[Replay FAM au SIA 2025] Collecte de lait : quels sont les changements dans trois territoires du croissant laitier
Conférence organisée, le 25 février 2025, par FranceAgriMer à l’occasion du Salon internationale de l’agriculture
TROIS ZONES AUX ÉVOLUTIONS CONTRASTÉES

Dans les deux premières zones, la décapitalisation (début mi-2018, accélération fin 2019) a totalement effacé la croissance des livraisons de lait de vache qui avait eu lieu pendant la « sortie progressive » des quotas laitiers (2007-2015). Dans cette dernière période, la production laitière avait migré vers ces zones considérées comme favorables au lait en provenance de zones déjà en déprise (plaines du Sud-Ouest notamment).
DES MOTEURS DE DÉCAPITALISATIONS TRÈS DIFFÉRENTS
- Le Finistère et le Morbihan ont connu et connaissent encore une vague démographique de grande ampleur liée au nombre important d’installations dans les années 1990 (également liées à la restructuration organisée dans le cadre des quotas laitiers). En 2020, le déséquilibre démographique était particulièrement prononcé.
- En Vendée, la situation démographique est beaucoup plus favorable sur le papier (% d’éleveurs de moins de 40 ans élevé, et ratio %<40 ans/%>55 ans favorable) mais ses générations sont souvent associées au sein de GAEC qui montrent leur fragilité pour la production laitière lorsque les surfaces labourables par actif deviennent importantes.
- Enfin la zone laitière la plus dense de France (Sud Manche-Ouest Orne-Nord Mayenne) a été choisie comme contre-exemple. La collecte de la Manche a progressé de 36% depuis 2006, ce qui n’a rien à envier aux Pays-Bas, Allemagne du Nord et Danemark, sans jamais faiblir. La zone qui a pu exprimer ses avantages comparatifs indéniables (pédo-climatiques notamment) et souffre moins de la concurrence d’alternatives agricoles est l’objet de toutes les attentions (investissements dans la transformation laitière) et connait également des évolutions fortes des exploitations (croissance, robotisation, intensification par vache) dont certaines changent de modèle du fait de leur taille (maintien difficile du pâturage avec 200-300 vaches et des parcellaires français).
Pourquoi la production laitière décline dans certains territoires et se maintient dans d’autres ?
Des entretiens menés auprès d’éleveurs laitiers, d’organisations professionnelles agricoles (OPA) et de laiteries ont permis d’identifier à la fois les facteurs de déprise mais aussi les facteurs de maintien de la production laitière sur un territoire. Il ressort que certains moments clés dans la vie de l’exploitation, tels que le départ d’un associé ou l’achèvement du remboursement d’un prêt et le besoin de réinvestir, influencent la décision de poursuivre ou d’abandonner l’atelier laitier. Chaque territoire présente ses propres spécificités, et c’est bien souvent la conjonction de multiples facteurs qui explique le recul de la production laitière ou, au contraire, le maintien d’une dynamique locale.
Intervenants:
Christine Goscianski (idele)
Thomas Lefebvre (CERESCO)
Christophe Perrot (idele)
Replay
Ces travaux ont bénéficié du soutien financier de:

