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[EAAP 2024] Empreinte carbone des élevages ovins français : les résultats finaux du projet LIFE Green Sheep

Publié le par Sindy Throude (Institut de l'Elevage), Benoit Rouillé (Institut de l'Elevage), Jean-Baptiste Dollé (Institut de l'Elevage)
Evaluation environnementale Ovin lait Ovin viande
Le programme LIFE Green Sheep a pour objectif de réduire de 12% les émissions de gaz à effet de serre des élevages ovins tout en assurant leur durabilité. Lors du congrès annuel de l'EAAP (European Federation of Animal Science), qui s'est tenu du 1er au 5 Septembre 2024 à Florence en Italie, les résultats finaux des fermes ovines, lait et viande, impliquées dans le projet LIFE Green Sheep ont été présentés. Cela a été aussi l'occasion de rappeler les contributions positives qu'apportent ces filières et le rôle du pâturage.

L'élevage de petits ruminants génère des émissions de gaz à effet de serre (GES) représentant 6,5 % des émissions du secteur de l'élevage. Pour réduire leur impact sur l'environnement, il est important de connaître et de comprendre leur niveau d'émissions afin d'identifier les points à améliorer. C'est l'un des objectifs du projet LIFE GREEN SHEEP qui vise à réduire de 12 % l'empreinte carbone de la viande ovine et du lait de brebis tout en garantissant la durabilité des exploitations. Pour la France, les données de 823 exploitations ovines représentant différents systèmes d'élevage ont été collectées dans le cadre de la première étape du projet. Ces données donnent un bon aperçu de l'empreinte carbone moyenne du lait de brebis et de la viande de brebis en France. Les résultats finaux indiquent que les émissions brutes de GES provenant de la viande et du lait de brebis s'élèvent respectivement à 2,93 kg eqCO2/kg FPCM (lait corrigé en fonction de la matière grasse et de la protéine, à 130g de MSU) et à 43,1 kg eqCO2/kg carcasse agneaux. Ces résultats diffèrent selon les systèmes d'élevage. Néanmoins, la variabilité est principalement observée au sein de chaque type de système. Par exemple, au sein des systèmes ovins laitiers herbagers de Nord-Occitanie, la moyenne des émissions de GES des 10 % d'exploitations les moins émettrices est inférieure de 21 % (1,89 kg eqCO2/kg FPCM) à la moyenne des émissions du groupe (2,39 kg eqCO2/kg FCPM). Cela reflète les différences d'efficacité productive des exploitations. Les variations de l'empreinte carbone sont fortement liées à la gestion du troupeau, à la consommation d'intrants (concentrés, engrais) et au nombre de jours passés sur les pâturages. L'empreinte carbone nette a également été évaluée pour tenir compte du stockage du carbone. Les émissions de GES sont compensées à hauteur de 60 % et 27 % pour les systèmes ovins allaitants et laitiers respectivement. Ces résultats permettent de mieux comprendre la corrélation entre l'empreinte carbone et les pratiques de l'exploitation et d'identifier des pistes d'amélioration pour les agriculteurs français.