[Dossier cas-types INOSYS Réseaux d'élevage] Systèmes bovins viande en Limousin - actualisation 2024
En 2024, l'éclaircie est venue de la hausse des cours des bovins et d'un repli des charges opérationnelles
Les tendances constatées fin 2023 se sont globalement poursuivies en 2024. L’inflation, qui touchait l’ensemble des secteurs d’activité depuis 2022, a connu un palier. Les tarifs de l’énergie et de certains intrants ont été en repli, redonnant un léger souffle à l’économie. La baisse de consommation de viande bovine a été moindre, en France comme dans l’ensemble de l’Europe.
Mêmes tendances du côté de l'offre : la décapitalisation du troupeau allaitant poursuit son chemin, au rythme tendanciel des dernières années (-3 %). De plus, le déficit de naissances s’est amplifié, avec une baisse moyenne de 7% sur l’année, dépassant même les 10 % à l’automne. Le manque d’offre est accentué par les problèmes sanitaires liés à la FCO et la MHE, et une mauvaise qualité des fourrages constatée en 2024. Ainsi, pour la troisième année consécutive, le repli est conséquent en gros bovins (-2,6 %). La production de taurillons est celle qui a le mieux résisté (+1,5 %), grâce à des mises à l'engraissement plus dynamiques. Cette tendance, conjuguée à des naissances en contraction, conduit à une diminution des exportations de broutards (-7,4 %). (Observatoire INTERBEV NA)
Les cotations de l’ensemble des catégories bovines ont poursuivi leur hausse en 2024. Les prix moyens pondérés progressent de 2,5 % pour les jeunes bovins, 4 % pour les veaux sous la mère et de près de 4 % pour les femelles de boucherie. Les cours des bovins maigres, pourtant bien orientés au premier trimestre 2024, ont connu un pallier pendant l’été avant de s’envoler en fin d’année. Suite aux problématiques liées à la FCO et la MHE, l’ensemble de la filière s’est adaptée rapidement, ce qui n’a pas affecté les exportations vers l’Italie et l’Espagne. Au final, les prix des broutards mâles limousin connaissent la plus grosse progression (+7 %).
Du côté du climat, la pluviométrie importante rencontrée de l’automne 2023 à la fin de l’été 2024 a perturbé le fonctionnement des exploitations. Les stocks fourragers ont pu être reconstitués, malgré une qualité très hétérogène. Les cultures ont aussi été pénalisées, d’abord par des surfaces non implantées, puis par des rendements et des prix de vente en baisse. Sur le bassin de production, seul le maïs fourrage a tiré son épingle du jeu.
La résolution progressive des tensions sur les marchés des matières premières s’est traduite par un repli des charges en élevages en 2024. L’IPAMPA viande bovine est en baisse, sous l’effet de charges de carburants et d’intrants liés aux surfaces. Les charges de structure sont en hausse notable, en particulier le coût des investissements matériels et des travaux par tiers.
Les revenus estimés dans les simulations progressent fortement. Cependant, des disparités importantes existent : les naisseurs spécialisés et les naisseurs-engraisseurs ont des revenus qui se rapprochent du seuil de 2 SMICs/UMO, alors que les producteurs de veaux sous la mère affichent une rémunération plus faible. Ramené à l’euro constant, un gain de pouvoir d’achat est enfin constaté, quel que soit le système de production.
Pour la campagne 2025, l’offre restreinte permet à nouveau de revaloriser les cours, notamment pour les bovins maigres qui connaissent des prix record. Toutefois, l’inquiétude provient des problèmes sanitaires. Avortements, problèmes de fertilité, hausse de la mortalité, sont des problématiques fréquemment rencontrées dans les élevages allaitants Limousins auxquels s’ajoutent des aléas climatiques. Elles affecteront sans nul doute les résultats technico-économiques des systèmes bovins en 2025, mais aussi l’ensemble de la filière lors des années à venir.
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