Ingestion des génisses laitières
Cette étude est réalisée dans le cadre du projet FranceAgrimer Ingela. Elle a pour but de faire un état des lieux de la perception et des pratiques d’alimentation des génisses de renouvellement en France et s’intéresse plus particulièrement à l’ingestion des génisses laitières en régime hivernal. Une enquête réalisée auprès de 21 conseillers spécialistes des génisses de renouvellement montre que les fourrages utilisés pour alimenter ces animaux en hiver sont relativement diversifiés avec une prédominance des régimes à base d’herbe sous diverses formes (foin, enrubannage, ensilage). Le conseil en alimentation des génisses laitières est fréquent ainsi que le calcul de ration. La majorité des conseillers utilisent un logiciel de rationnement basé sur le système INRAE et estime que celui-ci évalue correctement l’ingestion des génisses.
Cependant, les repères des conseillers en matière d’ingestion des génisses sont assez variables, notamment parce qu’ils ne disposent pas d’informations fiables pour l’évaluer en élevages. En complément, des mesures d’ingestions de 58 lots de génisses suivis dans 4 fermes expérimentales d’INRAE et du réseau F@rmXP ont été analysées. Les lots de génisses pesaient en moyenne 400 kg pour un âge moyen de 15 mois. Les principaux fourrages utilisés étaient l’ensilage de maïs, le foin et l’enrubannage. La différence moyenne entre les ingestions prédites avec le logiciel INRAtion et les ingestions réelles s’élève à -0,3 kg de matière sèche (MS) et deux tiers des écarts sont compris entre -1 et +1 kg MS/jour. Au total, 79 % des écarts se situent entre -15 et + 15% d’ingestion prédite. Les écarts extrêmes sont probablement liés à des pratiques ou conduite d’élevage spécifiques.
Enfin, la mauvaise connaissance du poids des génisses et de la valeur des aliments, notamment des fourrages, rend le calcul de ration aléatoire et peut avoir des conséquences importantes sur l’ingestion prédite et la croissance permise par la ration. Ainsi, dans le contexte des rations testées, une erreur de 0,05 UFL se traduit par une variation moyenne de la croissance attendue de l’ordre 170 g/jour (soit ±15 % à ±30 % de croissance). L’approximation, voire la méconnaissance de ces paramètres semble être à l’origine d’erreurs plus importantes que celles propres au système de calcul INRAE. Des mesures d’ingestions individuelles des génisses réalisées dans le même projet complètent ce travail.