Les prévisions de revenus pour l’année 2023 - Lait AOP et conventionnel Bourgogne Franche-Comté
Cet exercice toujours délicat repose cette année sur des hypothèses de prix des intrants et d’impact de la qualité des fourrages toujours difficile à quantifier. La situation réelle de chaque exploitation est différente en fonction de ses stocks fourragers 2022, de sa politique d’achats d’intrants (morte saison ou non) et des adaptations techniques (impasses d’engrais, modification des rations …). Au-delà de chiffres précis, l’objectif est de dégager des tendances d’évolution.
L’année 2023 fut très chaude mais régulièrement arrosée. Certaines zones ont subi des sécheresses prolongées impactant les récoltes estivales, mais dans la plupart des cas, les conditions ont été favorables aux cultures et récoltes fourragères. Les stocks très limités en début d’hiver 2022/23 ont souvent imposé des achats de fourrage pour tenir jusqu’au printemps. Les récoltes abondantes de cette année ont cependant permis de reconstituer les stocks. La médiocre qualité des fourrages 2022 a impacté la productivité laitière sur le 1er semestre, entrainant des niveaux de complémentation en hausse. Au final, une productivité très modérée couplée à des cheptels qui évoluent peu ont conduit à des niveaux de livraison de lait comparables à 2022.
La conjoncture économique est tout aussi fluctuante. Les prix du lait et de la viande poursuivent leur consolidation, alors que la chute des cours des céréales impacte le système polyculture/élevage de plaine (seulement compensé par de meilleures récoltes). L’hypothèse de prix du lait est centrale dans cette prévision. Considérée ici à +22 €/1 000 l, elle sera très variable en fonction de la situation de chaque fruitière.