Face aux aléas climatiques, réagir au fil des saisons
En hiver : pâturer lorsque l'herbe pousse, tant que la portance des sols le permet
Avec des hivers de plus en plus doux, la période de pâturage s'étend vers l'hiver. Contrairement aux idées reçues, l’herbe d’hiver présente une valeur alimentaire relativement élevée avec 0,8 à 0,9 UF par kg de matière sèche lorsque son accumulation en sortie d’automne n’est pas trop importante (7 à 8 cm maximum). Dans le cas contraire, la valeur de l’herbe accumulée décroit assez vite sous les effets du climat hivernal. Sous réserve de disposer d’herbe à hauteur du talon de la botte, il est envisageable de prolonger le pâturage sans pénaliser la production future de la prairie, en particulier en ovins.
Au printemps, réagir face à une sécheresse précoce
En premier lieu, il s'agit d'économiser les stocks en ajustant les rations aux stricts besoins des animaux. Cela répond aussi aux enjeux de maîtrise du coût alimentaire. Une fois les récoltes réalisées, il convient de faire un bilan des stocks le plus finement possible, et de le mettre en regard avec les besoins des animaux. La pratique du report sur pied peut permettre de faire pâturer des animaux (à faibles besoins) plus tard en saison. Des dérobées estivales peuvent être implantées, sans tout miser sur ces dernières qui ont tout de même besoin d'eau pour s'implanter et se développer.
En été, protéger les animaux du stress thermique lors des épisodes caniculaires
Les ruminants sont très sensibles au stress thermique estival avec un impact important sur leur santé et leur bien-être. Avant d’investir dans des équipements, il est indispensable de suivre un plan d’actions en plusieurs étapes pour atténuer l’incidence des fortes chaleurs : abreuvement, qualité des aliments fournis, ombre au pâturage, réduction du rayonnement et ventilation en bâtiment sont les premiers points à vérifier.
Bien gérer l'abreuvement lorsqu'il fait chaud et/ou sec
Les besoins des animaux augmentent lorsque les températures sont élevées, plus encore lorsqu'ils sont alimentés avec des fourrages secs. Ainsi, en été, lorsque les fortes chaleurs vont de pair avec la sécheresse, il est essentiel d'assurer la mise à disposition d’une eau de qualité en quantité suffisante pour tous les types d’animaux, en bâtiment ou au pâturage.
En fin d'été, rebondir suite à une sécheresse estivale
Pendant et après la sécheresse, il est essentiel de limiter le gaspillage et de bien évaluer les ressources disponibles.
Il est parfois intéressant de recourir aux coproduits qui peuvent être disponibles directement sur l'exploitation, ou bien issus des industries agroalimentaires ou des filières fruits et légumes.
L'objectif dans les mois suivants est double : permettre aux prairies de "se remettre" de la sécheresse, et reconstituer les stocks. Une bonne gestion du pâturage permettra de préserver la capacité de repousse des prairies, celle-ci pouvant alors se prolonger en fin de saison si les températures restent douces. Lorsque les prairies sont dégradées, une étape de diagnostic permet de s'orienter vers une amélioration par les pratiques, un sursemis ou une rénovation totale. Dans de nombreux cas, l'implantation de dérobées permettra de contribuer à la reconstitution des stocks.