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Possibilités de dépistage sur laits de tank en élevages caprins

Intervention de Nicolas Ehrhardt (OMACAP - FRGDS NA) lors du webinaire coanimé par l'UMT PSR et l'OMACAP le 10 OCtobre 2023

Publié le par Nicolas Ehrhardt (OMACAP), Renée de Crémoux (Institut de l'Elevage)
Santé Caprin
Peu d'informations sont disponibles à l'heure actuelle sur le statut sanitaire des élevages caprins. Lorsque les outils diagnostiques existent, la recherche de pathogènes reste limitée pour des motifs aussi bien méthodologiques, économiques que d'interprétation. Le recours à des analyses sur le lait de tank pourrait faciliter le dépistage de certaines infections et contribuer ainsi à mieux les gérer et à mieux limiter leurs diffusion dans et entre élevages. Très utile et économique pour le monitoring de plusieurs maladies contagieuses chez les caprins, cette approche demande cependant à être encadrée pour faciliter sa mise en œuvre et assurer la bonne interprétation des résultats. Ses limites et intérêts sont abordés pour 5 maladies.

Le lait de tank présente l’intérêt majeur d’être facile à collecter et représentatif de l’ensemble des chèvres en lactation. L’intérêt et les limites de la recherche à partir de cette matrice ont été évalués pour 5 maladies majeures en filière caprine. L’objectif est de pouvoir mettre en évidence, voire quantifier la présence des pathogènes, et ainsi proposer des mesures de surveillance et de prévention des maladies associées. En présence de résultats négatifs, le risque de présence des pathogènes doit être évalué en fonction de la sensibilité analytique des méthodes utilisés, mais aussi de l’historique du dépistage (nombre et fréquence des analyses) et d’autres critères (taille du troupeau, pratiques d’achats d’animaux...).

 

  • Pour le CAEV, un test ELISA adapté pour lait de tank permet en cas de résultat négatif de considérer que l’élevage présente une séroprévalence très faible à nulle et peut faire l’objet d’un dépistage de l’ensemble du troupeau en vue d’une qualification.
  • Le test ELISA évalué pour la lymphadénite caséeuse présente également une bonne sensibilité après plusieurs répétitions, mais il n’existe pas à ce jour de méthode de qualification pour cette maladie.
  • Différents kits ELISA paratuberculose ont été évalués et des seuils de positivité ont été définis pour permettre d’identifier un risque clinique élevé. Ils apparaissent en revanche peu adaptés au repérage d’élevages potentiellement indemnes, notamment en raison de la faible séroprévalence moyenne observée dans les élevages caprins infectés.
  • Un test PCR permet de détecter les 4 espèces de mycoplasmes responsables du syndrome mycoplasmique avec une excellente sensibilité analytique. La détection de ces pathogènes dans le lait de tank étant le plus souvent intermittente, des répétitions régulières sont nécessaires pour considérer que le risque de présence de ces pathogènes est faible dans un élevage. Ces analyses permettent également de repérer un risque clinique ou orienter le diagnostic en cas de résultats positifs forts, ou évaluer l’efficacité de mesures de lutte.
  • Pour la fièvre Q, la recherche par PCR sur lait de tank peut constituer un moyen pour mettre en évidence la circulation de la bactérie dans un élevage, bien que sa sensibilité ne soit pas bien caractérisée. Ce test n’est en revanche pas pertinent pour le diagnostic des avortements.

Retrouvez l'intervention en vidéo

Visionnez le diaporama en quelques clics

 

Plusieurs GDS organisent déjà le dépistage de ces maladies pour faciliter la mise en œuvre des analyses, encadrer l’interprétation des résultats et améliorer leur valorisation en lien avec les vétérinaires sanitaires.

Deux exemples sont proposés au travers :