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Réussir l’agnelage pour compenser la hausse des charges

La lettre technique des éleveurs ovins n°48

Publié le par Laurence Sagot (Institut de l'Elevage)
Alimentation - Abreuvement Elevage des jeunes Ovin viande
Dans ce contexte de cours de matières premières particulièrement élevés, produire et vendre un maximum d’agneaux reste le poste le plus déterminant du revenu.

Alimenter au mieux les brebis dans le dernier mois de gestation est une des principales clefs de réussite d’un agnelage, en par- ticulier pour limiter la mortalité des agneaux. Et même si les aliments sont chers, il est primordial de ne pas faire d’impasse. Si les femelles qui portent un agneau sont séparées des multiples, des économies de concentré sont possibles chez les simples sans diminuer les performances. De plus, les agneaux trop gros à la naissance seront moins nombreux sans pénaliser le démarrage en lactation.

Des exemples de rations pour des brebis en fin de gestation

Rations avec du foin de graminées riche en légumineuses récolté au stade début épiaison offert à volonté (concentré par brebis et par jour)

Nombre d'agneau(x) allaité(s)Ration1 mois et demi à 3 semaines de gestationLes 3 dernières semaines de gestation
1

Triticale ou orge

Tourteau de colza

CMV de type 7/21

300 g

20 g

0 g

400 g

200 g

30 g

2

Triticale ou orge

Tourteau de colza

CMV de type 7/21

300 g

20 g

0 g

500 g

300 g

30 g

Rations avec du foin de légumineuses récolté au stade bourgeonnement offert à volonté (concentré par brebis et par jour)

Nombre d'agneau(x) allaité(s)Ration1 mois et demi à 3 semaines de gestationLes 3 dernières semaines de gestation
1

Triticale ou orge

CMV de type 14/14

100 g

20 g

500 g

20 g

2

Triticale ou orge

CMV de type 14/14

200 g

20 g

600 g

20 g

 

C'est bon à savoir
S’il vous manque 10 ou 20 brebis, mieux vaut vous abstenir que d’acheter des femelles sans garantie sanitaire.

Augmentation du troupeau : prudence si achats extérieurs

Si vous souhaitez augmenter votre effectif de brebis avant la déclaration de demande d’aide ovine en janvier, la plus grande prudence s’impose compte tenu de la pénurie de femelles repro- ductrices actuellement sur le marché. En effet, la plupart des maladies « s’achètent ». Il est ainsi conseillé de s’approvisionner en un minimum de lots possible afin de limiter les problèmes sanitaires. D’autre part, les brebis doivent être soigneusement triées en évitant les brebis de plus de 5 ans, celles dont la denti- tion est partielle, qui présentent des boiteries, une mammite... L’aide de votre technicien est alors précieuse.

La même politique de renouvellement

Pour rappel, le tri des agnelles de renouvellement est réalisé avant le premier abattage des agneaux. Le plus simple est souvent de les séparer des agneaux dès le sevrage ou quelques jours après. Même avec des cours d’agneaux élevés, être opportuniste dans la conduite du renouvellement ne paie pas. Si vous avez l’habitude de garder des agnelles nées en fin d’année, il faut continuer sous peine de modifier l’équilibre de vos différents lots et d’impacter la génétique du troupeau.

Des prix qui flambent

Depuis l’automne 2020, le prix des matières premières est en constante augmentation. L’IPAMPA (Indice des Prix d’Achat des Moyens de Production Agricole) illustre l’évolution des prix. L’indice des aliments achetés a atteint celui de 2013. Cela se tra- duit par une augmentation d’environ 5 € d’aliment par agneau. L’indice des engrais a considérablement augmenté depuis un an (graphe). Pour un apport de 30 unités d’azote par hectare, le surcoût généré est de 40 € par hectare mais c’ est l’assurance d’avoir des stocks et une meilleure autonomie alimentaire

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