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[La photo du mois] n°6 Juillet 2024

Publié le par Annabelle Clut (Institut de l'Elevage), Claire Boyer (Institut de l'Elevage / Le Pradel)
Alimentation - Abreuvement Ovin lait
Chaque mois, nous vous faisons découvrir une photographie de notre photothèque interne liée à l'actualité de l'élevage ainsi qu'à nos évènements. Ce mois-ci, le thème abordé est : le pâturage du mûrier.

" [...] les chèvres raffolent du murier blanc. Il faut même les empêcher de dévorer tout l’arbre ! "
Claire Boyer

Présent depuis plus de 25 ans sur les parcelles du Pradel, la ferme expérimentale caprine a introduit en 2021 le pâturage du mûrier dans l'alimentation des chèvres dans le cadre du projet APaChe (2021-2024). Pour compléter leur plantation de mûrier le Pradel a ajouté en 2022 1 500m² de mûrier implanté en haute densité.
Les chèvres commencent à pâturer le mûrier en juillet (selon la pousse et les conditions climatiques) et le pâturage se prolonge jusqu'en septembre à raison de deux à trois fois par semaine de 9h à 16h. Bien qu'elles en raffolent les chèvres ne mangent pas seulement du mûrier durant cette période leur ration est complétée par du foin ainsi que des concentrés.

Fiche technique

Les apports nutritionnels des feuilles de mûrier sont très intéressants : 17 % de MAT et 83 % de digestibilité. La MAT correspond aux matières azotées totales soit la teneur en azote des végétaux. « Ses valeurs nutritives sont similaires à celles de la luzerne », estime Lixiane Keller de Schleitheim, ancienne séricicultrice (éleveur de ver à soie, les vers à soie se nourrissant de feuille de mûrier) . Le mûrier présente de nombreux bénéfices en matière d'agro-écologie, sa culture permet de limiter les achats supplémentaires de nourriture qui ont un coût en terme d'émission de CO2. Le mûrier blanc est une plante dite ligneuse ce qui signifie qu'elle peut puiser de l'eau et capter des nutriments très en profondeur dans le sol ce qui lui permet une meilleure résistante notamment lors de sécheresse.

Premiers résultats

Une partie de cette expérimentation a également pour but d'étudier l'impact du pâturage du mûrier sur la qualité du lait et du fromage. Les premières observations révèlent une légère augmentation du taux protéique et une amélioration du taux butyreux (taux de matières grasses) par rapport à une alimentation de foin de luzerne en bâtiment. On observe également une production de lait en hausse, ce qui entraîne une augmentation de production de fromage, entre 1kg et 2kg de plus par 100 kg de lait.

Les inconvénients du mûrier

  • Le coût de mise en œuvre est assez cher
  • L'attente est longue pour voir la retombée des effets
  • La parcelle du mûrier demande un entretien régulier ce qui doit être pris en compte dans le temps de travail

Ses atouts :

• Disponible pendant la période estivale

• Le mûrier peut-être pâturer par tous les ruminants

• Il peut s'implanter dans plusieurs zones: en montage, en plaine, zone humide et moyenne zone sèche

• Diversification de l'activité

• Valorisation de l'agroforesterie

Pour en savoir plus :

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