Observatoire de l'endettement et des trésoreries des élevages bovins lait et viande - été 2024
ELEVAGES LAITIERS : UNE SITUATION FINANCIERE QUI SE TEND A NOUVEAU
Après une hausse du prix du lait en 2023/2022 dans toutes les zones, il se stabilise en 2024 dans l’Ouest, diminue en Dordogne et augmente en Montagne. La production laitière est stable dans l’Ouest et en Dordogne mais diminue en Montagne (-3%). Au final, le produit lait diminue en Dordogne en 2024 et se stabilise dans l’Ouest et en Montagne.
Le produit brut est stable en 2024/2023 sur toutes les zones. Les charges continuent leur progression sous l’effet principalement de charges de structure. Ainsi, l’EBE est en baisse de -15% à -17%/2023.
Les annuités diminuent en été 2024 dans l’Ouest et de façon plus importante en Montagne (-28%/2023). En revanche, elles augmentent encore en Dordogne (+25%/2023) atteignant ainsi les 98 €/1000 l en 2024. De ce fait, le revenu disponible est en baisse de 50% en Dordogne et devient inférieur à 20 000 €/UMO exploitant en 2024. Il est également en diminution mais de manière moins marquée en Montagne et dans l’Ouest.
Les prélèvements privés sont en hausse en Dordogne et dans l’Ouest mais diminuent en Montagne. Ils s’établissent, en moyenne toutes zones, à 23 600 €/UTHf. La marge de sécurité est de nouveau insuffisante dans l’Ouest et en Montagne et devient négative en Dordogne.
Les investissements sont stables dans l’Ouest, en hausse en Montagne et diminuent en Dordogne. Ils sont très largement financés par les emprunts mais la part d’autofinancement augmente fortement en Montagne (à 43%) en 2024. En Dordogne, les emprunts nouveaux augmentent tandis que les investissements diminuent.
La trésorerie nette globale moyenne se dégrade en Montagne et en Dordogne mais se stabilise dans l’Ouest. En moyenne toute zone, la TNG se dégrade pour tous les groupes et de manière accentuée pour le groupe ‘TNG négatives’. Les dettes court-terme des exploitations laitières sont en légère hausse dans l’Ouest et en Dordogne mais augmentent de +26% en Montagne. Elles s’élèvent à 167 €/1000 l en moyenne toutes zones.
La part des exploitations en situation critique augmente : le groupe ‘’TNGneg’’compte 24% des élevages suivis en 2024. Cette proportion augmente principalement dans l’Ouest.
ELEVAGES ALLAITANTS : LE RETOUR DES DIFFICULTES DE TRESORERIE
La trésorerie des exploitations allaitantes se dégrade en 2024 pour les trois zones (Montagne, Ouest et Bassin Allaitant). Malgré une conjoncture bovine toujours favorable en 2024, le produit brut reste stable en Montagne et dans le Bassin Allaitant et augmente légèrement dans l’Ouest. La hausse des charges (majoritairement les charges de structure qui augmentent davantage que les charges opérationnelles) pèse sur l’EBE qui diminue sur les 3 zones.
Le revenu disponible s’établit à 28 790 € / UTHf / an en moyenne toutes zones. Il est en nette baisse dans le Bassin Allaitant et l’Ouest mais progresse légèrement en Montagne avec une baisse des annuités de -26%. Ces dernières diminuent mais de manière moins marquée dans le Bassin Allaitant (-5%) et sont en hausse dans l’Ouest (+18 %).
Les investissements repartent à la hausse dans l’Ouest en 2024, financés avec une part d’autofinancement. Dans le Bassin Allaitant et en Montagne, les investissements diminuent et la part d’autofinancement augmente.
Les prélèvements privés continuent leur hausse dans le Bassin Allaitant et en Montagne mais ils diminuent dans l’Ouest. En moyenne annuelle toutes zones, les prélèvements privés s’élèvent à 25 000 €/UTHf.
La marge de sécurité est en net recul et redevient insuffisante sur toutes les zones en 2024.
La part des exploitations endettées à long et moyen terme et avec une trésorerie négative (groupe « TNG neg ») a augmenté de 24% à 28%. Dans le Grand-Ouest, 33% des exploitations ont une situation financière critique en 2024. Les dettes court-terme du groupe « TNG neg » restent encore plus de 1,9 fois supérieures à la moyenne (toutes exploitations) et représentent 860€/UGB BV.
En conclusion, la hausse plus modérée des cours des bovins, se faisant conjointement à la hausse des charges (majoritairement les charges de structure), n’a pas permis de renforcer le revenu, ni la marge de sécurité, ni d’améliorer la trésorerie des exploitations allaitantes.





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Les chiffres concernant le coût de production ou le prix de revient contenus dans cette publication ne peuvent pas être considérés comme des indicateurs de référence pour la contractualisation calculés par IDELE dans le cadre prévu par la loi EGALIM 2. Pour en savoir plus consultez nos pages Indicateurs de référence pour la contractualisation.