Retour

Enquête sur la valeur nutritive du tourteau de colza pour les ruminants

Enquête en exploitations laitières

Publié le par Patrick Chapoutot (AgroParisTech), Marie-Catherine Leclerc (Institut de l'Elevage), Philippe Brunschwig, Pierrick Boulan (C.A. Pas de Calais (62))
Alimentation - Abreuvement Ovin lait Bovin lait Caprin Veau de boucherie Ovin viande Bovin viande
Pour les ruminants, principal débouché du tourteau de colza industriel, l’appréciation de la valeur azotée passe notamment par l’estimation de son niveau de dégradation de l’azote dans le rumen. L’objectif de cette étude est de faire un état des lieux de la variabilité de qualité des tourteaux de colza actuellement disponibles sur le terrain et de l’interpréter, notamment en termes de valeur azotée pour les ruminants.

L’objectif de cette étude, sollicitée par le Comité National des Coproduits (CNC) et cofinancée par la Chambre d’Agriculture et le Contrôle Laitier de la Haute-Marne (CL-52), est de faire un état des lieux de la variabilité de qualité des tourteaux de colza actuellement disponibles sur le terrain et de l’interpréter, notamment en termes de valeur azotée pour les ruminants.

35 échantillons ont été récoltés chez des éleveurs au printemps 2010 à l’initiative du CL-52 dans la région Nord-est et par l’intermédiaire de l’Institut de l’Elevage, du Pôle Herbivores de Bretagne et de Bretagne Contrôle Laitier 35 dans le Grand- Ouest. L’appréciation visuelle (couleur, forme de présentation…), physique (densité) et l’origine des échantillons (usine ou pays d’importation) ont été enregistrées. Les analyses des échantillons (MS, MM, MAT, MG, CB, ADL et DE1) ont été réalisées en laboratoire.

La composition chimique moyenne du tourteau de colza est assez cohérente avec les valeurs proposées dans les tables récentes. La variabilité globale observée actuellement est plus faible par rapport aux enquêtes d’il y a 10 ans. Cependant, il apparaît une influence marquée du procédé d’obtention des tourteaux, à travers des différences entre usines statistiquement significatives, notamment sur la teneur en MAT et la qualité des protéines.

Une évaluation plus précise de la qualité des protéines du tourteau de colza nécessiterait la systématisation de la mesure de la dégradabilité enzymatique de l’azote (DE1) dans les enquêtes "Qualité du tourteau de colza" à venir organisée par l’Interprofession, ainsi que la confrontation de ce critère avec la solubilité de l’azote dans la soude, actuellement mesurée pour évaluer la dénaturation des glucosinolates pour les monogastriques.

Par ailleurs, le modèle de prédiction de la dégradabilité théorique de l’azote dans le rumen (DT) à partir de la DE1 mériterait d’être "revisité" pour intégrer les plages de variations actuelles de ce critère, compte tenu des évolutions technologiques récentes et des différences de procédés mis en œuvre d’une usine à l’autre.

Le Comité National des Coproduits se rapprochera des organismes de recherches et de l’Interprofession des Oléagineux pour donner suite à cette étude.