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Évolution des structures d’exploitation bovins lait post-quotas laitiers

Publié le par Gwendoline Elluin (Institut de l'Elevage), Damaris Sterling (Chambre d'Agriculture), Nathalie (73-74) Sabatté (C.A. Savoie-Mont-Blanc (73-74)), Amandine Menet (Institut de l'Elevage), Mathilde Jouffroy (Institut de l'Elevage), Franck Lavedrine (Institut de l'Elevage), Yannick Pechuzal (Institut de l'Elevage), Sophie Tirard (CRA Bretagne), Dupire Olivier (APCA)
Travail Bovin lait
Cette analyse menée sur neuf années (2014-2022) vise à retracer les principales mutations organisationnelles et structurelles des exploitations laitières françaises, en prenant en compte la diversité des systèmes d’exploitation présents sur le territoire. Dans un contexte où la filière bovine laitière doit relever des défis majeurs pour sa pérennité, quelles conclusions peut-on tirer des trajectoires suivies jusqu’à présent ? Au vu des enjeux d’attractivité, de rémunération et de pérennité des exploitations, quels sont les enseignements à en tirer ?

La fin des quotas laitiers en 2014 a marqué un tournant majeur pour les exploitations laitières en France, les confrontant à de nouveaux défis, notamment une exposition accrue aux fluctuations des marchés. L’environnement de plus en plus instable, économiquement et climatiquement, a poussé les éleveurs à repenser leurs modèles pour garantir la pérennité de leurs exploitations.
Parmi les grandes tendances d’évolution des exploitations laitières françaises, on observe un agrandissement significatif des structures et une réduction du nombre d’actifs agricoles. Cette transformation s’accompagne de modifications notables dans l’organisation du travail, notamment la réorganisation des collectifs pour répondre à l’augmentation des volumes à gérer. Ces changements ont des répercussions directes sur la charge de travail des éleveurs, posant des questions cruciales sur la soutenabilité de ces modèles pour les individus.

Sur la période 2014-2022, les systèmes laitiers ont évolué de différentes manières. Certaines exploitations ont vu leur organisation se transformer avec pour une partie l’arrêt de l’atelier viande et donc une spécialisation. De manière plus générale, les structures des exploitations laitières se sont agrandies avec plus de vaches et plus de surfaces fourragères pour nourrir les troupeaux. Néanmoins l’augmentation des surfaces n’est pas linéaire en lien avec les aléas climatiques tel que les sécheresses de 2015 et 2022.

Cet agrandissement des facteurs de productions est soutenu par une hausse de la part de salariat, entraînant une densification du travail des chefs d’exploitation et interrogeant sur leur charge mentale. En effet, se dégager du temps est une aspiration légitime de plus en plus exprimée par les agriculteurs de toutes les générations. A la fois pour pouvoir prendre du recul sur son activité professionnelle et aussi pour soi et sa famille.

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