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Regards croisés d'éleveurs et de conseillers sur la biosécurité en élevage ovin lait

Les résultats d'une enquête qualitative

Publié le par Myriam Doucet (Institut de l'Elevage), Béatrice Mounaix (Institut de l'Elevage)
Santé Ovin lait
Les enquêtes ont été conduites auprès de 42 éleveurs ovins et 27 conseillers (techniciens ou vétérinaires), entre juillet et septembre 2018, en production de lait et de viande (Aveyron, Haute-Vienne, Lot et Pyrénées Atlantiques). Dans la plupart des élevages enquêtés, l’usage des antibiotiques est limité aux soins indispensables à l’animal malade. Diminuer l’usage des antibiotiques passe donc principalement par la prévention des maladies, et donc par la biosécurité.

En élevage, l’expression « prévention sanitaire » est souvent préférée au terme « biosécurité », méconnu, peu utilisé et plutôt mal connoté. Les marges de progrès identifiées sur les pratiques sont variables, souvent principalement liées à l’introduction d’animaux et à l’isolement des malades.

La principale motivation des éleveurs à la biosécurité est le gain économique. Selon les conseillers, la maladie est souvent un élément déclencheur pour mettre en place des mesures. Le principal frein, pour les éleveurs ovin lait, est l’organisation du travail. Pour les éleveurs ovin viande, c’est le coût, l’organisation du travail arrivant ensuite. Les conseillers confirment les difficultés à changer les pratiques, et le peu de temps disponible pour les éleveurs.

Pour faire progresser la biosécurité en élevage ovin, il apparaît nécessaire de savoir reconnaitre les points forts des éleveurs et de les accompagner étroitement par une synergie entre techniciens et vétérinaires. De plus, aborder la biosécurité de façon participative au sein de collectifs d’éleveurs leur permet alors de prendre du recul sur leurs pratiques et d’envisager plus facilement des marges de progrès.

 

The surveys were conducted with 42 sheep farmers and 27 advisors (technicians or veterinarians), between July and September 2018, in milk and meat production (Aveyron, Haute-Vienne, Lot and Pyrénées Atlantiques).
In most of the farms surveyed, antibiotic use is limited to essential care of the sick animal. Reducing the use of antibiotics is therefore mainly a matter of disease prevention, and therefore of biosecurity. In farm, the expression "health prevention" is often preferred to the term "biosecurity", which is little known, little used and has a rather negative connotation. The margins of progress identified on practices are variable, often mainly related to the introduction of an animal and the isolation of the sick ones.


The main motivation of farmers for biosecurity is economic gain. According to the advisors, disease is often a trigger for implementing measures. The main obstacle for dairy farmers is the organization of work. For meat sheep farmers, it is the cost, with work organization coming next. The advisors confirm the difficulties in changing practices, and the limited time available for farmers.


To improve biosecurity in sheep farming, it seems necessary to recognize the strengths of farmers and to support them closely through a synergy between technicians and veterinarians. Moreover, a participatory approach to biosecurity within groups of farmers allows them to take a step back from their practices and to more easily consider the margins for progress.

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