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[Replay] Maladie Hémorragique Epizootique : Caractérisation de la semence de taureaux naturellement infectés

Intervention réalisée par Chloé Saada (INRAE UMR IHAP - ENVT) lors du Webinaire de l'UMT PSR du 12 Novembre 2024

Publié le par Fabien Corbière (ENV Toulouse), Renée de Crémoux (Institut de l'Elevage)
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Suite à l'émergence de la Maladie Hémorragique Epizootique sur le territoire française, des questions se posent sur son impact en termes de fertilité des taureaux et d'excrétion virale dans la semence. Des travaux préliminaires ont été conduits à ce sujet par l'ENVT (INRAE UMR IHAP). Ils ont été présentés par Chloé Saada dans le cadre du webinaire de l'UMT PSR du 12 Novembre 2024

Chloé Saada (INRAE UMR IHAP, ENVT) a présenté une étude préliminaire sur l'impact de la maladie hémorragique épizootique (MHE) sur la fertilité des taureaux et la présence potentielle du virus dans leur semence. L’objectif principal de ces travaux est de répondre à deux questions :

  • le virus est-il excrété dans la semence lors ou après infection
  • L’infection a-t-elle un impact sur la fertilité des taureaux ?

L’étude a été menée sur 45 taureaux provenant de 31 élevages identifiés sur la base de signes cliniques soit sur le taureau lui-même, soit au sein du cheptel dont il était issu avec une confirmation par PCR. Outre le recueil des informations cliniques et épidémiologiques, elle s’est appuyée sur des analyses sur le sang (PCR FCO et MHE et sérologies) et la semence (recherche virale) ainsi qu’un examen de la fonction sexuelle (examen clinique, échographies testiculaires et spermogrammes).

Résultats préliminaires

Bien que tous les taureaux infectés aient été trouvés positifs en PCR pour la MHE, aucun virus n’a été détecté dans leur semence au moment de la prise d’échantillon soit plus d’un mois et moyenne trois mois après la phase clinique. Ces résultats préliminaires devront être confirmés, notamment par des prélèvements réalisés plus tôt dans la phase infectieuse.

En termes de fertilité, les taureaux infectés ont présenté des signes de fibrose testiculaire plus fréquents et, en tendance (mais avec une variabilité importante), des fréquences d’anomalies de la motilité des spermatozoïdes ou d’anomalies morphologiques spermatiques majeures supérieures. Là encore, les résultats restent à confirmer en raison de la faiblesse des effectifs et des variations inter-taureaux.

Les limites de cette étude incluent le délai entre l’observation d’une expression clinique et la mise en oeuvre des prélèvements, mais aussi la durée de la spermatogenèse, qui complique l’interprétation des résultats à un instant donné. Dans certains cas, avant de statuer sur la fertilité du taureau, il semble nécessaire de revoir les animaux à distance de la première observation.

Ces premiers résultats suggèrent que la semence des taureaux infectés pourrait ne pas représenter un risque de transmission. En revanche, l’infection affecte potentiellement leur fertilité avec dans certains cas, des décisions de réforme à envisager.

 

Retrouvez l'intervention en vidéo