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Novembre 2024 : Un automne pluvieux favorable au pâturage mais qui complique les chantiers de récolte

Note agro-climatique et prairies - Numéro 7

Publié le par Soline Schetelat (Institut de l'Elevage), Aurélie Madrid (Institut de l'Elevage), Marianne D'Azemar (Institut de l'Elevage), Emeline Rebert (Institut de l'Elevage), Julien Fradin (Institut de l'Elevage), Charlotte Dehays (Institut de l'Elevage), Silvère Gelineau (ARVALIS-Institut du Végétal)
Cultures fourragères Gestion du pâturage Pastoralisme Systèmes fourragers
Cette année aura définitivement été atypique. Si septembre a été dans la normale des températures des dernières années, octobre a été doux et s’est placé dans la continuité des mois d’octobre 2022 et 2023. Avec un cumul de précipitations dépassant de 60% la référence nationale, septembre 2024 se place parmi les dix mois de septembre les plus arrosés depuis 1959 et le plus arrosé depuis 25 ans. En octobre, des records ont été battus avec plus d’un mois de pluie tombé en une journée sur certaines zones lors du passage de l’ex-ouragan Kirk début octobre, lors de l’épisode cévenol qui a touché l’Ardèche entre le 16 et le 18, et lors de l’épisode méditerranéen de fin octobre. Des épisodes de fortes pluies plus fréquents et plus intenses sont une des conséquences du changement climatique.

Contrairement à une année « normale », la pousse de l’herbe est restée relativement constante toute l’année. Peu de régions ont connu une flambée de croissance au printemps, l’été est resté poussant et le rebond automnal est peu marqué. Pour autant, l’herbe n’a pas été facile à exploiter : la portance des sols a retardé la mise au pâturage ce printemps, compliqué les chantiers de récolte en juin et limité le pâturage et les récoltes, particulièrement sur la moitié Nord à l’automne. Les prairies resteront durablement marquées par cette année pluvieuse. La conduite des maïs a été compliquée par la pluie au printemps qui a retardé les semis, mais aussi par la pluie cet automne qui a d’autant plus retardé les récoltes. Des coups de vent localisés ont couché certaines parcelles, notamment en Vendée et en Creuse, déclenchant des récoltes dans des conditions parfois plus que limites. Malgré des conditions peu favorables et stressantes, la plupart des ensilages ont pu être faits correctement, bien que tardivement, les quantités récoltées sont moyennes.

Cette année a permis de faire beaucoup de stocks mais comparé à une année normale, ceux-ci sont moins riches, plus encombrants et moins appétants. Les rations devront être rééquilibrées par des concentrés et il faut s’attendre à des baisses de production voir des décalages de reproduction si la complémentation est insuffisante.

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