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Adapter la date de semis des prairies aux conditions climatiques

Publié le par Patrice Pierre (Institut de l'Elevage), Laurence Sagot (Institut de l'Elevage)
Gestion du pâturage Cultures fourragères Bovin lait Bovin viande Caprin Ovin lait Ovin viande
Chaleur et humidité sont nécessaires à la germination des graines d’espèces fourragères. La date de semis est un compromis entre ces deux exigences et la vitesse d’installation de chaque espèce.

 

Semer en fin d’été derrière une céréale

 

Dans la rotation, l’installation derrière une céréale constitue un bon précédent pour la future prairie. Semés à cette période, les ray-grass donneront une pâture d’automne de bonne qualité, les fétuques et le dactyle seront bien implantés avant l’hiver.

Les ray-grass et le brome peuvent être semés après un maïs fourrage et avec d’autant plus de succès que l’ensilage aura été plus précoce. Côté légumineuse, la germination est exigeante en chaleur. Aussi, après la fin septembre, le trèfle blanc semé dans les associations de type RGA+TB pourra être moins présent au printemps suivant.

 

Une date de semis à adapter à la pluviomètrie

 

L’objectif est de semer fin août début septembre. Néanmoins, il faut s’adapter à la pluviométrie : semer tôt si le sol est suffisamment réhumecté par un orage ou attendre septembre si le sol reste sec.

Par exemple, dans le sud et le centre du département du Maine et Loire, les périodes limites de mise en place sont les suivantes :

  • mi-septembre : Fétuque élevée et Dactyle,
  • fin septembre : Associations graminées + Trèfle blanc,
  • mi-octobre : Ray-grass anglais et Brome,
  • mi-novembre : Ray-grass d’Italie et Ray-grass hybride.

 

Pour le nord du département, ces périodes peuvent être avancées d’une dizaine de jours.

 

A quelles doses semer ?

 

L’objectif est d’atteindre 300 à 500 plants par m2.

Avec 20 kg de RGA, on en sème 1000 par m2.

Inutile de prendre trop de sécurité en semant encore plus dense (tableau ci-dessous) !

 

 

Tableau : Dose de semis recommandés (en kg/ha) selon l’espèce prairiale (source GNIS)

Graminées (en culture monospécifique)

Légumineuses (en culture monospécifique)

Ray-grass (1) diploïdes  15 - 20 Luzerne 15 – 20
Ray-grass (1) tétraploïdes  20 – 25 Trèfle violet diploïde 15 – 20
Fétuque élevée   20 – 25 Trèfle violet tétraploïde   20 - 25
Dactyle 15 – 20

Associations (1 graminée + 1 légumineuse)

Fétuque des prés 15 – 20

Graminée pérenne + Trèfle blanc

3 à 5
Fléole des prés  5 – 7 Dactyle + luzerne    10 + 15
Bromes (2) 40 - 60 RGI (ou RGH) + Trèfle violet  10 + 10

(1) : D’Italie, hybride ou anglais              (2) : Selon les espèces

 

A réserver aux semis de printemps

 

Le semis de printemps sur sol nu ou sous couvert de céréales est peu pratiqué. Trop tardif dans les terres humides ou trop vite pénalisé par la sécheresse dans les terres superficielles, il fournit une prairie peu productive l’année du semis. Il présente toutefois l’avantage de faciliter l’installation des espèces et notamment du trèfle car la saison est propice à la pousse de l’herbe.

 

Dans la pratique, le semis de printemps (à partir de la mi-mars) est réservé :

  • au semis de RGI non alternatif qui fournira une prairie exclusivement feuillue en première année,
  • à la rénovation sans labour d’une prairie détruite chimiquement à l’automne,
  • à l’implantation d’un mélange multi-espèces sous couvert d’une céréale,
  • à l’installation « réglementaire » d’une prairie pérenne sur une jachère dans le cadre du gel PAC.