Conférence finale BEEF CARBON Hauts de France : les supports des interventions
Concilier production et réduction d'empreinte carbone pour les élevages bovin viande des Hauts de France
Donner les clés pour que l’élevage bovin viande régional réponde aux attentes sociétales
Piloté par IDELE, 8 partenaires techniques (chambres d’agriculture, SICAREV, Avenir Conseil Elevage, SEENOREST, ELVEA Hauts de France) se sont mobilisés pour tester de nouveaux formats d’accompagnement des éleveurs pour la réduction de leurs émissions de Gaz à Effet de Serre (GES). Ce sont 240 éleveurs de la région qui ont été accompagnés pour mettre en œuvre des pratiques bas-carbone, basé sur l’outil d’évaluation environnementale CAP’2ER®, développé par l’Institut de l’Elevage depuis plusieurs années.
31% des émissions de méthane compensées par le stockage carbone des prairies et des haies de l’atelier
Ainsi, les principaux résultats issus de l’ensemble des diagnostics réalisés montrent qu’en moyenne chaque atelier bovin viande nourrit 354 personnes par an, stocke 500 kg CO2 grâce à ses haies et ses prairies et entretient l’équivalent de 75 ha de biodiversité, grâce à ses infrastructures agro-écologiques.
Entre typologies de systèmes d’élevage, le niveau d’émissions de GES est très divers. Cela traduit des marges de manœuvre possibles entre exploitations d’un même système. Les chiffres publiés indiquent par ailleurs que les élevages les meilleurs sur le plan environnemental sont aussi les plus performants au niveau technico-économique.
Un potentiel de réduction de 13% de l’empreinte carbone des fermes accompagnées
Sur les élevages accompagnés à la réalisation d’un plan d’action bas-carbone, les leviers mis en œuvre concernent l’ensemble de l’exploitation agricole. Optimisation des quantités de concentré, augmentation de l’autonomie protéique, raisonnement de la fertilisation, optimisation de la conduite de troupeaux, implantation de haies : les leviers sélectionnés sont divers et sont choisis en priorité par l’exploitant au cas par cas, selon les contraintes qui lui sont propres.
De manière générale, les marges de manœuvre sont les plus importantes sur l’alimentation et la fertilisation azotée, mais c’est bien le poste fermentation entérique (émissions associées aux animaux) qui va déterminer en grande partie le potentiel de réduction des émissions de l’exploitation.
L’analyse de l’efficacité de la mise en œuvre des leviers dans les fermes indique donc une réduction de l’empreinte carbone de l’élevage significative. Mais les potentiels de réduction sont très variables d’une ferme à l’autre. La moitié des plans d’actions permettent une réduction carbone d’au moins 10%.
Concilier production et réduction de l'empreinte carbone de la viande bovine - Résultats de 3 années du programme BEEF CARBON Hauts-de-France
Des pistes pour mieux valoriser économiquement la mise en oeuvre de leviers bas carbone par les éleveurs
Les présentations suivantes ont mis en valeur les études en cours réalisés pour les élevages bovin viande en Hauts de France : d’une part l’estimation des revenus des exploitations bovin viande selon la conjoncture économique de 2024, d’autre part les simulations de leviers d’adaptation sur l’atelier en cas d’aléa climatique, comme une sécheresse de fin de printemps et d’été, impactant les stocks de fourrages.
Estimation des revenus des exploitations en conjoncture 2024
3-BONNET_Revenu en conjoncture 2024-vf.pdf from Institut de l'Elevage - Idele
Impacts économiques de la mise en oeuvre des leviers de conduite du troupeau
4-FALENTIN_climaterra_Présentation Résultats Economiques_Colloque final Beef Carbon.pdf from Institut de l'Elevage - Idele
Ces trois présentations reflètent l’importance de traiter l’accompagnement bas-carbone dans une logique globale : le choix des leviers de réduction et l’engagement de l’éleveur doit se replacer selon le contexte économique et les contraintes de l’année. Et a contrario, le plan d’action d’un élevage et ses résultats de réduction d’émissions peuvent être mis à mal en cas d’aléa extérieur ou d’accident sur l’exploitation. Ces constats soulignent l’importance d’une approche flexible, où le financement de la décarbonation doit tenir compte de la trajectoire de réduction plutôt que d’une situation annuelle figée.
La conférence s’est conclue par une table ronde entre acteurs de la filière régionale pour échanger autour de l’enjeu de mettre en place des outils adaptés au financement de la transition bas carbone et à la valorisation du maintien de bonnes pratiques, et de rendre possible la combinaison de financements de sources différentes au sein d’une même exploitation.