Tâche 1.1 : Définir et évaluer le couplage entre végétaux et animaux : un diagnostic de l'efficience et de la performance globale des systèmes PCE observés
La démarche sera la suivante :
T.1.1.1 Mettre en place une liste de pratiques/d’indicateurs de caractérisation du couplage C/E
Cette liste de pratiques sera partagée par les partenaires et basée sur un travail de fin d'étude réalisé en 2015 dans le cadre de l’axe 3 du RMT SPyCE « benchmarking »: une veille pour capter les expériences originales de terrain et des travaux de R&D en France et à l’étranger. L’étude mobilisera l’expertise des acteurs du projet et fera le lien avec le RMT Prairies Demain (axe 3, étude des rotations, leur diversité et la place de l’herbe selon les systèmes d’élevage). L’étude privilégiera autant que possible des indicateurs globaux de durabilité, couvrant les champs techniques, économiques, environnementaux et sociaux et pourra s’inspirer des avancées du projet européen CANTOGETHER (qui a traité de la question de la « mixité » culture / élevage). Ces indicateurs qui sont destinés à évaluer l'intensité du couplage C/E et de ses impacts en termes de durabilité, devront cependant être faciles à comprendre par toutes les catégories d'acteurs. Ils seront pris parmi ceux qui sont déjà utilisés dans le conseil, pour ne pas ajouter à la complexité réelle ou perçue des systèmes PCE. Les leviers de couplage étudiés en priorité seront des leviers d’autonomie par rapport aux intrants extérieurs à l’exploitation agricole et permettant une réduction de la dépendance aux intrants azotés et aux achats. Les principaux leviers identifiés a priori sont l’intra-consommation d’aliments (utilisation des concentrés, des fourrages issus de cultures, herbe ou dérobées, …), le recyclage des matières (usage de l’azote organique des effluents, intra-consommation de paille...), la mobilisation des systèmes de culture à des fins de production d’aliments pour les animaux (introduction dans les rotations de légumineuses fourragères ou grain - en mélange ou non -, rôle et place de l’herbe, …). Au début du projet sera définie une liste complémentaire de leviers, adaptée aux conditions locales des différentes régions.
T.1.1.2 Définir des paliers de couplage pour deux niveaux de contraintes.
Nous souhaitons distinguer dans le projet deux situations de polyculture-élevage: choisie ou subie. En effet, certaines fermes disposent de terres non labourables, valorisées grâce à l’herbe, tandis que d’autres maintiennent des surfaces en herbe en terres labourables, alors qu’elles pourraient séparer davantage les ateliers. Deux exploitations ayant les mêmes valeurs d'indicateurs de couplage C/E (définis en tâche 1.1.1.) pourraient être classées à deux niveaux différents selon le contexte local. Pour définir les paliers de couplage, le niveau d'interaction entre ateliers animaux et végétaux sera quantifié, ainsi qu'un maximum envisageable par niveau de contrainte et selon le contexte pédoclimatique. Une analyse statistique d'exploration (arbre de régression par exemple), couplée à l’expertise des partenaires, identifiera des valeurs seuils discriminant 3 niveaux de couplage (faible / moyen / élevé) pour sélectionner des fermes « remarquables », à enquêter dans la tâche 1.2. Au final, les différents cas d'étude seront classés dans 6 catégories où les pratiques de chacune, mobilisées le plus fréquemment seront étudiés. Le projet proposera aussi des pistes de changement de pratiques pour passer d'une catégorie à une autre, dans la limite des contraintes de l'exploitation. Ces résultats seront valorisables dans l’action 3 de ce projet (démarches de conseil, d’outils et modules de formation à la PCE).
T.1.1.3 Analyser la durabilité des fermes selon le niveau d’intégration C/E sur une échelle pluriannuelle.
Cette tâche analysera les performances techniques, économiques, environnementales et sociales, des réseaux de fermes selon les 6 niveaux précités. Le premier travail sera de choisir collectivement les indicateurs de performances et reposera sur le contenu des différentes bases de données (pour réaliser des analyses sur une base commune), la simplicité des indicateurs de performance (pour faciliter la compréhension et la diffusion des résultats) et les inter-corrélations des indicateurs, sans négliger ceux concernant la problématique travail.
Cet état des lieux sera réalisé au début du projet : un constat établi lors du montage de ce dossier indique que ces bases de données présentent des différences liées à l’usage qui en est fait par leur propriétaire. Cela constituera un « socle commun », complété des indicateurs spécifiques à chacun qui enrichiront l’analyse. L’étude ne portera pas sur les effets bénéfiques de l’association cultures/élevages sur le niveau d’usage des pesticides, traités dans le projet Casdar PHYTOEL, lauréat en 2014. Le projet RED-SPyCE est donc très complémentaire de ce dernier et les liens seront d’autant plus facilement établis, que les porteurs de projet sont tous deux issus de l’Institut de l’Elevage.
Puis, l’analyse des bases de données sera réalisé d’abord (1) sur une période courte (2-3 ans) pour identifier des fermes « remarquables » à enquêter en limitant les effets de la conjoncture. Une analyse complémentaire se fera ensuite (2) sur des fermes présentes sur une période la plus longue possible et choisies parmi les niveaux de couplage différents. Il s’agit d’évaluer leur résilience, leur efficacité et leur durabilité par une description fine de leurs trajectoires et de produire des références nouvelles sur les systèmes de PCE. L’analyse de données de chaque base de données sera réalisée par chacun des organismes qui en a la charge.
LIVRABLE : un rapport de synthèse sur les leviers de couplage culture / élevage mobilisables, une identification de paliers de couplage contextualisés, une analyse technique, économique, environnementale des fermes de PCE, identification de trajectoires pluriannuelles selon le degré de couplage.
Les chiffres concernant le coût de production ou le prix de revient contenus dans cette publication ne peuvent pas être considérés comme des indicateurs de référence pour la contractualisation calculés par IDELE dans le cadre prévu par la loi EGALIM 2. Pour en savoir plus consultez nos pages Indicateurs de référence pour la contractualisation.