PHENOPASTO, deux plateformes de service génétique pour faire progresser l'efficience et la résilience des races ovines
Préparer l’entrée en sélection de caractères comme la résistance au parasitisme ou la vigueur des agneaux dont l’intérêt et le potentiel de sélection sont démontrés
La résistance aux strongles gastro-intestinaux et la vigueur des agneaux sont deux caractères déjà bien avancés en termes d’étude génétique. Le phénotypage de la résistance au parasitisme sera mis en oeuvre sur les 600 béliers BMC par an de la Station de Contrôle Individuel. À l’issue de chaque série de béliers infestés, l’Inrae édite à titre expérimental des index SCI sur les aptitudes bouchères des béliers corrigés de l’effet de l’infestation. En 4 ans, les données cumulées devraient permettre de calculer les paramètres génétiques, et en particulier les corrélations génétiques entre les caractères de résistance au parasitisme et les caractères bouchers. Si les travaux sont concluants, ce dispositif permettra d’aboutir à une méthodologie d’indexation du caractère pour l’ensemble des autres races allaitantes intéressées.
La collecte de phénotypes de Vigueur des agneaux (facilité de naissance, activité à la naissance, faculté à téter) se poursuit en race BMC avec 9 élevages de sélection et le troupeau FEDATEST pour les 5 années du projet. En complément, le pointage morphologique des mamelles des brebis du troupeau FEDATEST au moment de la mise bas et du sevrage sera utilisé pour analyser le lien avec la facilité de tétée des agneaux. Ces volumes importants de données permettront normalement de déboucher sur l’évaluation génétique de la Vigueur des agneaux et de préparer la structuration nécessaire à l’intégration du caractère en sélection. Cette méthodologie d’indexation sera mise à disposition des schémas qui souhaitent sélectionner ce caractère.
Mieux comprendre la dynamique des réserves corporelles sur un plan génétique
Les réserves corporelles assurent l’ajustement entre l’offre alimentaire et les besoins des animaux. Un suivi des NEC et des poids des brebis est mis en place sur 4 élevages de sélection BMC et le troupeau FEDATEST, avec 3 ou 4 points de collecte sur un cycle de production (lutte, mi-gestation, mise-bas et sevrage). Les niveaux de NEC à chaque étape du cycle ainsi que les variations d’état durant le cycle traduisent la capacité individuelle à s’adapter au système d’élévage. En complément de ces NEC manuelles, les brebis du site FEDATEST passeront à partir du printemps 2024 dans un dispositif de phénotypage de l’état corporel par imagerie 3D, développé avec le projet Otop-3D. Ces prises d’images sur des brebis rustiques complèteront ce dispositif prédictif de la NEC par la 3D.
à partir de 2026, une partie des brebis de FEDATEST fera également l’objet de mesures d’émissions de méthane, lors de la saison de pâturage. Ces nouveaux phénotypes seront analysés en lien avec les données d’alimentation et les dynamiques des réserves corporelles pour produire de premières références.
Initier la captation de nouveaux phénotypes comme l’aptitude à la marche
La capacité des ovins à marcher est essentielle pour satisfaire leur besoin d’exploration alimentaire au pâturage. La description morphologique de béliers et de leurs filles s’applique sur le troupeau Fedatest à partir d’une grille de notation des aplombs, des onglons et du dos appliquée. 330 béliers ont déjà été phénotypés en 2023. La qualité des aptitudes fonctionnelles des béliers sera mise en relation avec l’aptitude à la marche de leurs filles en élevage. En complément, un protocole de caractérisation de l’aptitude à la marche au pâturage sera testé en intégrant des capteurs sur des trajets répétés d’animaux, après validation préalable au CIIRPO.
Améliorer la connaissance de l’environnement par suivi météo
Parallèlement à la collecte des phénotypes précités, le projet a pour ambition de mieux comprendre l’impact des aléas climatiques subis par les animaux en analysant le lien entre les performances et les données d’ambiance. Les données météorologiques et d’ambiance en bâtiment sont enregistrées par des capteurs sur les sites impliqués.
Le projet est financé par le gouvernement dans le cadre du programme France 2030
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