JTO 2024 - Présentations Génétique et Reproduction
Utilisation de l’effet mâle en élevage ovin : quelles perspectives pour l’IA ?
Depuis les années 70, l’utilisation de traitements hormonaux de synchronisation des chaleurs a permis de répondre aux attentes du marché et de développer, via l’insémination animale (IA), des programmes de sélection génétique efficaces. Le projet CASDAR « RESPOL » et le Programme-Cadre CNE « Maîtrise de la reproduction des Petits Ruminants » accompagnent les éleveurs ovins dans la reconception de leur système de reproduction, par un usage raisonné de l’utilisation d’hormones.
Le traitement disposant d’une AMM chez la brebis consiste à administrer par voie vaginale un progestatif de synthèse pendant 14 jours (éponge imprégnée d’acétate de flugestone (FGA)) suivi d’une injection de gonadotropine chorionique équine (eCG) au moment du retrait d’éponge. Ce traitement assure une très bonne synchronisation des ovulations (sur 12-24 h), une seule IA étant réalisée 55 h après le retrait d’éponge. L’effet-mâle (EM) est une méthode alternative à l’utilisation d’hormones pour induire des ovulations synchrones hors saison sexuelle chez les femelles anovulatoires. Elle nécessite toutefois une adaptation du protocole d’IA, avec une détection des chaleurs avant les IA sur plusieurs jours, car les cycles courts induits par EM chez certaines femelles entrainent une distribution des chaleurs fertiles en deux pics.
La génomique : un outil collectif pour la sélection ovine aujourd’hui et demain
Au cours des dernières décennies, la génomique s’est peu à peu imposée dans le monde de la sélection comme un outil incontournable. Elle permet de valoriser les informations issues de l’analyse de l’ADN obtenues grâce aux technologies de génotypage. Ces technologies visent à extraire l’ADN d’un échantillon biologique (sang, cartilage, …) afin de lire le code génétique grâce à une puce à ADN selon un balisage prédéfini. Les informations ainsi obtenues peuvent ensuite être utilisées en sélection à différents niveaux selon la situation de la race et pour répondre à différents objectifs à travers la sélection génomique, l’assignation de parenté et le contrôle de filiation, ou encore la sélection assistée par gènes.
Les béliers de sélection, un investissement technique, économique et environnemental
Le dispositif de routine de création du progrès génétique sur les aptitudes bouchères ne permet pas la production de références démontrant la rentabilité des investissements génétiques des éleveurs. Ce nouveau dispositif expérimental compare donc les performances zootechniques, économiques et environnementales d’agneaux finis en bergerie et issus de reproducteurs de niveaux génétiques différents sur aptitudes bouchères. L’objectif était de chiffrer économiquement et en termes d’impact environnemental les réponses à la sélection permises par la sélection en station de contrôle individuel (SCI) sur les caractères bouchers et de consommation alimentaire. Ses résultats démontrent que la sélection génétique sur les caractères bouchers reste un levier indéniable de progrès technique, économique et environnemental en élevage ovin.