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Etat des lieux de la résistance aux anthelminthiques chez les petits ruminants du Sud de la France

Publié le par Philippe Jacquiet (ENV Toulouse)
Santé Ovin lait Ovin viande Caprin
La résistance aux anthelminthiques chez les strongles gastro-intestinaux continue de prendre de l’ampleur en élevage de petits ruminants. Elle conduit à repenser la gestion du parasitisme en combinant utilisation raisonnée des anthelminthiques, sélection génétique ou encore recours à des alicaments. État des lieux.

Les strongles gastro-intestinaux (SGI) constituent une des contraintes majeures de l’élevage des petits ruminants au pâturage, à l’origine de pertes économiques importantes (production de lait, viande et laine) voire de mortalité en cas d’accès d’haemonchose massive.

 

Extension de la résistance des strongles gastro-intestinaux aux anthelminthiques : état des lieux

     

Afin de limiter les impacts de ces parasites sur les performances de leur élevage et le bien-être de leurs animaux, les éleveurs utilisent depuis des décennies des molécules à activité anthelminthique (AH), faciles d’emploi, d’une grande innocuité et d’un prix plutôt modéré au moins pour la plupart d’entre elles. De là, la mise en place d’une routine dans l’administration des traitements antiparasitaires que vient enrayer l’extension inexorable des phénomènes de résistance voire de multirésistance des SGI aux anthelminthiques.

  

Cet article, paru dans Le Nouveau Praticien Vétérinaire, se propose de faire la synthèse d’études consacrées à la résistance aux anthelminthiques dans les élevages ovins et caprins du sud de la France, réalisées ces 3 dernières années.

Ces travaux ont été entrepris dans le cadre de l’UMT Santé des Petits Ruminants en collaboration avec des vétérinaires praticiens ou de coopérative, des Groupements de Défense Sanitaire et le Centre Interrégional d’Information et de Recherche en Production Ovine (CIIRPO).

 

Une lutte intégrée à l'encontre du parasitisme à concevoir

      

L’apparition de cas de multirésistances aux anthelminthiques chez les SGI interpelle notre démarche de contrôle de ces parasites en élevage. Celle-ci doit-elle encore reposer uniquement sur l’utilisation systématique et régulière des anthelminthiques ? Ou bien doit-on la reconsidérer complètement en mettant en avant une utilisation raisonnée des dernières molécules actives après examen coprologique systématique ainsi que des moyens complémentaires comme la sélection génétique d‘animaux résistants, de nouvelles pratiques de pâturage ou encore le recours à des alicaments ?

Les multirésistances sont devant nous, l’écotoxicité reconnue des lactones macrocycliques rendra leur utilisation de plus en plus encadrée et limitée. La maîtrise du parasitisme par les SGI dans les espèces ovine et caprine va donc de plus en plus relever d’une lutte intégrée dans laquelle l’accompagnement précis et régulier des éleveurs sera indispensable dans le changement de pratiques qui s’annonce.