Le séchage en grange, c'est quoi ?
Les origines du séchage en grange
Originaire du massif du Jura et de la Suisse, cette pratique s’est développée en premier dans des élevages caprins de Rhône-Alpes et de la zone Rocamadour. Depuis une dizaine d’années, des installations de séchage en grange se développent dans l’Ouest de la France. En 2018, on dénombre plus d’une centaine d’installations dans des élevages de chèvres.
Cette technique bénéficie actuellement d’un regain d’intérêt et pour cause : le séchage en grange permet de sécuriser la production d’un foin récolté au bon stade, et donc de qualité et appétant. Cela permet aussi de diminuer le coût alimentaire, tout en valorisant mieux la surface fourragère. L’enjeu est d’autant plus fort dans les systèmes sous cahier des charges restrictif sur la valorisation de l’herbe et les quantités de concentrés distribués (AOP, AB, etc). Les systèmes valorisant du foin ventilé sont plus souples par rapport aux chantiers de récolte classiques.
Les élevages de chèvre en foin ventilé
Le système foin ventilé concerne 2 % des exploitations caprines françaises (estimation d’après le RA 2010 et données REDCap). L’infographie 1 décrit les principales caractéristiques des élevages caprins en séchage en grange. Ce système se caractérise par une autonomie alimentaire élevée (73 %), principalement grâce aux fourrages autoproduits (94 %). Malgré une part d’autoproduction de concentrés également intéressante (34 %), le coût du système d’alimentation reste élevé (450 €/1 000 l). A ce coût du système d’alimentation, il faut ajouter les frais de fonctionnement du séchoir (5 €/1 000 l en moyenne : électricité nécessaire pour la ventilation et la griffe notamment) et les frais de remboursement de l’investissement (50 €/1 000 l d’amortissement).
La réussite économique de ce système alimentaire se base en grande partie sur les économies réalisées sur les concentrés achetés. Si celles-ci sont en général au rendez-vous, les charges d’approvisionnement des surfaces et de mécanisation peuvent être élevées. Elles sont à maîtriser pour obtenir une meilleure efficacité du système d’alimentation. Ces charges sont à raisonner en fonction de la dimension de l’exploitation, des volumes ventilés et des distances parcourues.
Le principe du séchage en grange
Sécher du foin dans un séchoir (vrac ou botte) revient à placer le fourrage dans un courant d’air chaud et sec. L’air ambiant est généralement réchauffé de quelques degrés par une source de chaleur (toit solaire, méthanisation, générateur à biomasse, ...). Plus l'air est chaud et sec, plus sa capacité à se saturer en eau sera élevée. Augmenter la température de l’air de 10°C permet de doubler la capacité évaporatoire. Avec un séchoir, le foin est donc séché rapidement, de manière efficace et homogène. Il convient d'engranger le fourrage à 50 % de MS minimum, afin de respecter les capacités techniques d'un séchoir en grange.
Pour mieux comprendre le principe de fonctionnement d’un séchoir, nous vous proposons de suivre le lien suivant proposé par le Segrafo : http://www.segrafo.com/index.php?rang=7 |
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Pourquoi faire du foin ventilé ?
Lors d’une enquête menée par le REDCap en 2014, les principaux arguments avances par les éleveurs pour faire du foin ventile en grange sont les suivants :
Pour les éleveurs sous cahier des charges, le foin ventilé apparaît comme une alternative intéressante à l’enrubannage pour produire un fourrage de qualité dès la première coupe.Sécher son fourrage en grange peut être un moyen de faire face à des aléas climatiques de plus en plus nombreux. En effet, avec une pousse d’herbe de plus en plus marquée au printemps et de plus en plus éparse sur la période estivale, pouvoir engranger et conserver au maximum la qualité de l’herbe de printemps avec un séchoir en grange est un atout. C’est un élément à ne pas négliger dans les années à venir, étant donné la durée de vie de l’outil de séchage en grange (plus de 20 ans).
Quelques chiffres de dimensionnement pour finir !
Nous vous proposons pour vous aider à dimensionner votre projet de calculer les besoins nécessaires en foin ventilé pour vos chèvres. Cela vous permettra de déterminer également le volume de séchoir estimatif à prévoir, la surface au sol nécessaire et surtout une estimation globale du coût d'un tel projet. A vos crayons de papier ! |