Sur le chemin de la sélection génétique de la résistance au parasitisme
Le protocole de phénotypage
Dans les programmes de sélection ovin allaitant, la station de contrôle individuel (SCI) est l’outil central de sélection et de diffusion des jeunes béliers de chaque génération. Chaque année, 2600 jeunes béliers, majoritairement issus d’accouplements raisonnés et sélectionnés sur leur ascendance, sont contrôlés et évalués sur leurs aptitudes bouchères (Croissance, Muscle et Gras). Le protocole contrôlé et standardisé de phénotypage de la résistance au parasitisme gastro-intestinal est conduit dans le même temps que la SCI et sur les mêmes animaux. Cinq races ont mis en œuvre ce protocole : la Blanche du Massif Central dans le cadre de PhenoPasto, mais aussi la Causses du Lot, la Lacaune OVITEST, la Rouge de l’Ouest et la Berrichon de l’Indre. Ce protocole strict s’appuie sur 2 infestations de doses de larves Haemoncus Contortus adaptées à chaque race. Des mesures d’excrétion d’œufs par grammes de fèces (OPG) sont réalisées en lot (avant) et individuellement (après) pour chaque infestation. En complément, des prises de sang permettent de suivre le niveau d’hématocrite individuel. Ce protocole est identique pour des SCI de 8 ou 6 semaines, avec une première infestation débutant en même temps que la SCI pour le protocole 6 semaines.

Les premiers éléments sur la race BMC (PhénoPasto)
Entre juin 2023 et avril 2024, ce sont 502 jeunes béliers qui ont été phénotypés conjointement pour les aptitudes bouchères et la résistance au parasitisme (Tableau 1). Deux sites supports sont concernés : Antrenas en Lozère et Paysat-Bas en Haute-Loire.
Les premiers résultats de cette campagne montrent des niveaux d’OPG 2 conforme aux précédentes études (moyenne et écart-type). La distribution est elle aussi homogène entre bande, essentiellement comprise entre 0 et 10 000 œufs par grammes. Quelques individus sont fort excréteurs (>10000).

L’évolution du taux d’hématocrite entre le début et la fin de la 2eme infestation montre l’impact de l’infestation (-4.87% en moyenne). Cependant, certains béliers sont résilients et maintiennent leur niveau d’hématocrite malgré l’infestation parasitaire.

Et dans les autres races
D’autres races se sont engagées dans cette voie. Elles utilisent le même protocole en adaptant les doses de larves en fonction des spécificités de la race. Les résultats (Tableau 2) illustrent la diversité phénotypique à la fois en terme de moyenne mais en terme de variabilité intra-bande des OPG2. L’évolution du niveau d’hématocrites dans le sang durant la seconde infestation est elle aussi variable, même si la baisse est constatée dans toutes les races et bandes.

Le programme des prochains mois et années
1ères analyses
Ce protocole se poursuit sur les bandes BMC de 2024-2025 afin d’approcher les 1000 jeunes béliers phénotypés. En parallèle, l’étude de l’interaction phénotypique et génétique entre les protocoles d’évaluation des aptitudes bouchères et de la résistance au parasitisme se poursuit. Ces premières données récoltées sur un grand nombre de jeunes béliers d’une même race et dans des conditions standardisées vont permettre d’approfondir ces liens et notamment l’impact du niveau d’excrétion des parasites sur la croissance, le développement musculaire et les dépôts de gras. Les premières analyses issues de ces 2 campagnes de mesures seront diffusées au 2nd semestre 2025 avec l’ensemble des données.
Evaluation génétique
Ce travail préliminaire doit permettre d’établir les paramètres génétiques des caractères dans les conditions de contrôle décrites. A la suite, une évaluation « expérimentale » des aptitudes bouchères et de la résistance au parasitisme sera développée par l’UMT STAR. Elle sera d’abord testée sur une bande de jeunes béliers de race Limousine contrôlée à FEDATEST, dans le cadre du projet PhenoPasto.





