Représentation de l’installation en agriculture dans les médias non spécialisés en agriculture.
Contexte
Suite au vieillissement des chefs d’exploitations depuis 2000, le secteur agricole est confronté à un défi démographique de taille. La moitié des exploitations agricoles sont dirigées ou codirigées par un chef d’exploitations d’au moins 55 ans. Cela provoque une vague de départs avec un taux de remplacement très variable selon les secteurs. Autour d’une moyenne entre 70 et 80% pour le taux de remplacement des départs, les secteurs bovins et porcin sont tombés à moins de 50%, tandis que les secteurs ovins et caprins sont à plus de 100%. Le nombre de chefs d’exploitation de maraichage ou plantes aromatiques augmente également. Dans les principales productions animales, cette situation conduit à une baisse de production au niveau national bien plus rapide que la consommation qui se transforme plutôt qu’elle ne diminue, ce qui ouvre la porte à des importations de plus en plus importantes (60% des fruits consommés, 40% des légumes, 50% du poulet et de l’agneau, près de 25% du bœuf, 30% des produits laitiers consommés en France sont désormais importés).
En parallèle tous les ans, environ 13 000 jeunes et moins jeunes, issus ou Non Issus du Milieu Agricole (« NIMA », un pourcentage en nette hausse depuis le covid, de 1/3 à une petite moitié), font le choix de l’agriculture, s’installent ou deviennent salariés agricoles. Les attentes de ces nouveaux agriculteurs sont très diverses en fonction de leur origine familiale (milieu agricole ou non), de leur formation (agricole ou non) et de l’image qu’ils se sont forgées de l’agriculture. Le constat est fait aujourd’hui que de nombreuses possibilités de reprise d’exploitations ou de places d’associés dans des structures sociétaires ne trouvent pas preneurs en raison de l’écart entre le modèle de fonctionnement proposé et le projet du candidat à l’installation.
Le choix de la reprise ou, de plus en plus, de création d’une activité agricole est lié à des déterminants multiples (dotation en capital foncier, économique, social, expériences antérieures, formation, projet de vie, …). L’objectif de l’activité à mettre en place peut aussi être influencée par une communication assez abondante sur le sujet dans les médias généralistes. Ces derniers semblent faire une large place à des témoignages assez radicaux du type « j’ai tout plaqué pour devenir producteur de fromage de chèvres ou maraicher sur sol vivant sur 1 ou 2 ha ». Et délaissent sans surprise des projets de reprise ou de transmission d’activités agricoles plus classiques (« je m’installe avec mon père pour conforter le fonctionnement d’une grande exploitation bovine familiale ou je m’insère dans cette structure sans être issu du milieu agricole après y avoir été salarié ».
Objet du stage
Ce stage vise à comprendre la représentation des installations agricoles dans la presse généraliste, qu’elle soit régionale ou nationale, quotidienne, hebdomadaire ou mensuelle, à la radio et à la télévision, voire sur certaines chaînes de réseaux sociaux (Youtube,…).
- Dresser le panorama du traitement de l’installation en agriculture dans les media généralistes (presse papier, web, réseaux sociaux, presse audiovisuelle, presse radio) sur 5 ans. Il conviendra d’inclure également la presse Jeunesse. Comparer avec quelques exemples issus de la presse agricole.
- A partir de l’étape 1, identifier des journalistes ou des media représentant différents types de traitements de cette question. Mener des enquêtes qualitatives auprès d’un échantillon de 25 à 30 journalistes pour comprendre leur vision de l’agriculture, de l’installation en agriculture, la manière dont elle s’est construite et leur représentation de différents modèles d’installation. Tester auprès d’eux les conditions dans lesquelles ils pourraient présenter des systèmes différents de ceux qu’ils mettent en avant.
- Sur la base des travaux de l’étape 1, faire travailler un groupe d’experts pour analyser la situation et proposer des leviers potentiels susceptibles d’élargir le champ des modèles agricoles mis en avant dans la presse. Ces leviers seront testés dans l’étape 2 et complétés par des idées venant des journalistes interviewés. Cela permettra de décrire des types d’action mobilisables pour porter à la connaissance de la presse des modèles d’installation diversifiés et porteurs d’avenir.
- En fonction du temps disponible, réalisation d’un ou deux reportages chez des éleveurs récemment installés pour valoriser les travaux du stage.
Profil
- Stage 6 mois fin d’études M2 ou césure
- Formation IEP ou Sciences sociales, école d’ingénieurs agronomes ou agricoles, écoles de journalisme.
- Le candidat devra porter un intérêt à l’approche sociale de la question et être curieux.
- Une connaissance du milieu agricole serait un plus
- Déplacements à prévoir : permis B nécessaire
- Période : dès que possible
Gratification / rémunération
- Gratification : 659,76 € / mois (brut) pour les stages supérieurs à 2 mois
- Forfait repas journalier : 5,35€ / repas (net)(à compter du 01/02/2024)
- Frais de transport domicile / travail selon règlementation en vigueur
- Frais de déplacements remboursés selon les barèmes de l’Institut de l'Elevage