Les chiffres de l’insémination par l’éleveur (IPE) en 2023
Bilan des inséminations animales bovines 2023
Retrouvez l'intégralité des observations dans le document à télécharger en bas de page
Activité et évolution des inséminations par l'éleveur
Durant la campagne 2023, 938 570 inséminations ont été réalisées par les éleveurs inséminateurs. Cette activité représente 15% de l'ensemble des IA totales (IAT) mises en place en France.
La part d'inséminations totales IPE a augmenté de + 0,9% par rapport à la campagne 2022.
On dénombre 16% d'inséminations sur femelles laitières en IPE contre 8% chez les femelles allaitantes.
On constate que parmi les inséminations IPE, la majorité (94 %) est réalisée sur des femelles laitières. La forte évolution des inséminations IPE est due au volume réalisé sur femelles laitières. En 10 ans, le nombre d'inséminations totales IPE sur femelles laitières a été multiplié par 2,6. La campagne 2023 montre une évolution de + 6% par rapport à la campagne précédente.
L'insémination par l'éleveur gagne toujours du terrain.
Le volume d'IPE chez les femelles allaitantes est faible mais la progression sur 10 ans est aussi importante (x 2,3). Depuis plusieurs années le nombre d'IA IPE augmente progressivement en race allaitante. La dernière campagne 2023 a connu une augmentation de + 6% par rapport à la campagne précédente.
Typologie des élevages utilisant l'insémination par l'éleveur
ÉLEVAGES AVEC FEMELLES LAITIÈRES INSÉMINÉES EN IPE
Au cours de la campagne 2023, les inséminations sur femelles laitières ont été enregistrées dans 53 257 élevages. C'est 1 770 élevages de moins qu'en 2022. Parmi ces élevages, 5 385 ont enregistré des inséminations IPE (+ 188 élevages / 2022). Sur les 10 dernières années, l'augmentation moyenne du nombre d'élevages qui enregistrent des IA IPE est de 256 élevages par an.
Les élevages avec IA IPE représentent 10,1% des élevages qui pratiquent l'insémination sur femelles laitières en 2023.
Pour 63% des élevages avec IPE sur femelles laitières, la pratique de l'IPE est exclusive. La majorité des éleveurs qui réalisent des IPE ne font donc plus appel à l'entreprise de mise en place (EMP). Quelques éleveurs (21%) appellent encore l'inséminateur pour quelques-unes de leurs inséminations (week-end, période de l'année, types de femelles, ...). Enfin, seuls 9% des éleveurs réalisent moins de la moitié de leurs inséminations en IPE. On peut émettre l'hypothèse que ce sont des élevages en cours de transition vers l'IPE ou que c'est un choix de l'éleveur d'inséminer que quelques femelles de cette façon, par rapport à l'organisation du travail par exemple.
L'évolution au sein du territoire est marquée sur les zones de fortes densités d'élevages laitiers, où malgré des proportions déjà hautes d'IA IPE, celles-ci semblent poursuivre encore leur croissance : le nombre d’éleveurs IPE est en hausse par rapport à l’année précédente. L’activité IPE dans les élevages situés dans le Grand-Est de la France est moins importante avec des proportions d’IAP mises en place plus faible qu’à l’Ouest, malgré une forte densité de vaches laitières aussi présentes. Les zones où le nombre d’éleveurs IPE est en baisse coïncident majoritairement avec des zones où le cheptel laitier global diminue.
ÉLEVAGE AVEC FEMELLES ALLAITANTES INSÉMINÉES EN IPE
Au cours de la campagne 2023, les inséminations sur femelles allaitantes ont été enregistrées dans 35 825 élevages. C'est 495 élevages de moins qu'en 2022. Parmi ces élevages, 2 227 ont enregistré des inséminations IPE (+ 126 élevages / 2022). Sur les 10 dernières années, l'augmentation moyenne du nombre d'élevages qui enregistrent des IA IPE est de 122 élevages par an.
Les élevages avec IA IPE représentent 6.2% des élevages qui pratiquent l'insémination sur femelles allaitantes.
Pour 84% des élevages avec IPE sur femelles allaitantes, la pratique de l'IPE est exclusive. La majorité des éleveurs qui réalisent des IPE ne font donc plus appel à l'entreprise de mise en place (EMP). Le reste des élevages se partagent sur les autres catégories. Le fait que la proportion d'élevages allaitants avec une stratégie de vêlages groupés soit plus forte que chez les laitiers peut expliquer ce pourcentage plus élevé d'éleveurs 100% IPE chez les allaitants : inséminations groupées sur une période courte, organisation du travail...
Chez les femelles allaitantes, le bassin Charolais est bien marqué sur la carte comme une zone de densité importante d’inséminations IPE, tout comme les départements du Grand-Ouest. Dans ces zones, l’évolution du nombre d’éleveurs IPE semble continuer de croître.
Attention, les évolutions peuvent paraître fortes mais elles concernent des volumes d’élevages plutôt faibles.
Part de l'activité IPE pour chaque race laitière
La répartition des races de femelles inséminées par EMP ou par IPE est légèrement différente. La part représentée par les Prim'holstein est plus forte chez les IPE tandis que la proportion de Montbéliarde et de Normande est divisée par 2. Parmi les races de femelles laitières, celles utilisant le plus l'IPE en proportion sont : JERSIAISE avec 27% de ses inséminations en IPE, BRUNE (18%) et CROISEE (18%).
Les races de taureau où la part de doses mises en plus est la plus forte sont les taureaux de race Rouge Scandinave (34% des IA en IPE), Jersiase (23%) et Brune (18%). Les taureaux des principales races laitières (Prim'holstein, Montbéliarde, Normande) ont respectivement 17%, 10% et 8% de leurs IA en IPE.
Part de l'activité IPE pour chaque race allaitante
La répartition des races de femelles allaitantes inséminées par EMP ou par IPE est légèrement différente. La part représentée par les Charolaise est plus forte chez les IPE tandis que la proportion de Blonde d'Aquitaine est divisée par 2. Parmi les races de femelles allaitantes, celles utilisant le plus l'IPE en proportion sont : BLANC BLEU avec 17% de ses inséminations en IPE, ANGUS (16%) et PARTHENAISE (11%).
Les races de taureau où la part de doses mises en plus est la plus forte sont les taureaux de race Angus (41% des IA en IPE) et Blanc bleu (23%). Les taureaux des principales races allaitantes (Charolaise, Limousine, Blonde d'Aquitaine) ont respectivement 8%, 10% et 9% de leurs IA en IPE.
Les règles du jeu
Une plaquette éditée par l’Institut de l’Elevage en 2017 précise quelles sont les règles du jeu pour les éleveurs qui choisissent de réaliser les inséminations des femelles de leurs troupeaux par eux-mêmes.
Pour assurer la traçabilité de la semence des reproducteurs, la réglementation demande que les entreprises de mise en place déclarent les IA dans le SIG dans un délai de deux semaines et les éleveurs inséminant au sein de leur troupeau dans un délai d’un mois.
Plus de détails sur les délais d'enregistrements observés sont apportés dans le document joint à l'article en bas de page.