins)

Chez les bovins, le terme « sensible » se rapporte à la sensibilité à l’infestation. Les bovins sensibles sont les bovins qui ne sont pas encore immunisés contre les strongles digestifs (ils n’ont pas encore été suffisamment en contact avec les parasites pour que l’installation de l'immunité soit complète), et chez qui l’infestation peut avoir des conséquences zootechniques et/ou cliniques lorsque les charges parasitaires* sont élevées.

Sérologie Ostertagia

C’est la mesure du niveau d’anticorps anticorps anti-Ostertagia* dans le sérum (par technique ELISA*). Mais on utilise aussi  parfois ce terme de « sérologie » quand la mesure du taux d’anticorps se fait sur un échantillon de lait.
 
Spectre d’activité d’un anthelminthique*

Ensemble des espèces de parasites (et stades parasitaires) sur lesquels un anthelminthique est actif.
Exemple 1: l’ivermectine est active contre les strongles digestifs (adultes et larves enkystées*) mais n’est pas active contre le ténia.
Exemple 2 : le lévamisole est actif contre les strongles digestif adultes mais pas contre les larves L4 enkystées*.
Pour un parasite (ou un stade parasitaire) qui n’est pas dans le spectre d’activité d’un anthelminthique*, on parle de non-sensibilité innée. Il ne s’agit pas de résistance dans le sens d’une résistance* à un anthelminthique provenant d’un processus de sélection (voir pression de sélection*) suite à une utilisation trop fréquente de cet anthelminthique.

Strongles digestifs = strongles gastro-intestinaux

Les strongles gastro-intestinaux (SGI) sont des vers ronds parasites du tube digestif présents chez tous les bovins ayant accès au pâturage : dès lors que les bovins pâturent, ils sont infestés. Les strongyloses gastro-intestinales* qu’ils provoquent sont extrêmement fréquentes et mondialement répandues.

Strongylicide

Qui tue les strongles. Anthelminthique actif contre les strongles digestifs et pulmonaires.

Strongylose digestive = strongylose gastro-intestinale

Maladie provoquée par l’infestation par les strongles digestifs*. Elle peut s’exprimer cliniquement (atteinte clinique*) ou rester subclinique (atteinte subclinique*).

T

 

Taux de pepsinogène sérique

Mesure de la quantité de pepsinogène* passant dans le sang lorsque la paroi de la caillette est lesée (notamment à cause de l’infestation par Ostertagia).

TCE

Temps de Contact Effectif des génisses avec les larves infestantes de strongles digestifs avant le premier vêlage. Cet indicateur peut être considéré comme un marqueur indirect du développement de l’immunité.

Traitement sélectif

Traitement anthelminthique individuel de seulement certains bovins dans une population de vaches ou de génisses (celles sélectionnées comme ayant le risque le plus important de perte de production en lien avec l’infestation par les strongles digestifs).

Traitement ciblé

Traitement anthelminthique ciblé sur les troupeau/lots à risque et lors des périodes à risque*.

Traitement ciblé-sélectif

Stratégie de traitement combinant un traitement à la date optimale (traitement ciblé* lors des périodes à risque*) et un traitement sur les individus les moins résistants* (traitement sélectif*).

U

Ubiquiste

Que l’on retrouve partout.
Les strongles digestifs sont des parasites ubiquistes : dès lors que les bovins pâturent, ils sont infestés.

V

 

W

 

X

 

Y

 

Z