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JPO FERM'INOV 2025 - Atelier 6 - Engraisser ses femelles en valorisant l'herbe pour diminuer la consommation de concentrés

Réduire les coûts alimentaires et gagner en autonomie alimentaire et protéique

Publié le par Jérémy Douhay (Institut de l'Elevage - Ferme Expérimentale de Jalogny), Pauline Madrange (Institut de l'Elevage), Adrien Demarbaix (C.A. Saône et Loire (71)), Thierry Lahemade (C.A. Saône et Loire (71))
Systèmes fourragers Cultures fourragères Bovin viande
Afin de réduire les coûts alimentaires d’engraissement des vaches de réforme et gagner en autonomie alimentaire et protéique, des régimes riches en fourrages à forte digestibilité et riches en protéines ont été testés à FERM'INOV. Pour atteindre ces objectifs, le choix s’est porté sur la récolte de fourrages jeunes et plus ou moins riches en légumineuses. La complémentation énergétique utilisée est basée sur des céréales pouvant être produites sur l’exploitation. Ainsi, deux régimes d’engraissement ont été proposés : un basé sur de l’enrubannage d’herbe issue de prairie naturelle récoltée précocement à volonté et d’orge aplatie et un reposant sur de l’enrubannage de luzerne à volonté avec une complémentation sous forme d’orge aplatie. Pour atteindre un objectif de croissance de 1200 g/j, les apports énergétiques journaliers de la ration doivent atteindre 12,5 UFV.

Un essai a été conduit sur 3 années entre 2016 et 2018 à la ferme expérimentale de Jalogny pour expérimenter l’utilisation de régimes riches en fourrages à forte digestibilité et riches en protéines pour l’engraissement de vaches de réforme charolaises. Trois modalités alimentaires ont été comparées, à savoir : une ration à base de foin à volonté complémentée avec de l’orge aplatie et du tourteau de colza (lot Témoin), une ration à base d’enrubannage d’herbe issue de prairie naturelle distribuée à volonté et d’orge aplatie (lot Herbe) et une ration à base de luzerne enrubannée à volonté et d’orge aplatie (lot Luzerne). Les consommations de fourrages observées dans les lots Herbe et Luzerne ont été supérieures à l’attendu ce qui a conduit à des apports en UFV supérieurs. Ces apports supérieurs ne se sont pas traduits par des différences sur les performances zootechniques entre les lots, sauf pour le lot Luzerne qui a eu une croissance moyenne sur les 3 années tendanciellement supérieure au lot Témoin. Les carcasses des deux lots « enrubannage » sont ressorties comme plus persillées que le lot Témoin même si ces niveaux de persillé restent faibles (ente 1,1 et 2,0). Sur le plan économique, la marge sur coût alimentaire par vache la plus intéressante concerne le lot Herbe (entre 45 et 123 € par vache en fonction des années). Le lot Luzerne a une marge sur coût alimentaire supérieure au lot Témoin (entre 22 et 91 € suivant les années). Du fait d’une plus grande consommation de concentrés dont du tourteau de colza, le lot Témoin est plus dépendant du cours des matières premières azotées.

A trial was conducted over a period of three years, from 2016 to 2018, at the Jalogny experimental farm to test the use of highly digestible and protein-rich forage-based diets for finishing cull Charolais cows. Three feeding strategies were compared:

A diet based on ad libitum hay supplemented with rolled barley and rapeseed meal (Control group),
A diet based on ad libitum grass silage from natural grassland and rolled barley (Grass group),
A diet based on ad libitum alfalfa silage and rolled barley (Alfalfa group).

Forage intake observed in the Grass and Alfalfa groups was higher than expected, leading to higher energy intakes in terms of feed units for meat production (UFV). These increased intakes did not result in differences in zootechnical performance between the groups, except for the Alfalfa group, which showed a trend toward higher average growth over the three years compared to the control group.
Carcasses from the two “silage” groups were found to be more marbled than those from the control group, although marbling levels remained low (between 1.1 and 2.0).
From an economic standpoint, the best feed cost margin per cow was observed in the Grass group (ranging from €45 to €123 per cow depending on the year). The Alfalfa group also had a higher feed cost margin than the control group (ranging from €22 to €91 depending on the year). Due to greater use of concentrates, including rapeseed meal, the control group was more dependent on the price of nitrogen-rich raw materials.