Statistiques des inséminations sur femelles laitières, campagne 2023
Bilan des inséminations animales bovines 2023
Retrouvez l'intégralité des observations dans le document à télécharger en bas de page
Notre étude analyse l'activité des inséminations premières (IAP) et nous permet de mettre en évidence les choix génétiques réalisés en première intention par les éleveurs lors de la mise à la reproduction de leurs femelles sur la campagne d'inséminations d'octobre 2022 à septembre 2023 ; à partir de l'extraction des données du Système d'Information Génétique (SIG) bovin du 15 avril 2023.
Volume des inséminations sur femelles laitières
Le volume total d'inséminations mises en place sur femelles laitières est de 5 653 620 IA totales (-0,3%/2022) dont 3 035 671 IA premières (-1,8% /2022).
Parmi les inséminations sur femelles laitières, le choix majeur est une IA en race pure. Si la grande majorité (89%) des génisses laitières sont inséminées en première intention en race pure, presque 1/3 des vaches laitières (31 %) sont inséminées avec un taureau d'une autre race (laitière ou allaitante).
Evolution des inséminations sur femelles laitières
Ce graphique permet de constater le déclin progressif du nombre d'inséminations premières réalisées sur femelles laitières. Depuis 5 ans, par rapport à la campagne 2017-2018, le nombre d'IAP a diminué de 8,0%, soit - 258 918 IAP. On observe une préférence grandissante des IA en croisement viande dès la première insémination chez les femelles laitières. Sur la dernière campagne, presque 1 IAP sur 5 a été réalisée avec un taureau de race à viande sur une femelle laitière.
Représentation spatiale des IAP sur femelles laitières en France
L’activité insémination sur femelles laitières se concentre de plus en plus dans les bassins laitiers : Grand-Ouest et Est de la France avec une part croissante au Nord et Nord-Est. Les autres zones voient leur activité IA bovin lait diminué, en cause notamment la décapitalisation du cheptel bovin français.
Type d'insémination par race de femelle
A l'échelle nationale, toutes races confondues, 74% des IAP sur femelles laitières ont été réalisées en race pure. Certaines races sont plus utilisatrices de croisement viande comme l'Abondance (28%) ou la Montbéliarde (30%). Les IAP des grandes races laitières, Prim'Holstein et Normande, présentent des taux d'utilisation en race pure élevés, surpassant les 80%.
Evolution depuis 10 campagnes des IAP par race de taureaux laitiers
On remarque deux dynamiques bien distinctes en fonction des races de taureau : les grandes races ont vu leur volume baissé depuis 10 ans tandis que d’autres races émergent de plus en plus : Jersiaise, Brune, Simmental, Pie-rouge.
Résultats des taux de non-retour 18-90j des IAP
Les résultats de taux de non-retour présentés dans cette partie ne concernent que les inséminations premières en semence conventionnelle. Comme vu dans l'article dédié à l'utilisation de la semence sexée, celle-ci a un effet sur les résultats de fertilité. De plus, ce type de semence n'est pas utilisé de manière uniforme chez toutes les races et entre génisses et vaches. Elles sont donc supprimées du jeu de données pour limiter les biais d'interprétation.
Le taux de non-retour 18-90j est un indicateur qui permet de voir si les inséminations premières ont été suivies, ou non, dans l’intervalle de 18j à 90j suivant cette IAP. Cet indicateur ne prend donc pas en compte si les retours ont été effectués par un taureau de monte naturelle. Il surestime le taux de conception que l’on pourrait mesurer, mais il reste un bon indicateur précoce de la fertilité des vaches inséminées.
A partir des tableaux et graphiques précédents, il est aisé de constater que toutes les races ne présentent pas des taux équivalents de TNR18-90j : les génisses laitières ont des résultats variant de 70% à 74%. De plus, il existe aussi une disparité entre les résultats sur génisses ou sur vaches : les vaches présentent des résultats plus faibles et plus variables d'une race à l'autre (de 54% à 69%).
Selon la période où l’IAP a été mise en place au cours de la campagne, on constate aussi des résultats de TNR18-90j variés. A partir des moyennes observées sur les 10 dernières années (2012-2022), il est possible de positionner les résultats de cette dernière campagne 2023.
Le début de campagne d'octobre à avril présente des résultats dans la moyenne, sauf pour le mois de février un peu plus faible. La deuxième partie de campagne est plus compliquée avec les mois de mai et juin proche des TNR 18-90j minimum observés mais surtout les mois d'août et septembre qui présentent des niveaux de TNR 18-90j les plus faibles enrgistrés depuis 10 ans. L'écart entre le niveau de septembre 2023 et le niveau minimum du mois de septembre sur 10 ans est de -4%.