[Replay] Travail d'abattage et normes de protection animale : les enjeux d'une conciliation
#Pause travail 21
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Ces vingt dernières années, la question du "bien-être animal" n’a cessé de prendre de l’importance dans l’espace politique et médiatique français. Cette évolution s’est notamment traduite, en abattoirs, par l’entrée en vigueur du règlement CE n°1099/2009 destiné à renforcer, normaliser et harmoniser les mesures de protection animale lors des opérations d’abattage. Alors que l’abattoir constitue un "carrefour réglementaire" où s’entremêle une multitude de normes et de formes de contrôle, quels sont les effets de cette exigence supplémentaire sur le travail d’abattage ? Comment les exploitants d’abattoirs parviennent-ils à concilier impératifs de production et de protection des animaux ?
A retenir
- L’essor du "bien-être animal" a conduit à un changement de paradigme technique en abattoirs : alors que la logique de la production en série suppose une certaine uniformité des technologies et des procédés d’abattage, celle du "bien-être animal" impose à l’inverse une certaine adaptation aux singularités de chaque animal abattu.
- L’application des règles de protection animale provoque ainsi une double tension en abattoirs entre :
- standardisation de la production et hétérogénéité morphologique des animaux, en particulier dans les abattoirs "de proximité" qui traitent une diversité d’animaux avec des infrastructures et des technologies d’abattage souvent peu flexibles ;
- fluidité industrielle et contrôle de l’état de conscience des animaux, en particulier dans le cas des abattages sans étourdissement lors desquels l’induction de l’inconscience est progressive et dont les délais sont variables, entraînant souvent de vives discussions entre industriels d’abattage et agents des services d’inspection vétérinaire.
Contact : Félix Jourdan (Chercheur associé UMR Agir - INRAE - et Département de SHS de la faculté de médecine de Montpellier/Nîmes)