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Les prévisions de revenus pour l’année 2023 - Lait AOP et conventionnel Bourgogne Franche-Comté

Publié le par Franck Lavedrine (Institut de l'Elevage), Marie-Christine Pioche (C.A. Saône -Haute- (70)), Aurore Charpiot (C.A. Jura (39)), Audrey Lardereau (Chambre Interdépartementale d’Agriculture 25-90), Chloé Béliard (ALYSE 89), Lisa Delesse (ALYSE 45), Laurent Lefèvre (C.A. Saône et Loire (71))
Revenu des éleveurs Bovin lait
Les équipes Inosys Réseau d'Élevage bovin lait Franche-Comté et Galacsy pour la Bourgogne se sont associées pour effectuer un travail de prévision de revenus des exploitations laitières pour l’année 2023. Elles ont réalisé des simulations sur six cas-types représentant les principaux systèmes en lait conventionnel et AOP de la région. Chaque année, une actualisation permet de prendre en compte l’évolution de la conjoncture (prix, productivité, effectif VL, rendements …). Ces travaux sont issus de constats et d’hypothèses. Au-delà de chiffres précis, l’objectif est de dégager des tendances d’évolution.

Cet exercice toujours délicat repose cette année sur des hypothèses de prix des intrants et d’impact de la qualité des fourrages toujours difficile à quantifier. La situation réelle de chaque exploitation est différente en fonction de ses stocks fourragers 2022, de sa politique d’achats d’intrants (morte saison ou non) et des adaptations techniques (impasses d’engrais, modification des rations …). Au-delà de chiffres précis, l’objectif est de dégager des tendances d’évolution.

L’année 2023 fut très chaude mais régulièrement arrosée. Certaines zones ont subi des sécheresses prolongées impactant les récoltes estivales, mais dans la plupart des cas, les conditions ont été favorables aux cultures et récoltes fourragères. Les stocks très limités en début d’hiver 2022/23 ont souvent imposé des achats de fourrage pour tenir jusqu’au printemps. Les récoltes abondantes de cette année ont cependant permis de reconstituer les stocks. La médiocre qualité des fourrages 2022 a impacté la productivité laitière sur le 1er semestre, entrainant des niveaux de complémentation en hausse. Au final, une productivité très modérée couplée à des cheptels qui évoluent peu ont conduit à des niveaux de livraison de lait comparables à 2022.

La conjoncture économique est tout aussi fluctuante. Les prix du lait et de la viande poursuivent leur consolidation, alors que la chute des cours des céréales impacte le système polyculture/élevage de plaine (seulement compensé par de meilleures récoltes). L’hypothèse de prix du lait est centrale dans cette prévision. Considérée ici à +22 €/1 000 l, elle sera très variable en fonction de la situation de chaque fruitière.