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En situation de stress thermique, réagir pour protéger les animaux

Publié le par Bertrand Fagoo (Institut de l'Elevage)
Agroforesterie Alimentation - Abreuvement Bien-être Climat Eau Gestion du pâturage Equipements d'élevage Pastoralisme Travail Bâtiment Cultures fourragères Bovin lait Bovin viande Caprin Equin Ovin lait Ovin viande
Les températures chaudes estivales ont des conséquences importantes sur le bien-être et la production des animaux. La rumination produisant de la chaleur, les ruminants sont plus sensibles que les humains aux conditions chaudes et humides. Au-delà de certaines conditions de température et d’humidité, les animaux commencent à souffrir et à lutter.

En situation de stress thermique, la première adaptation des ruminants est de réduire l’ingestion d’aliment. Cela se traduit, pour les animaux laitiers, par des pertes sur la production laitière, avec aussi des conséquences sur la composition et la qualité du lait. Pour les animaux en croissance ou à l’engrais, le stress thermique va impacter les GMQ.

L’animal mettra aussi ses fonctions de reproduction en veille avec des conséquences pouvant perdurer sur plusieurs semaines à plusieurs mois après le stress

Le stress thermique est mesuré par un indicateur le THI (Temperature Humidity Index), qui prend en compte la température ambiante et l’humidité relative. On considère qu’au-delà d’une valeur de 68, correspondant par exemple à une température de 22°C avec une humidité relative de 50%, une vache laitière subit déjà un stress léger ayant des impacts sur sa production.

Repères pratiques pour comprendre à quelles situations climatiques correspondent les niveaux de stress définis par le THI. Source : La ventilation des bâtiments d'élevage de ruminants.

 

 

Face à cela, plusieurs adaptations peuvent être mises en place.

 

Apporter de l’eau fraîche et propre à volonté.

Veillez à l’approvisionnement en eau en vérifiant si le nombre d’abreuvoirs, leur capacité et leur accessibilité sont satisfaisants. Attention, en période chaude les consommations sont fortement augmentées.

 

Éviter l’acidose ruminale.

Avec un risque de plus faible consommation d’aliment, accompagnée d’une moindre activité ruminale et d’une baisse de la salivation, les animaux peuvent entrer en acidose ruminale. Attention à la Balance alimentaire cation-anion (Baca en lactation), qui doit atteindre 300 à 400 mEq (milliéquivalents) par kilo de matière sèche.

 

Distribuer l’alimentation aux heures fraîches.

Pour ne pas réduire l’ingestion et les consommations, augmentez les fréquences de distribution pour stimuler l’appétit et distribuez très tôt le matin et plus tard le soir (20h) lorsque les températures descendent (avec un rapport de quantité de 40/60%). Attention à la vitesse d’avancement des silos qui doit être suffisante pour éviter les échauffements et au maintien de la propreté des auges.

 

Offrir de l’ombre aux animaux.

La température à l’ombre d’arbres, de lisières, de sous-bois peut réduire la température ambiante de 3 à 5°C. C’est alors un vrai confort pour les animaux. En l’absence d’ombre en prairie, privilégier les sorties de nuit.

 

Rentrer les animaux en bâtiments.

Si l’ombre des arbres est insuffisante ou inexistante, le bâtiment doit constituer une zone de confort. La priorité est d’aménager votre bâtiment en l’imaginant comme un parasol : avec un faible rayonnement direct et indirect du soleil et de larges ouvertures en partie basse sur les longs-pans permettant une circulation transversale de l’air.

L’intégration des solutions de ventilation mécanique et de rafraîchissement dans les bâtiments doit être réfléchie globalement pour éviter les améliorations trop partielles et parfois contre-productives. Elles ne doivent être envisagées que si les solutions décrites ci-dessus ne s’avèrent pas suffisantes.

La ventilation mécanique  permet d’augmenter les vitesses d’air au niveau des animaux abaissant ainsi la température ressentie. Quant aux dispositifs de brumisation et de douchage, ils ne sont à adopter qu’en dernier lieu et uniquement en complément de la ventilation mécanique pour faire baisser localement la température ou réduire directement celle de l’animal.

 

Apporter du confort de façon homogène dans le bâtiment.

En périodes chaudes, les animaux vont rester davantage debout pour exposer leurs flancs aux vitesses d’air. Le confort de couchage doit être exemplaire pour favoriser les phases de repos et limiter les répercussions ultérieures sur la santé des animaux (boiteries…).

 

 

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