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L’élevage peut-il se passer du soja importé ?

Évaluation de la réduction de la dépendance de l’élevage européen et français au tourteau de soja importé

Publié le par André Pflimlin (Académie de l'agriculture), André Le Gall (Institut de l'Elevage), Christophe Perrot (Institut de l'Elevage), Benoit Rouillé (Institut de l'Elevage), Manon Sailley (IFIP), Xavier Poux (IDDRI-ASCA)
Cultures fourragères Multiperformance - Développement durable Systèmes fourragers Bovin lait Bovin viande Caprin Ovin lait Ovin viande
L’élevage européen et français pourrait réduire très fortement voire se passer assez rapidement du soja américain. Pour y arriver sans modifier la production de lait ou de viande, il faudrait supprimer le soja chez les bovins et développer les cultures européennes de soja et de protéagineux européens pour les porcs et les vollailles. Pour les ruminants, cela implique une forte réduction du maïs fourrage au bénéfice des prairies riches en légumineuses et de la culture des légumineuses à graines.

Cette étude permet de démontrer que l’élevage européen et français pourrait réduire très fortement voire se passer assez rapidement du soja américain, en supprimant le tourteau de soja dans la ration des vaches laitières et des autres bovins, en développant la culture du soja pour l’alimentation des volailles et en utilisant les autres sources de protéines pour les porcs.

En réduisant de moitié la quantité d’ensilage de maïs dans la ration des vaches laitières européennes, on peut économiser l’intégralité du tourteau de soja utilisé par cet élevage et le rendre globalement autonome par rapport au soja importé. Cette réduction du maïs fourrage est compensée par des prairies riches en légumineuses (fauchées et pâturées), ainsi que par le développement des légumineuses à graines, en lien avec les potentialités agroclimatiques

La combinaison des deux voies, la suppression du soja chez les bovins et la multiplication par quatre des surfaces en soja et par trois des protéagineux européens, devrait permettre de passer d’un taux d’autonomie de tourteaux importés de 30 % à plus de 80 %.

Pour réduire la dépendance de l’élevage européen au soja importé, il faut encourager le développement des cultures pures ou d’associations de légumineuses fourragères et à graines, en proposant un soutien spécifique pour quatre millions d’hectares de prairies à légumineuses et six millions d’hectares de soja et de protéagineux.

Pour supprimer entièrement la dépendance de l’élevage français au soja importé, il faudrait un soutien spécifique pour un million d’hectares de prairies à légumineuses et un million d’hectares de soja et de protéagineux purs ou en association.

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