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Bien organiser son travail et celui de son salarié...

Publié le par Michaël Bleybrunner (MSA d'Armorique), Rachèle Leborgne (MSA d'Armorique), Dominique Mainguy (Dessinateur/Illustrateur), François Cerminaro (Coloriste), Sophie Chauvat (Institut de l'Elevage), Emmanuel Béguin (Institut de l'Elevage)
Conseil en élevage Travail Autre filière Bovin lait Bovin viande Caprin Equin Ovin lait Ovin viande Veau de boucherie
Le management est la plupart du temps assimilé à la gestion des relations humaines, souvent jugée comme un savoir-être intime et inné. Le manager est attendu comme capable de dénouer des situations complexes, voire conflictuelles. Et si mieux organiser le travail pouvait amener l'employeur et son salarié sur un terrain d'entente et de discussion concret, susceptible d'éviter, voire de résoudre un conflit ? La mise à plat de l'organisation du travail facilite sa mise en discussion entre l'exploitant et le(s) salarié(s) et l'établissement des périodes de congés ou de repos. Mais aussi, en amont de l'embauche, participe à la définition des besoins en travail de l'exploitation, de l'imbrication des différentes temporalités des activités, des tâches qui pourraient être déléguées au salarié… en bref à la détermination du profil de poste.

 

Dans les élevages herbivores, le travail se mesure et s'organise à l'aune de la campagne de production.

Deux types de travaux sont identifiés :

  • les travaux d'astreinte réalisés tous les jours ou tous les deux jours, qui ne sont pas différables et qui correspondent généralement aux soins aux troupeaux (traite, alimentation, mises bas, paillage, …)
  • les travaux de saisons, souvent organisés sous forme de chantiers, sont plus différables et plus concentrables que les travaux d'astreinte. Ils sont dévolus aux surfaces (implantation, récolte, traitements…) mais aussi aux animaux (prophylaxie, curage, tonte, …).

La première étape consiste à identifier les tâches réalisées par les travailleurs

Ce sont celles nécessaires au fonctionnement de l'exploitation, celles en lien avec l'exercice du métier comme la formation ou la représentation professionnelle et enfin celles relevant d'activités privées, rémunérées ou non (loi-sirs, mandats électifs, participation à des associations locales…). Ces dernières peuvent, par les im-pératifs horaires qu'elles génèrent, le temps dédié ou le revenu dégagé, expliquer en partie des choix d'organisation du travail sur l'exploitation.

La deuxième s’intéresse à la répartition des tâches entre les différents travailleurs ("qui fait quoi" ?)

Le chef d'exploitation et ses associés, le ou les salariés… sans oublier la main-d'œuvre bénévole quelques fois indispensable au fonctionnement. Par rapport à la situation initiale, des modifications de répartition des tâches peuvent être envisagées comme aller vers plus d'externali-sation ou embaucher un salarié à qui l'on confiera certains travaux. Il importe alors de connaître comment sont prises les décisions de délégation du travail en distinguant les tâches que l'éleveur souhaite maîtriser de celles qu'il envisagerait de sous-traiter ou de confier à un salarié.

Exemples Tâches Raison du choix, freins éventuels
Tâches que l'exploitant
souhaite conserver
 
Les tâches administratives
 

"Ça permet de voir les évolutions et d'organiser ce vers quoi on s'oriente."

Tâches que l'exploitant
pourrait ou souhaiterait déléguer
L'alimentation du troupeau "Ce n'est pas un travail très pénible et mon salarié s'en occupe très bien. Je peux partir en réunion, je suis tranquille."

La troisième étudie la distribution du travail au long de l'année ("quand" ?) et selon les périodes

Cette étape permet de préciser comment s’articulent les différentes tâches entre elles (chantiers de saison, tâches de production ou activités privées, …). Le calendrier de travail est l'outil qui permet de formaliser une vision globale du travail. Il s'agit de visualiser, en prenant comme référence une année "classique", la distribution des activités au cours du temps et leur superposition éventuelle. Il s’agit de décrire sur un calendrier l’enchaînement des différentes activités, et d’en déduire les périodes pouvant être plus ou moins tendues (périodes de pointe) ou au contraire offrant des marges de manœuvre plus ou moins importantes.

La dernière étape aborde la question de la quantification du travail

Cette quantification permet d’évaluer la charge de travail et la marge de manœuvre en temps mais aussi de traiter l'efficience du travail (temps passé par unité de production ou par unité produite). La quantification peut s'appuyer sur :

  • la détermination de périodes et d'une journée type pour chacune d'entre-elles dans l'objectif de quantifier le travail d'astreinte. Pour les éleveurs porcins, il conviendra de quantifier des semaines types sur l'année correspondant à des organisations particulières comme la semaine de sevrage, la semaine de saillie et la semaine de mises bas pour une conduite en 7 bandes par exemple ;
  • l'identification des principaux chantiers de travail de saison.

Quantifier le travail d'astreinte (en heure) : 

Période Travailleur (qui ?) Moment de la journée (quand ?) Tâche (quoi ?) Nombre d'heures
du 15 décembre au 31 mars  
Monsieur
 
 
de 7 à 9 h
 
Traite, nettoyage de la salle de traite, soins aux veaux 2

Quantifier le travail de saison (en jour) : 

Chantier Date Travailleur et temps par travailleur Nombre de jours total
Tonte 2ème quinzaine d'avril

Tondeur : 1 jour

Eleveur : 1 jour

Fils : 1 jour

 

3

Certains conseillers de chambres d'agriculture ou d'autres structures peuvent vous aider à faire le point sur votre situation de travail, n'hésitez pas à les contacter !

NB : Cliquer sur l'image ci-dessus pour découvrir la planche entière.