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L'organisation du travail dans les grands troupeaux bovins lait français

Des témoignages et présentation d'organisations du travail innovantes

Publié le par Jocelyn Fagon (Institut de l'Elevage), Emmanuel Beguin (Institut de l'Elevage), Eléonore Pommier, Arnault Villaret (Institut de l'Elevage), Eliane Teissandier (EDE Puy-de-Dôme (63)), Romain Dancet, Bénédicte Auboin (CRA Normandie ), Martine Verger (Eilys), Jean-Marc Zsitko (C.A. Meurthe-et-Moselle (54)), Jean-Claude Huchon (CRA Pays de la Loire), Stéphane Lartisant (BTPL (Bureau Techn Promot Lait)), Marc Wittersheim (BTPL (Bureau Techn Promot Lait))
Travail Attractivité - Installation Bovin lait
L’agrandissement des troupeaux laitiers en France s’accompagne d’une hausse de la productivité de la main-d’œuvre et de la mise en place d’innovations pour y faire face. Les modes d’organisation du travail mis au point par les éleveurs dépendent des types de collectifs de travail. Le projet Orgue en propose trois : « Petit collectif très productif », «Grand collectif avec salariat » et « Grands collectifs d’associés ».

Dix fiches et sept vidéos vous sont proposées pour découvrir une sélection de grandes exploitations laitières dont les modes d’organisation du travail sont innovantes. Ces 10 exemples peuvent servir de repères en matière de travail et inspirer d’autres éleveurs en quête d’idées pour mieux faire face à une forte charge de travail et pour améliorer leurs conditions de travail. Différents items sont abordés dans les fiches : une « carte de visite » de l’exploitation (collectif de travail, troupeau, surfaces, bâtiments et équipements), la stratégie de (des) l’éleveur(s), les points clés (points forts) en matière de travail, les indicateurs de productivité du travail, les repères de temps d’astreinte, la répartition des tâches et des responsabilités, la gestion des emplois du temps et la capacité à se libérer, la gestion et la communication au quotidien, les pratiques d’élevage, la gestion des salariés ou l’organisation du travail durant les week-ends et les congés. Sept témoignages vidéo sont proposés en complément des fiches pour illustrer et approfondir plusieurs thématiques d’intérêt.

 

Témoignages d’organisation du travail de petits collectifs très productifs

Les petits collectifs de travail très productifs sont illustrés par trois exploitations détenant de 75 à 145 vaches laitières avec de 1,1 à 2,1 unités de main-d’œuvre dédiées à l’atelier lait. Les trois exploitations sont caractérisées par une très forte productivité de la main-d’œuvre (68 à 76 VL/UMO lait ; 445 000 à 820 000 L de lait/UMO lait). Le collectif de travail peut être composé par 1 seul chef d’exploitation avec un appoint de main d’œuvre limité (EARL Deroyan) ou plus conséquent (EARL du Moulin de Barbe) ou par 1 couple (GAEC du fossé des rois). L’efficacité du travail d’astreinte est bonne (de 35 à 43 h/VL/an ; de 3,7 à 5,4 h/1000 L/an), le temps libre est limité (de 3 à 30 jours/an) et les amplitudes de travail horaires sont souvent assez élevées. Les leviers pour accéder à des conditions de travail jugées satisfaisantes par les éleveurs sont la simplification des pratiques (GAEC du fossé des rois), le recours à des équipements ciblés pour limiter la pénibilité (EARL Deroyan, GAEC du fossé des rois) ou gagner en efficacité (EARL du Moulin de Barbe), l’externalisation des travaux de plaine (GAEC du fossé des rois) et le recours au service de remplacement (EARL Deroyan) ou à un salarié en appoint (GAEC du fossé des rois) ou permanent (EARL du Moulin de Barbe). 

EARL Deroyan 

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EARL du Moulin de Barbe

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GAEC du fossé des rois 

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Témoignages d’organisation du travail de grands collectifs avec salariat

Les grands collectifs avec salariat sont illustrés par trois exploitations détenant de 75 à 264 vaches laitières avec de 3 à 8 unités de main-d’œuvre dédiées à l’atelier lait. Les trois exploitations sont caractérisées par une productivité de la main-d’œuvre moyenne (25 à 48 VL/UMO lait ; 166 000 à 422 000 L de lait/UMO lait). Le collectif de travail est composé par 1 seul chef d’exploitation avec plusieurs salariés (EARL Pinel ; Agriculture biologique) (EARL de la Chaîne des Puys, Transformation fermière de Saint Nectaire) ou par 3 associés (dont 1 en charge de l’atelier laitier) avec plusieurs salariés et apprentis (SCL Fontaine lactée). L’efficacité du travail d’astreinte (hors transformation) est bonne (de 39 à 47 h/VL/an ; de 4,7 à 7,1 h/1000 L/an), le temps libre est variable, limité pour l’EARL de la Chaîne des Puys), plus important avec 1 week-end sur 2 et 12 jours de congés pour la SCL Fontaine lactée et 3 week-ends sur 4 et 5 semaines de congés pour l’EARL Pinel. Les leviers pour accéder à des conditions de travail jugées satisfaisantes par les éleveurs sont une organisation du travail rigoureuse, une bonne communication appuyée sur des outils et des temps dédiés (réunions), l’accès à des salariés non issus du milieu agricole et du salariat à temps partiel et l’autonomisation des salariés de manière à réduire la charge mentale du chef d’exploitation. Un rotolactor est présent dans deux exploitations (SCL Fontaine lactée, EARL de la Chaîne des Puys).

EARL de la Chaîne des Puys

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SCL Fontaine lactée

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Témoignages d’organisation du travail de grands collectifs d’associés

Les grands collectifs d’associés sont illustrés par trois exploitations détenant de 90 à 180 vaches laitières avec de 2,1 à 5,7 unités de main-d’œuvre dédiées à l’atelier lait. Les trois exploitations sont caractérisées par une productivité de la main-d’œuvre moyenne (32 à 42 VL/UMO lait ; 227 000 à 357 000 L de lait/UMO lait). Le collectif de travail est composé par 3 associés avec un appoint salarié (GAEC du Paradis), 4 associés avec 2 salariés et 1 apprentis (GAEC de la Dame de Haye) ou 5 associés avec 4 salariés dont 1 partie à temps partiel (GAEC de la Branchette ; Agriculture Biologique). L’efficacité du travail d’astreinte est variable de très bonne à moyenne (de 33 à 59 h/VL/an ; de 3,6 à 8,3 h/1000 L/an), le temps libre est important de 1 week-end libre sur 3 (GAEC de la Dame de Haye, GAEC de la Branchette) à 2 week-ends sur 3 (GAEC du Paradis). Les leviers pour accéder à des conditions de travail jugées satisfaisantes par les éleveurs sont une bonne efficacité du travail, une organisation tournante (GAEC du Paradis) et des rotations bien organisées durant les week-ends, une planification stricte des tâches, des responsabilités partagées, des temps dédiés pour la communication et la prise de décision. Le robot de traite est présent dans 1 exploitation (GAEC du Paradis).

GAEC du Paradis

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GAEC de la Dame de Haye

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GAEC de la Branchette

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