Faire face aux fortes chaleurs
Des solutions pour des bergeries moins chaudes en été
Au fil des étés, les pics de chaleur deviennent de plus en plus nombreux. Pour maintenir une température acceptable pour les animaux et les hommes dans les bergeries en période de canicule, vous trouverez dans cette fiche quelques solutions d’aménagement des bâtiments existants.
Les zones de températures de confort pour les brebis et les agneaux |
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Réduire le rayonnement
Baisser la température de quelques degrés est possible :
En isolant la toitureLa diminution moyenne de température est en moyenne de 1,5 °C en été en isolant la toiture au moins sur le rampant sud. Elle peut attendre 4°C en fonction de la hauteur de la toiture et de la proportion de plaques translucides à l’origine. Le coût des plaques en polyuréthane est de l’ordre de 20 à 30 € le m². A titre d’exemple, les tunnels isolés conviennent bien pour la finition des agneaux en été. |
En gérant les ouvertures comme à la maison
En ouvrant toutes les portes et ouvertures aux heures les plus fraiches puis en fermant celles qui sont exposées au rayonnement direct du soleil au cours de la journée, la fraicheur est maintenue plus longtemps dans la bergerie. Cette solution a toutefois ses limites lorsque la canicule se prolonge.
Ouvrir les bergeries
Si le site de la bergerie est suffisamment ventilé, ouvrir au maximum reste la meilleure alternative avec les solutions suivantes :
Des parois amovibles sur tout le bardageC’est l’apport de vitesse d’air au niveau des animaux qui réduit la température ressentie. Les bardages amovibles installés en partie basse sont donc d’une meilleure efficacité en été. Si le bâtiment peut être totalement ouvert pour l’été (de type hangar qui fait office de parasol), il est également possible de l’équiper sur les longs pans de rideaux amovibles constitués de filets brise-vent ou de bâches pleines. Comptez de 100 à 150 € le m linéaire selon la hauteur, mécanisme électrique compris, pour une bâche sur enrouleur. Le choix de l’ouverture du haut vers le bas ou l’inverse dépendra de l’utilisation souhaitée. Attention toutefois aux zones venteuses si les bâches doivent être ouvertes chaque jour aux trois autres saisons, pour alimenter par exemple. | |
Des trappes sur les bardagesCette solution, qui a fait ses preuves, peut être réalisée en auto construction et avec un cout réduit. Il s’agit de réaliser des trappes sur le bardage, qu’il soit en bois plein ou ajouré ou bien en tôle. Ces dernières sont réparties régulièrement sur les longs pans. Et plus c’est ouvert, mieux c’est ! | |
Avec des bardages coulissantsAdaptée aux bardages ajourés, cette technique consiste à obtenir une ouverture des longs pans de 50 % avec un système mécanique ou électrique d’ouverture. Attention toutefois à l’orientation de la bergerie et aux effets du rayonnement du soleil. |
Ajouter un débord de toiture
L’ajout d’une casquette en prolongement de la toiture limite le rayonnement du soleil dans la bergerie. La dimension de ce débord varie de 50 cm à 2m suivant la hauteur du bâtiment et des ouvertures et selon l’orientation.
Attention : cette solution est surtout efficace pour la façade orientée au sud. | Schéma d'une casquette pour la façade sud
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Des brasseurs d’air quand on ne peut pas faire autrement
La ventilation mécanique est une solution de rattrapage après avoir réduit le rayonnement et améliorer la ventilation naturelle. C’est une des pistes d’amélioration de bâtiments mal exposés, situés en fond de vallée ou entourés de bâtiments. Dans ces configurations, si les conditions d’élevage sont très affectés, l’installation de ventilateurs à flux horizontaux ou verticaux ainsi que les gaines en surpression sont des solutions techniques à étudier mais nécessitent au préalable une réflexion avec un conseiller spécialisé en ventilation. Ces solutions sont inefficaces dans un bâtiment fermé. Les vitesses d’air sont plus élevées avec les ventilateurs mais ils ne sont pas adaptables dans tous les bâtiments. Comptez de 25 à 60 € par m² pour ventiler mécaniquement les aires paillées selon le niveau d’équipement et la configuration du bâtiment. Ces installations génèrent aussi des coûts de fonctionnement et des nuisances sonores, notamment pour certains types de ventilateurs à flux horizontaux.
La brumisation : à éviter !
La brumisation vise à baisser la température de l’environnement autour de l’animal. Pour être efficace, elle doit être évaporée à l’aide de ventilateurs tournant à vitesse élevée avant d’humidifier les aires de vie des animaux. Sinon, on risque d’avoir l’effet inverse de celui escompté. De plus, les busent se bouchent très rapidement avec les impuretés ou le calcaire de l’eau entraînant un entretien nécessaire très fréquent.
Des plaquettes de bois en guise de litière
Le pouvoir chauffant du fumier, qui n’est pas un problème en hiver, le devient lors de fortes températures. Il est par conséquent conseillé de curer les aires paillées régulièrement et en particulier lors de l’entrée des animaux. Par ailleurs, le fumier de plaquettes de bois est moins chaud de 3°C en moyenne que le pailleux.
Pour en savoir plus sur le sujet, vous pouvez consultez des fiches techniques, vidéos et podcasts
Translucides et dôme : des puits de lumière … et de chaleur
Les translucides en toiture, en particulier s’ils sont orientés au sud ou au sud-ouest captent la lumière et favorisent les zones chaudes dans la bergerie. Leur pouvoir chauffant est supérieur lorsqu’ils sont positionnés en continu plutôt qu’en damiers. Les dômes éclairants présentent le même inconvénient : la chaleur est emmagasinée dans le couloir bétonné qui la restitue progressivement. Aujourd’hui, il est préférable d’apporter la lumière naturelle sur les côtés de la bergerie pour profiter du soleil rasant l’hiver et réduire le rayonnement via la toiture. | [4°C] C’est l’augmentation de la température qui peut être ressentie par l’animal dans une zone éclairée par une plaque translucide en toiture.
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[vidéo] Des aménagements pour des bergeries moins chaudes en été
Cette courte vidéo qui traite des aménagements possibles pour un meilleur confort en été dans les bergeries est réalisée dans le cadre de la chronique ovine en images.