Tâche 1.2 : Approfondissement sur les combinaisons de leviers couplant cultures et élevage pour une PCE agro-écologique plus performante au plan économique et environnemental (Idèle, P Mischler).
Cette contextualisation des combinaisons de leviers de couplage mobilisables selon le contexte pédoclimatique et la structure de l’exploitation, ce qui est cohérent avec une démarche agro-écologique adaptée au contexte local et basée sur des principes communs au niveau national. Ce recensement se fera d’abord sans lien avec la problématique travail/métier pour identifier sans à priori la faisabilité technique. La problématique du travail sera prise en compte dans un second temps avec l’appui du service ASTRE[1] d’Idèle, pour de capter la dimension stratégique au niveau de l’agriculteur.
T.1.2.1: méthodologie, construction des enquêtes et choix des fermes
Deux enquêtes seront réalisées dans les fermes intéressantes en termes de couplage C/E, tel qu’il aura été caractérisé (faible à élevé). Elles seront détectées (1) dans les jeux de données des réseaux existants, (2) voire en complément dans le vivier de fermes connues des conseillers agricoles, à la condition de disposer de données technico-économiques. Un seuil minimum de performance économique sera retenu par les partenaires pour sélectionner les fermes à enquêter : en effet, si tous les agriculteurs(-trices) ne recherchent pas systématiquement la performance économique maximale afin de concilier vie professionnelle et vie privée, un seuil de revenu minimum sera défini afin qu’elle soit attractive, par exemple dans le cadre d’une transmission.
Le projet cherchera à identifier si et comment ces agriculteurs concilient leur temps de travail et leur vie privée, en lien avec le niveau de couplage et de contraintes. Ils seront consultés sur leur manière de considérer la performance économique de l’atelier d’élevage, parfois maintenu malgré des résultats en apparence peu favorables en première approche. Il s’agit de vérifier si une PCE performante rime avec quantité de travail élevée ou s’il s’agit plutôt de la mise en œuvre d’une organisation ou d’un pilotage différents, rendant la charge de travail acceptable / vivable. Cela permettra d’identifier des systèmes transférables, originaux, innovants en termes de couplage.
Les deux enquêtes successives qui seront réalisées chez les agriculteurs ont pour objectif (1) l’identification des stratégies et des solutions originales mises en œuvre pour maintenir un système de PCE, en accord avec leurs objectifs économiques et de vie sociale et (2) d’analyser la généricité et la spécificité de ces stratégies. Pour chaque filière animale, les 6 situations qualifiées en Tâche.1.1, feront l’objet d’investigations poussées. Les filières animales pressenties sont des systèmes bovins laitiers, allaitants, ovins viande et de polyculture poly-élevage (conventionnels ou biologiques).
Tableau 1 : matrice de niveau de couplage C/E et de contrainte de mise en œuvre de la PCE par système d’élevage
| Gradient de couplage : | élevé | intermédiaire | faible |
Niveau de contrainte | PCE choisie | Stratégie a | Stratégie b | Stratégie c |
PCE subie | Stratégie d | Stratégie e | Stratégie f |
Une soixantaine de fermes seront enquêtées dans 5 zones du Sud au Nord de la France : Midi-Pyrénées, Pays de la Loire, Normandie, Picardie et Lorraine L’hypothèse est que les grands principes de couplage mobilisables seront les mêmes, mais que leur mise en œuvre sera plus ou moins aisée selon que la PCE soit subie ou choisie, selon le contexte pédoclimatique et en fonction des objectifs de vie des agriculteurs. Ainsi à titre d’exemple, si l’intra-consommation peut se pratiquer partout, ses modalités seront probablement différentes avec davantage de stocks en zone séchante et de mobilisation de dérobées, contre un recours plus important au maïs et/ou à l’herbe pâturée (en rotation ou non) en zone avec davantage de pluie. De même, un agriculteur souhaitant limiter sa charge de travail est susceptible de combiner les leviers qui lui simplifient le plus le travail : maximisation du pâturage, rotations suffisamment diversifiées avec des mélanges d’espèce et/ou des céréales rustiques pouvant être conduites à bas niveaux d’intrants pour limiter le temps de tracteur à appliquer des engrais et pesticides.
T.1.2.2. Enquête 1 : analyse technique et du couplage des fermes remarquables.
L’objectif est d’identifier dans les 6 situations contrastées jusqu’où il est possible ou non de coupler les ateliers animaux et végétaux par une analyse technique des fermes « remarquables » retenues. Il y aura une utilisation d’indicateurs simples et « parlants » pour les agriculteurs (ex : bilan N, marge brute, nombre d’UMO). Les objectifs de vie sociale interfèrent avec le choix de ces leviers de couplage, mais l’enquête se focalisera d’abord sur la faisabilité technique du couplage avant d’approfondir la problématique de vie sociale et la dimension travail dans la seconde enquête.
T.1.2.3. Enquête 2 : le travail en système de polyculture-élevage
L’objectif est de compléter l’analyse des modalités « techniques » de couplage C/E, par la prise en compte de la dimension travail dans les exploitations agricoles. Ainsi seront étudiées les stratégies des exploitants et l’organisation du travail qui en découle. En raison du nombre d’enquêtés (une soixantaine), l’analyse du travail et de son organisation sera réalisée de manière qualitative. Des données quantitatives seront cependant récoltées en complément (temps de fonctionnement des tracteurs, temps estimé par l’agriculteur, etc…).Cela permettra d’identifier et de décrire une gamme de stratégies adoptées en fonction du contexte pédoclimatique et des choix de vie des agriculteurs. Cette analyse complémentaire permettra de créer la base d’une banque de solutions d’une PCE « faisable et vivable », qui sera élaborée et validée par des agriculteurs, à l’occasion des focus group présentés en tâche.1.3.
LIVRABLE : un classement de fermes PCE, élaborée sur la base de leurs combinaisons de leviers de couplage C/E et de leur pertinence économique, environnementale, sociale en lien avec les stratégies des agriculteurs.
Les chiffres concernant le coût de production ou le prix de revient contenus dans cette publication ne peuvent pas être considérés comme des indicateurs de référence pour la contractualisation calculés par IDELE dans le cadre prévu par la loi EGALIM 2. Pour en savoir plus consultez nos pages Indicateurs de référence pour la contractualisation.