Indicateurs de variabilité génétique - races bovines - Edition 2021
La publication régulière des indicateurs de variabilité génétique, constitué à partir des généalogies, reste un outil pertinent pour le moment dans les filières bovines. L'avantage des généalogies est qu'elles permettent une évaluation de la situation pour l'ensemble de la population, alors que les génotypages restent ciblés à un sous ensemble animaux - surtout en races allaitantes. Ils sont par ailleurs quasiment inexistants pour les races à petits effectifs.
Pour ce bilan nous faisons un focus sur le nombre d'ancêtres efficaces. Il représente un équivalent de la variabilité génétique de la race si tous les ancêtres avaient une contribution équilibrée. Par exemple, la montbéliarde a une variabilité génétique équivalente à celle d'une race qui aurait 18 ancêtres avec des contributions équilibrées.
Evolution du nombre d'ancêtres efficaces pour les races bovines laitières: statu quo voire amélioration
Le nombre d'ancêtres efficaces reste stable pour toutes les races voire augmente pour des races internationales comme la Brune, la Jersiaise ou la Simmental, qui sont sans doute allés puiser dans des courants de gènes peu fréquents en France. Une exception, celle de la Pie Rouge, dont le nombre d'ancêtres efficaces a chuté de 17% et se retrouve après la Jersiaise et la Simmental, alors qu'elle était la race laitière présentant le plus de variabilité génétique. Cette race est issue du croisement successif avec la Rotbun et la Meuse-Rhine-Ysse, et elle a opté récemment pour une introgression principale de gènes Holstein. C'est une évolution rapide puisque les ancêtres majeurs de la race ont changé radicalement depuis 2016, et elle partage aujourd'hui ses trois premiers ancêtres majeurs avec la Prim Holstein (Bell, Chief et Elevation).
A noter enfin qu'en race Prim Holstein l'influence de O MAN JUST et SHOTTLE continue de croitre depuis leur apparition dans la liste des ancêtres majeurs de la race.
Evolution du nombre d’ancêtres efficaces par période de population analysée
(femelles dont les deux parents sont connus) - races laitières
Races allaitantes: des grandes variations entre races
Les races allaitantes bénéficient d'une variabilité génétique très supérieure à celle des races laitières, l'intensité de sélection étant moindre et le pouvoir de diffusion de l'IA plus restreint. Comme le graphe ci-dessous l'indique, la santé génétique de ces races n'est pas tout à fait proportionnel à la taille des effectifs, d'autres facteurs jouent. Depuis 2015, la variation du nombre d'ancêtres efficaces est très contrastée, d'une race où presque aucun changement n'est constaté (Aubrac) jusqu'à des baisses importantes (-17% en Blonde d'Aquitaine) voire très importantes (-31% en Gasconne) en pourcentage. A noter néanmoins que même dans la situation la moins favorable, le nombre d'ancêtres efficaces est au minimum le double des valeurs calculées en races bovines laitières.
Evolution du nombre d’ancêtres efficaces par période de population analysée
(femelles dont les deux parents sont connus) - races allaitantes
Races à petits effectifs, de sélection française ou étrangère: plutôt une amélioration
Pour les races françaises, la gestion de la variabilité génétique fait partie intégrante voire est primordiale dans le programme de gestion des races, en raison de leurs effectifs limités. Ces efforts payent comme le montre le graphe ci-dessous. A noter que la Vosgienne est la race avec les effectifs les plus importants dans ce panorama (plus du double de ceux de la Rouge Flamande par exemple), mais aussi celle avec l'intensité de sélection la plus importante.
Evolution du nombre d’ancêtres efficaces par période de population analysée
(femelles dont les deux parents sont connus)
Pour une meilleure compréhension des indicateurs, nous rappelons qu'un guide est disponible en téléchargement.