Statistiques des inséminations sur femelles allaitantes campagne 2021
Evolution des inséminations sur femelles allaitantes en 2021
Sur la campagne 2021, on dénombre 745 858 inséminations totales (IAT) mises en place sur des femelles de races allaitantes, soit 11,3% du total des IAT réalisées en France. En termes d'inséminations premières (IAP) cela représente 529 443 femelles de races allaitantes inséminées. L’activité est en léger retrait de -1%, par rapport à la campagne 2020. Entre les campagnes 2011 et 2016, le nombre d’inséminations sur femelles allaitantes est plutôt stable et oscille autour de 600 000 IAP. Depuis 2016, on observe une baisse de -13.5% du nombre d’IAP sur femelles allaitantes (soit - 83 155 IAP). La part représentée par le croisement intra-type est de 14.4%, il évolue peu sur les 3 dernières campagnes et enregistre un recul de l’ordre de 2% sur les 10 dernières campagnes.
La figure 1 présente la part des inséminations par type de femelles et son évolution sur les dernières campagnes d’activité. Globalement, l’activité sur femelles allaitantes connaît un léger retrait par rapport à la campagne 2020, mais elle est en recul de -14,4% (soit -125 000 IAT) depuis la campagne 2015-2016.
Cartographie de l'insémination en 2021
Le fond de la carte suivant traduit le taux de pénétration de l’insémination (nombre d’IAP/nombre vaches totales) à l’échelle du canton, pour les femelles de races allaitantes. Il tient compte du secret statistique. Les graphiques proportionnels indiquent les volumes d’IAP enregistrées par département, pour les principales races utilisées. On peut ainsi situer et représenter l’utilisation de toutes les races dans leurs bassins de production. Seuls sont représentés les départements où sont enregistrés plus de 1500 IAP.
Des inséminations sur femelles allaitantes sont enregistrées, à des degrés divers, dans tous les départements qui détiennent des vaches allaitantes. Globalement, le taux de pénétration de l'IA est plus élevé, dans les départements de l’est et du nord de la France ; dans certains secteurs de la Bretagne et des Pays de la Loire, ainsi que dans les départements à forte concentration d’animaux des races Aubrac, Blonde d'Aquitaine et Charolaise. On constate que les cantons des départements qui constituent le berceau de race Limousin ont une utilisation plus faible, à quelques exceptions près, souvent inférieures à 8 IAP/100 vaches allaitantes.
Les départements où l’on enregistre le plus d’IAP en 2021 sont l’Aveyron, avec 2/3 d’IAP limousine et ¼ d’IAP aubrac, les Pyrénées-Atlantiques avec une utilisation quasi exclusive de Blonde d’Aquitaine, la Saône-et-Loire, avec une très large majorité d’IAP charolaises. Enfin, on observe dans les départements de Vendée et des Deux-Sèvres une activité représentée par différentes races allaitantes, avec une majorité d’IAP charolaises et une activité importante d’IAP en races Blonde d'Aquitaine et Parthenaise.
Typologie des inséminations
Races et type de femelles inséminées et pratique du croisement
Les races citées dans la figure 2 représentent 99.6% des femelles allaitantes inséminées. Sur l’ensemble des inséminations premières réalisées, la race charolaise représente 43% des IAP. Les races Limousine et Blonde d’Aquitaine représentent respectivement 18% et 17% des IAP, viennent ensuite les races Aubrac (5%), Salers et Parthenaise (3%). Les femelles croisées de type allaitant représentent 8% des IAP. Globalement, 65% des IAP sont enregistrées sur vaches et 35% sur génisses, la pratique de l’IA est plus importante sur ces dernières qui assurent le renouvellement des troupeaux. Pour les inséminations réalisées en croisement, 74% le sont sur vaches et 26% sur génisses.
Le croisement entre races allaitantes est peu pratiqué et reste stable depuis 3 campagnes à hauteur de 15% des IAP sur femelles allaitantes (courbes, Figure 1). Parmi les 77 000 IAP en croisement enregistrées, 55% le sont sur des femelles elles-mêmes croisées. Les croisements entre races allaitantes les plus pratiqués concernent majoritairement les femelles de races rustiques : Aubrac (17% des IAP croisement) et Salers (7% des IAP croisement). Pour ces races on dénombre respectivement 12 700 femelles de race Aubrac et 5 600 femelles de race Salers, croisées avec un taureau charolais.
Utilisation de la semence sexée
A l'exception de la race salers, qui a un taux d’utilisation de 12% des IAP, l’utilisation de la semence sexée sur les femelles allaitantes est une pratique peu répandue, qui représente 2,5% des IAP en 2021. Il existe à présent une offre en semence sexée pour la majorité des races allaitantes. Un tableau dans le document en pièce jointe, détaille pour les principales races allaitantes l’utilisation de la semence sexée. Une analyse détaillée de l’usage de la semence sexée est disponible sur le site de l’Institut de l’Elevage.
Des résultats plus détaillés sont accessibles en téléchargement à la fin de l'article.
Quels sont les élevages allaitants qui pratiquent l’insémination ?
Les 529 443 IAP réalisées au cours de la campagne 2021 concernent 35 651 élevages détenteurs de vaches allaitantes. Dans cette partie nous distinguerons les inséminations mises en place dans les élevages de la base de sélection (BS), de celles réalisées dans les élevages hors base de sélection (ou élevages commerciaux). Les élevages de la base de sélection détiennent des animaux qui sont enregistrés à la CPB et qui pratiquent le contrôle des performances viande (CPV) en ferme (VA4 ou VA0). Ces élevages ont donc les phénotypes de leurs animaux sur un certain nombre de caractères. C’est parmi les animaux de cette population connue et contrôlée, sur la base de leurs valeurs génétiques (index IBOVAL) que la sélection des reproducteurs s’opère. Les reproducteurs mâles qui en sont issus, sont potentiellement diffusés au sein de la base de sélection ou dans les élevages commerciaux, par insémination pour un petit nombre d’entre eux et par saillie naturelle (pratique majoritaire dans les élevages bovins allaitants). Aussi les élevages de la BS sont potentiellement, à la fois créateurs et utilisateurs du progrès génétique, quand les élevages commerciaux bénéficient uniquement de la diffusion de celui-ci.
Les élevages de la base de sélection réalisent en moyenne plus d’inséminations que les élevages hors BS. 32% du total des IAP enregistrées sont réalisées sur des femelles appartenant à une base de sélection, cela concerne 15% des élevages qui pratiquent l’insémination.
Même si elle est plus élevée dans les élevages de la base de sélection, la pratique de l’insémination comme principal mode de reproduction est minoritaire dans les élevages allaitants. L’activité IAP est concentrée sur un faible nombre d’élevages. La figure 3 ci-dessous présente le détail de l’activité selon le type d’élevage pour chacune des races contrôlées en France (90% des IAP totales). On constate que le taux de pénétration des IAP en base de sélection varie selon les races de 30% pour la race Blonde d’Aquitaine à 56% pour la race Gasconne des Pyrénées.
Pratique de l’insémination par l’éleveur (IPE)
Sur la campagne, 41 267 IAP ont été mises en place par 1 957 éleveurs IPE ; cela représente 5% des élevages qui pratiquent l’insémination et 8% du total des IAP réalisées sur des femelles de races allaitantes. L'activité sur les femelles allaitantes est donc majoritairement effectuée par les entreprises de mises en place. Une analyse détaillée de l’activité des élevages IPE : Les chiffres clés de l’insémination par l’éleveur, campagne 2021 est disponible sur le site de l’Institut de l’Elevage.
La carte ci-dessous, situe les zones où l’activité des éleveurs IPE est réalisée. Le fond de carte indique le taux de pénétration des IAP IPE sur le total des IAP enregistrées sur femelles allaitantes par canton, les pictogrammes indiquent le nombre d’IAP enregistrées sur chaque département. On observe logiquement, une densité de l’activité plus importante dans les zones d’élevage à forte concentration de vaches allaitantes du grand Massif central et Morvan, avec une activité importante dans les départements de Saône-et-Loire, Allier, Puy-de-Dôme, Cantal et Aveyron ainsi que sur la zone limousine. Ensuite ce sont les régions des Pays de la Loire, Bretagne, Normandie, Nord et Franche-Comté, qui sont le plus représentées, même si pour cette dernière zone, les volumes mis en place sont modestes.
Quels sont les taureaux choisis par les éleveurs en 2021 ?
L’insémination est un mode de reproduction qui permet aux éleveurs de bovins allaitants de répondre aux besoins de reproduction et d’amélioration génétique de leurs troupeaux. En choisissant parmi l’offre existante au sein de chaque race, les taureaux qu’ils utiliseront, les éleveurs cherchent à couvrir les principaux objectifs suivants :
- Disposer de taureaux présentant une variabilité génétique suffisante pour pouvoir les utiliser facilement au sein de leurs élevages,
- Disposer de taureaux présentant des facilités de naissance, évaluées par l’index IFNAIS, pour les accouplements sur génisses notamment,
- Avoir le choix de divers profils morphologie-croissance, évalués sur les Index CRsev, DMsev, DSsev, certaines races disposent d’index post-sevrage ; pour améliorer ou corriger les caractères de croissances, muscles et développements squelettiques,
- Disposer de taureaux présentant des qualités maternelles : aptitude aux vêlages, (AVel) et valeurs laitière (ALait), pour améliorer ces aspects sur le futur renouvellement (génisses et taureaux),
- Enfin, dans certaines races les taureaux peuvent également être choisis en fonction de gènes majeurs, comme le sans cornes ou le gène culard.
Les principaux taureaux mis en place en race pure, durant la campagne 2021, sont présentés dans un « top 10 des taureaux les plus utilisés » pour les 6 principales races allaitantes. Ils représentent 32% des IAP réalisées sur les femelles de race Aubrac, 46% des IAP sur les femelles de race Blonde d’Aquitaine, 36% des IAP sur femelles limousines, 69% des IAP sur femelles parthenaises et 40% des IAP sur les femelles de race Salers. Retrouvez les Top 10 de chaque race dans le document joint en fin d'article.
Top 10 des taureaux Charolais utilisés en 2021 (IAP)
En race Charolaise, 227 706 IAP ont été mises en place. les 10 taureaux suivants ont été les plus utilisés et représentent 30% du total des inséminations premières réalisées en race Charolaise. Ces taureaux sont très largement utilisés en race pure et pour la majorité d’entre eux, plus du tiers des IAP sont faites dans la base de sélection. Le n°1 sur la campagne 2021 est GASTON, un taureau à génisse au pedigree original qui présente un profil morphologique complet. Beaucoup utilisé, ce taureau né en 2011 possède déjà 1 878 filles contrôlées. Globalement ces 10 taureaux présentent des niveaux sur IVMAT très élevés (un seul taureau <110 et 6 taureaux >115). De même sur ISEVR, tous les taureaux ont un niveau élevé avec un CD élevé, gage d’index précis. Cela à l’exception de NIRVANA P (99 en ISEVR), ce taureau hétérozygote sans corne est utilisable sur génisse et affiche 123 sur IFNAIS, il est par ailleurs évalué favorablement sur AVel et ALait et présente un pedigree connu, mais facile d’emploi. Ces caractéristiques le place au 2nd rang en termes d’utilisation sur la campagne 2021. On constate que la plupart des taureaux utilisés sont relativement âgés, ils ont confirmé dans les élevages au fil du temps.
Période d’activité de l’insémination et TNR18-90j observés
Les élevages allaitants pratiquent majoritairement l’insémination durant les périodes où les animaux sont en bâtiment (Figure 4). De plus, pour optimiser la conduite des lots d’animaux, les éleveurs recherchent des vêlages groupés. Aussi la courbe d’activité présente un pic d'activité marqué sur les mois de novembre à février : 63% des IAP sont mises en place sur ces 4 mois. Puis l’activité se réduit fortement à l’arrivée du printemps, qui coïncide avec la mise à l’herbe (20% des IAP sur février et mars).
La courbe des génisses 2021 (rose) est inférieure à celle des vaches (bleu) sur les mois de novembre à janvier, à cette période où les animaux sont majoritairement au bâtiment. Sur les 5 derniers mois de la campagne (mai à septembre) cette tendance s'inverse et les TNR18-90j des génisses sont supérieurs à ceux des vaches. On observe aussi un recul du TNR18-90j en aout puis un rebond sur le mois de septembre. La moyenne de TNR18-90j est un indicateur dépendant du nombre d’IAP sur lequel il est calculé. Le taux de non-retour indiquant la proportion d’IAP qui n’ont pas été suivies par une nouvelle IA sous 90 jours. Aussi ils sont à tempérer, compte tenu de la spécificité de la conduite de la reproduction des femelles allaitantes, où les retours sont possiblement assurés par un taureau de monte naturelle.