[Replay] Situation sanitaire vis à vis de la Fièvre Catarrhale Ovine et de la Maladie Hémorragique Épizootique au début novembre 2024
Intervention réalisée par Emmanuel Garin (GDS France) lors du webinaire de l'UMT PSR du 12 NOvembre 2024
Une situation épidémiologique en évolution
MHE et FCO sont des maladies d’origine virale qui présentent de nombreuses similitudes à la fois sur le plan de leur expression clinique et de leur mode de transmission puisqu’il s’agit de maladies vectorielles, transmises par des Culicoïdes (moucherons) ce qui explique une forme de « saisonnalité » pour la clinique avec des cas plus fréquents survenant entre mai et décembre. Outre la capacité de dispersion des vecteurs (en relation notamment avec les vents), la propagation de la maladie sur des distances de plus d’une centaine de kilomètres implique le plus souvent des mouvements d'animaux infectés. En France, c’est le sérotype 8 de la MHE qui circule à l’heure actuelle. Les sérotypes 3 et 8 de la FCO circulent également activement sur le territoire continental, tandis que le sérotype 4 est présent en Corse.
Impacts cliniques
En ce qui concerne la FCO, les bovins, ovins et caprins sont réceptifs (peuvent s’infecter) et sensibles (peuvent être malades), même si l’intensité de l’expression clinique dépend des sérotypes et des espèces. Ainsi, la FCO de sérotype 3 entraîne une morbidité et une mortalité élevées, particulièrement chez les ovins, mais aussi chez les bovins, où les pertes sont parfois significatives et elle peut se traduire également par de la mortalité chez les caprins. Bovins, ovins et caprins sont également réceptifs à la MHE (et à ce titre, sont tous concernés par la réglementation) mais la maladie se manifeste essentiellement chez les bovins (même si les impacts en ovins restent à préciser).
L’intensité de l’expression clinique, la morbidité et la mortalité sont très variables selon les élevages. Les facteurs protecteurs / aggravants restent peu connus même si on présume que le bon état de santé des animaux, l’absence de carences ou de comorbidités doivent contribuer à limiter l’impact des infections. La réactivité de l’éleveur face aux premiers symptômes est également essentielle.
Propagation à l’échelle européenne et sérotypes émergents
En Europe, le BTV-3 s’est répandu dans plusieurs pays (Pays-Bas, Belgique, Allemagne, Autriche, Danemark, Espagne, Portugal). Une résurgence du sérotype 1 est rapportée en Espagne, dans une zone déjà vaccinée avec apparemment peu d’impacts cliniques. L’émergence du sérotype 12 aux Pays-Bas, encore peu documentée, suscite de nouvelles inquiétudes.
Perspectives
Pour l’avenir, outre les recherches sur les mesures de maîtrise et de prévention (stratégies vaccinales, lutte antivectorielle), plusieurs recommandations peuvent être émises pour améliorer la gestion des critères sanitaires que ce soit en termes de surveillance, de diffusion des informations ou encore de coordination entre pays.